Tchéquie/Pologne – Le Premier ministre tchèque sortant, Andrej Babiš (ANO), a annoncé ce mardi 7 décembre qu’il allait demander aux deux chambres du parlement tchèque d’autoriser l’envoi de 150 soldats tchèques pour assister leurs collègues polonais sur la frontière polono-biélorusse dans le cadre de la crise migratoire provoquée depuis plusieurs mois par les autorités de Minsk en représailles à des sanctions de l’Union européenne.
Une mission d’assistance auprès de l’armée polonaise
Selon la constitution tchèque, tout déploiement de militaires tchèques en dehors du territoire national requiert en effet l’accord des parlementaires. M. Babiš a proposé qu’un mandat de 180 jours soit donné à ces 150 soldats – en l’occurrence des sapeurs et des logisticiens – pour effectuer des tâches ne les mettant cependant pas en contact direct avec les migrants qui tentent continuellement de forcer la frontière. Il s’agira donc d’une mission d’assistance à la Pologne dans laquelle les militaires tchèques n’assumeront pas des fonctions directement liées à la souveraineté polonaise elle-même.
Comme le Premier ministre sortant ne dispose plus d’une majorité à la Chambre des députés, il incombe donc à la nouvelle majorité, constituée par les coalitions SPOLU et PirSTAN, d’approuver ou non cette requête.
Des troupes estoniennes et britanniques prêtent déjà main forte aux soldats polonais
En attentant, deux autres pays européens – l’Estonie et le Royaume-Uni – ont déjà mis des troupes à la disposition de la Pologne dans ce même cadre. Ce dimanche, des soldats estoniens de la Force « Żubr » (Bison), composée de sapeurs, sont en effet arrivés sur place où ils seront chargés de contrôler l’état des barbelés frontaliers et les routes d’accès notamment le long de la rivière Bug marquant la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.
Par ailleurs, la compagnie de sapeurs britanniques du Corps of Royal Engineers, arrivée en Pologne la semaine dernière, a été déployée ce mercredi 8 décembre pour sa mission d’assistance auprès des forces armées polonaises qui consiste essentiellement « à construire et à réparer la clôture temporaire », comme le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak l’a expliqué le 5 décembre.