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Nouvelles sanctions américaines contre la Hongrie

Temps de lecture : 3 minutes

Hongrie – Les relations entre la Hongrie de Viktor Orbán et les États-Unis de Joe Biden continuent de se dégrader. Les États-Unis viennent en effet de décider de sanctionner très concrètement le « régime » de Viktor Orbán.

Washington restreint désormais l’accès des citoyens hongrois à son programme d’exemption de visa pour les détenteurs de passeports émis entre 2011 et 2020 en invoquant des « problèmes de sécurité ». Depuis 2011, le gouvernement de Viktor Orbán a accordé la citoyenneté hongroise au Magyars – personnes parlant hongrois et pouvant prouver une ascendance hongroise, donc potentiellement tous les descendants de sujets du Royaume de Hongrie d’avant 1920 – résidant dans les anciens territoires hongrois arrachés à la Hongrie lors du traité de Trianon… une mesure somme toute similaire à ce que pratique l’Allemagne avec les Allemands d’Europe de l’Est et d’ex-URSS, la Roumanie avec certains Moldaves, la Croatie avec ses minorités à l’étranger… de même que l’Irlande avec les ressortissants de l’Ulster (Irlande du Nord).

Or, les États-Unis ont exigé que la Hongrie leur fournissent les données concernant l’ensemble des personnes possédant la citoyenneté hongroise en Subcarpatie (Ukraine) et en Voïvodine (Serbie) – pays hors de la zone Schengen – ce que Budapest a refusé.

Selon l’ambassadeur américain en Hongrie, David Pressman,

« il y a des centaines de milliers de passeports délivrés par le gouvernement hongrois dans le cadre du programme de naturalisation simplifié sans mécanismes stricts de vérification d’identité ».

En conséquence, depuis ce mardi 1er août, l’enregistrement des citoyens hongrois dans la base de données du système électronique d’autorisation de voyage (Electronic System for Travel Authorization, ESTA) à des fins touristiques ou commerciales sans visa pour une durée de 90 jours ne sera plus valide que pour un an (au lieu de deux) et pour une seule entrée aux États-Unis (au lieu de plusieurs), conformément au communiqué de l’ambassade américaine :

« La procédure de naturalisation simplifiée du gouvernement hongrois a accordé la citoyenneté hongroise à près d’un million de personnes entre 2011 et 2020 sans que des mesures de sécurité adéquates soient mises en place pour vérifier leur identité.

Compte tenu de la décision du gouvernement hongrois de ne pas remédier pleinement aux failles de sécurité créées par la mise en œuvre antérieure de sa procédure de naturalisation simplifiée, les procédures permettant à tous les titulaires d’un passeport hongrois de bénéficier du programme d’exemption de visa (VWP) ont été modifiées.

[…] Cette modification entrera en vigueur immédiatement et restera en vigueur jusqu’à ce que les problèmes de sécurité qui la sous-tendent soient résolus. Cette réduction de la validité de l’ESTA n’affectera que les nouvelles demandes d’ESTA reçues après la date d’entrée en vigueur de cet avis et n’est pas rétroactive. »

De son côté, Bence Rétvári, secrétaire d’État auprès du ministère hongrois de l’Intérieur, a réagi à cette annonce et déclaré que « la déclaration du porte-parole des affaires étrangères américaines est trompeuse et fausse, car la Hongrie a répondu à toutes les demandes spécifiques des forces de l’ordre américaines, des poursuites pénales ont été engagées et les contrevenants ont été privés de leur citoyenneté hongroise. Néanmoins,

le gouvernement américain réclame les données des Hongrois de l’étranger [… et] il n’y a aucune garantie que, si nous devions accéder à cette demande, les données des Hongrois de Subcarpatie ne seraient pas communiquées à l’Ukraine. »

Par ailleurs, nos confrères de Magyar Nemzet ont signalé avoir reçu de l’ambassade des États-Unis une lettre invitant à ne pas parler de « sanctions » mais de « changement dans le régime d’obtention des visas ».

Ces nouvelles sanctions viennent s’ajouter aux précédentes, dans un contexte de défiance mutuelle entre les gouvernements hongrois et états-unien sur fond de désaccord dans le dossier ukrainien ou encore de résistance à l’agenda LGBT propagé par l’administration Biden.