Europe centrale/Union européenne – Les relations entre les pays du Groupe de Visegrád (V4) et les instances dirigeantes de l’Union européenne risquent fort de ne pas s’améliorer dans les prochains temps. Après les migrants et l’immigration extra-européenne, la question LGBT et l’état de droit, le Pacte vert pour l’Europe devient à son tour une pomme de discorde.
Crise du rationnement partout en Europe
Le porte-parole du gouvernement hongrois, Gergely Gulyás, a ainsi déclaré le 21 octobre que la Hongrie rejetait les plans de Bruxelles prévoyant de taxer les maisons et les automobiles au nom de la protection du climat : « le sujet le plus important du sommet de l’UE à Bruxelles, qui débute jeudi, sera les prix de l’énergie, car il y a une sorte de crise du rationnement partout en Europe en raison des coûts énergétiques incroyablement élevés qui montent en flèche. […]
La principale raison de cette situation, outre les prix du marché mondial, est que la Commission européenne mène une politique énergétique irréfléchie.
Le plus grand danger est que la Commission répercute les augmentations de prix sur les consommateurs, en taxant les maisons et les voitures ». En conséquence,
« les pays de Visegrad y mettront leur veto et rejetteront la proposition de Bruxelles »,
a poursuivi M. Gulyás, soulignant encore que « les récentes mesures de la Commission européenne avaient contribué à la crise, car
Bruxelles a forcé l’arrêt de la production énergétique européenne traditionnelle, invoquant la protection du climat, et libéralisé les marchés du gaz et de l’électricité sans transition […] alors que les signes de la crise étaient déjà visibles l’année dernière ».
Et maintenant, « la Commission européenne souhaite désormais étendre le système d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’Union européenne aux transports routiers, aux voitures, aux bâtiments publics et aux maisons familiales, ainsi qu’aux consommateurs ». Ainsi,
« Bruxelles taxerait les maisons et les voitures des gens, au lieu d’appliquer le principe du pollueur-payeur et de faire payer aux entreprises multinationales le coût de la pollution ».
Selon Viktor Orbán, les plans de Timmermans mettent la démocratie en péril
Ces déclarations de Gergely Gulyás rejoignent celles de Viktor Orbán qui, le même jour à Bruxelles, avait déclaré les projets de la Commission européenne et notamment de son vice-président Frans Timmermans risquaient fort de détruire « la classe moyenne » européenne, or « toute la démocratie européenne repose sur l’existence de la classe moyenne […]
La démocratie européenne est menacée par ceux qui font monter en flèche le prix de l’électricité et du gaz. Par conséquent, ces plans doivent être retirés et repensés […] Cela doit être arrêté ».
La Commission ne comprend pas les conséquences de ses actes
Une opinion également partagée par le Premier ministre tchèque Andrej Babiš – assurant actuellement l’intérim jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement :
« Je suis convaincu que l’Europe – la Commission européenne – ne réagit pas de manière adéquate à la hausse des prix de l’énergie. […] J’ai l’impression que la Commission européenne ne comprend toujours pas l’impact des quotas d’émission sur les prix de l’énergie ».