Tchéquie – Après la Banque nationale de Pologne, qui a relevé son taux d’intérêt de référence de 0,5% à 1,25% le 3 novembre, la Banque nationale tchèque a à son tour annoncé, le 4 novembre, une hausse de son taux directeur, et va même nettement plus loin, puisqu’elle a décidé de faire passer ce taux de 1,5% à 2,75% (125 points), ce qui représente la plus forte hausse en la matière en Tchéquie depuis pas moins de 24 ans. Cette hausse était attendue en Tchéquie, mais son ampleur a néanmoins été reçue comme une surprise générale.
La Pologne, la Hongrie et la Tchéquie peuvent encore mener une politique monétaire
Le cours de la couronne tchèque a d’ailleurs immédiatement réagi en conséquence, l’euro s’échangeant à 25,24 couronnes ce vendredi 5 novembre, contre 25,75 couronnes le 28 octobre. Suite à cette décision du 4 novembre, le taux directeur tchèque est ainsi devenu le taux directeur le plus élevé de l’Union européenne.
Selon les analystes, cette augmentation des taux pourrait bien se poursuivre dans les semaines et les mois à venir — les partenaires de la Tchéquie au sein du V4 que sont la Pologne et la Hongrie suivant actuellement aussi cette politique monétaire —, la hausse des taux étant en l’occurrence conçue un moyen de juguler l’inflation, qui était de 4,9% sur un an au mois de septembre en République tchèque. Le gouverneur de la banque centrale tchèque, Jiří Rusnok, a quant à lui déclaré lors d’une conférence de presse que l’objectif visé était de ramener rapidement le taux d’inflation autour des 2%.
La Pologne, la Tchéquie et la Hongrie n’étant pas membres de la zone euro, elles disposent encore d’instruments de politique monétaire leur permettant notamment de jouir de certaines marges de manœuvre en période inflationniste, comme c’est le cas depuis plusieurs mois. Dans ces pays, la tendance des taux est à la hausse et marque une rupture avec la politique d’expansion monétaire menée pendant la crise sanitaire.