Slovénie – Après les affrontements d’il y a deux semaines qui avaient fait neuf blessés (dont huit parmi les forces de l’ordre), les rues de la capitale slovène Ljubljana ont à nouveau été le théâtre d’une manifestation de plusieurs milliers de personnes protestant ce mercredi 29 septembre contre les restrictions sanitaires imposées par le gouvernement.
Plusieurs milliers de manifestants dans les rues de Ljubljana
La manifestation a débuté dans le centre-ville avant de se diriger vers la rocade, où les manifestants ont commencé à bloquer la circulation. La police a alors appelé à la dissolution de la manifestation et recouru à des canons à eau et à des gaz lacrymogènes face au refus d’obtempérer de la foule qui est alors retournée vers l’immeuble de la télévision publique situé dans le centre-ville.
Les manifestants – parmi lesquels se trouvait notamment le père d’une jeune fille de vingt ans décédée il y a quelques jours des suites d’une thrombose post-vaccination – exigeaient la démission immédiate du gouvernement ainsi que la levée des mesures sanitaires en relation avec l’épidémie de coronavirus.
Recours du syndicat de la police contre le passeport sanitaire obligatoire
La situation continuait d’être tendue ce jeudi 30 septembre aux abords de la Cour constitutionnelle dans le centre de Ljubljana, le bâtiment étant protégé par la police anti-émeutes. Les juges examinent en effet un recours, déposé par le syndicat de la police, relatif à la constitutionnalité et à la légalité de l’ordonnance gouvernementale instituant l’obligation du passeport sanitaire dans la fonction publique à partir du 1er octobre. Selon l’avocate du syndicat, Nataša Pirc Musar, citée par le quotidien Delo, « l’objectif de l’État de contenir le virus est parfaitement légitime, mais de telles mesures ne sont pas régies par des décrets, mais par des lois. […]
Je ne suis pas contre la vaccination, mais je suis en faveur de l’État de droit. »
Un argument que son collègue Mitja Pavčič avait déjà développé vis-à-vis du même organe de presse : « Seule une loi peut prescrire la manière dont les droits de l’homme et les libertés fondamentales doivent être exercés lorsque la Constitution le prévoit ou lorsque la nature même d’un droit ou d’une liberté particulière le rend nécessaire.
La Constitution stipule que nul ne peut être contraint de subir un traitement médical, sauf dans les cas prévus par la loi.
La loi sur les maladies transmissibles n’exige pas qu’un groupe de personnes, comme les employés des organismes de l’administration publique, soit vacciné pour remplir la condition d’emploi.
Il est donc constitutionnellement discutable pour le gouvernement d’imposer de telles obligations et conséquences par décret ».