V4
- Signe d’une modification des rapports de force sur le marché européen de l’énergie, les importations de gaz américain par l’Union européenne sont cinq fois plus élevées au cours de ce mois de janvier 2022 que celle en provenance de Russie (Gazprom). C’est la première fois que que cela arrive, tandis que la quantité de gaz exporté par la Russie via la Slovaquie est tombée à la moitié de la normale depuis le début de l’année et que, depuis fin décembre, le gazoduc Yamal ne sert plus à transférer de gaz de Russie en Pologne (d’est en ouest), mais d’Allemagne en Pologne (d’ouest en est). Dans le même temps, une trentaine de méthaniers américains ont traversé l’Atlantique pour approvisionner l’Europe et faire rebaisser les prix qui s’étaient mis à flamber. Cette tendance pourrait se poursuivre, d’autant plus que la Pologne ne renouvellera pas son contrat avec Gazprom et mise pour l’avenir sur le gaz norvégien acheminé par le Baltic Pipe.
Hongrie
- Le mouvement nationaliste hongrois, Mi Hazánk, dirigé par le maire d’Ásotthalom (comitat de Csongrád), László Toroczkai, a rassemblé plusieurs milliers de manifestants le dimanche 16 janvier pour protester contre les mesures sanitaires et l’instauration prochaine du passeport vaccinal en Hongrie, qu’il qualifie de « dictature covidique ».
- La campagne pour les élections législatives hongroises du 3 avril prochain débute à peine que déjà un groupe d’une soixantaine de parlementaires européens vient de demander l’envoi d’une mission d’observation afin de garantir la liberté et la sincérité du scrutin.
- L’eurodéputée Enikő Győri (Fidesz) a révélé ce jeudi 20 janvier lors d’une conférence de presse à Strasbourg que la Commission européenne essayait de faire chanter la Hongrie avec le fonds de relance dans le but de lui imposer des revendications LGBT.
Pologne
- Le jeudi 13 janvier, le Sénat polonais – où l’opposition est majoritaire – a voté en faveur de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire au sujet de l’espionnage présumé de personnalités de l’opposition au biais du logiciel israélien Pegasus, ce que le camp gouvernemental dément avec la plus ferme véhémence, tandis que le vice-Premier ministre et président du PiS, Jarosław Kaczyński, a reconnu officiellement l’usage dudit logiciel par les services polonais – mais uniquement dans le cadre d’affaires judiciaires et sous le contrôle de la Justice.
- Les deux groupes polonais du secteur du raffinage et de la distribution de produits pétroliers, Lotos et PKN Orlen, viennent de fusionner et de signer un accord avec la société saoudienne Aramco qui permet désormais de mettre un terme au monopole de la Russie sur le marché européen de l’énergie, selon Mariusz Marszałkowski, un spécialiste de ces questions cité ce 14 janvier par TVP.
- Selon un sondage réalisé par l’institut United Survey et publié ce 14 janvier par Dziennik Gazeta Prawna, 59% des Polonais refusent l’idée de devoir payer l’énergie plus cher au nom de la lutte contre le changement climatique – contre 33% qui n’y voient pas d’inconvénients. On notera que cette question partage les partisans du gouvernement (51% contre 35%) sensiblement de la même manière que ceux de l’opposition (54% contre 37%).
- En marge du conflit entre la Pologne et la CJUE, cette dernière reprochant à Varsovie un manque supposé d’indépendance de la Justice, le vice-ministre polonais de la Justice, Sebastian Kaleta, vient de relever ce 15 janvier que la Cour de Justice de l’Union européenne aura à juger prochainement d’une affaire où un juge allemand se plaint de pressions subies en rapport avec une enquête relative au scandale des moteurs diesel : « La CJUE aura un test. Un juge allemand se dit sous pression pour statuer sur le scandale des moteurs diesel. Il demande à la CJUE s’il doit donc déclarer que la constitution allemande est incompatible avec les traités [et] cite des jugements contre la Pologne », or quand il s’agit de l’Allemagne, la CJUE semble moins pressée de statuer : « L’affaire est à la CJUE depuis plus d’un an, sans audience, sans avis du médiateur. Pourquoi ? Dans ce cas, le juge allemand, contrairement aux questions posées par la Pologne, a mis l’accent sur un point précis de l’affaire qu’il examinait. La CJUE devrait remettre en question l’ensemble du système judiciaire allemand », poursuit M. Kaleta.
- Suite à l’astreinte d’un million d’euros par jour pour ne pas avoir suspendu la chambre disciplinaire, à laquelle la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a condamné la Pologne en octobre dernier, et que Varsovie refuse de payer, la Commission européenne vient d’envoyer ce jeudi 20 janvier une sommation de régler l’ardoise qui se monte entre-temps à 70 millions d’euros.
- Le ministre polonais du Développement et de la Technologie, Piotr Nowak, a déclaré ce jeudi 20 janvier sur TVP Info que programme européen « Fit For 55 est un meurtre pour l’économie de l’Union européenne » auquel il reproche d’être guidé par des impératifs idéologiques, rejoignant en cela les dernières déclarations du vice-Premier ministre polonais Jacek Sasin (PiS) à ce sujet.
Tchéquie
- Alors que le conflit entre la Tchéquie et la Pologne au sujet de la mine de Turów n’en finit pas et que l’accord imminent annoncée presque en boucle par la partie polonaise semble constamment repoussé aux « calendes tchèques », il appert que la mine tchèque de ČSM, situé à Stonava (Silésie morave) à la frontière polonaise et exploitée par la société tchèque OKD a également un impact néfaste sur l’environnement – notamment en Pologne voisine. Et les Polonais d’énumérer les dommages environnementaux subis à cause de la mine tchèque dans les localités de Hażlach et Zebrzydowice (Haute-Silésie) : « Affaissement de terrain, tremblements et bosses, abaissement du fond de la rivière Olza, soulèvements des berges, augmentation de la dynamique de l’écoulement des eaux de surface et souterraines, impact sur les étangs formés dans les zones d’anciennes mines de gravier, traversée du territoire polonais par le bassin d’affaissement au-delà la rive droite de la rivière Olza ».
- L’inflation est à la hausse en République tchèque également, selon les derniers chiffres publiés, elle atteignait même 6,6% sur un an à la fin du mois de décembre 2021, soit le taux le plus fort depuis 2008. Et à en croire le chef du département monétaire de la Banque Nationale Tchèque (Česká národní banka), Petr Král, cette tendance devrait se poursuivre pour atteindre rapidement les 9, voire 10%.
- Selon les résultats du dernier recensement tchèque (organisé du 27 mars au 11 mai 2021) par l’Office tchèque des statistiques, le nombre des étrangers (sur une population totale de 10,5 millions d’habitants) en Tchéquie est de 494 000 (4,7%), tandis que les trois principales nations représentées parmi ces derniers sont des Ukrainiens (1,4%), des Slovaques (0,9%) et des Vietnamiens (0,5%). On notera aussi que c’est dans la capitale, Prague, que le taux de résidents étrangers est le plus élevé (13,9%) et que 5% des Tchèques se sont déclarés de nationalité morave.
- Comme le ministre tchèque de la Santé, Vlastimil Válek (TOP09), l’avait annoncé lors de la prise de fonctions du gouvernement de Petr Fiala, le décret instituant la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les seniors et certaines professions en République tchèque à partir du 1er mars a été abrogé. Cette mesure a lieu presque le même jour où les députés autrichiens approuvaient de leur côté l’instauration de la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour tous les adultes à partir du 1er février.
Slovaquie
- L’accord de défense – permettant aux États-Unis d’utiliser les bases aériennes slovaques en échange de fonds pour la modernisation de l’armée slovaque – avec les États-Unis dans le cadre de l’alliance atlantiste fait débat en Slovaquie. Les anciens Premiers ministres Robert Fico et Peter Pellegrini sont les principaux opposants et critiques de cet accord.
Roumanie
- La Cour constitutionnelle roumaine ayant déclaré la suprématie du droit national roumain sur le droit européen, le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, cité par le Financial Times de ce vendredi 21 janvier, menace Bucarest de conséquences juridiques : « compte tenu d’une position réelle, permanente et persistante contraire au droit de l’Union européenne ou au caractère contraignant des arrêts de la CJUE ».
Autriche
- La vaccination obligatoire dont le Conseil National (parlement) a approuvé ce vendredi 21 janvier l’instauration à partir du 1er février par 137 voix pour (ÖVP, Verts, SPÖ et NeOs) contre 33 (FPÖ, 1 SPÖ et 4 NeOs) continue de susciter des réactions de protestation de toutes sortes. Alors que le gouvernement prévoit que cette obligation vaccinale soit contrôlée de manière aléatoire par la police à partir du 16 mars prochain, les syndicats de policiers social-démocrate (FSG) et national-libéral (AUF) – respectivement proches du SPÖ et du FPÖ – demandent à ce que lesdits contrôles incombent aux services sanitaires et non aux forces de l’ordre.