Hongrie, Budapest – Le 15 mars est une fête nationale en Hongrie durant laquelle les Hongrois se remémorent les héros de la révolution de 1848/49 et, plus largement, tous les héros nationaux qui ont combattu pour la liberté et la souveraineté de la Hongrie au travers de l’histoire. Sous la pluie, Orbán prononça un discours fort, devant une foule composée aussi de Polonais. L’opposition socialiste tenta de troubler l’événement avant de manifester ailleurs dans la ville.
D’après dailynewshungary.com, s’exprimant lors de la commémoration hongroise de la révolution anti-Habsbourg de 1848/49, le premier ministre a dit que la première étape pour endiguer l’immigration de masse en Europe est « d’arrêter Bruxelles ». La Hongrie n’autorisera pas Bruxelles à se placer « au-dessus des lois » insista Orbán. « Nous n’autoriserons pas [Bruxelles] à nous forcer de consommer les fruits de sa politique migratoire. Nous n’allons pas importer du crime, du terrorisme, de l’homophobie ou de l’antisémitisme qui met le feu aux synagogues…il n’y aura pas de gangs pourchassant nos femmes et nos filles. »
Orbán a décrit la politique européenne en matière de réfugiés comme voulant décider qui la Hongrie doit admettre chez elle, puis la forcer à « servir les étrangers sur son propre sol », après quoi « nous nous trouverions nous-mêmes enfermés dans notre propre pays », a-t-il dit. Il réitéra le fait que la Hongrie rejette le plan de répartition des clandestins de l’Union Européenne , ajoutant que la Hongrie ne cédera devant aucun chantage et aucune menace de la part de Bruxelles. « Il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme et de réunir nos alliés » contre le plan des quotas de migrants, a dit le premier ministre. « Nous en appelons aux citoyens Hongrois, indépendamment de leur bord politique, et des nations européennes à s’unir » contre l’installation des migrants, a t’il dit.
Orbán a déclaré que l’immigration de masse est présentée comme un problème humanitaire, mais que sa vraie nature est invasive. Puis le premier ministre a dit que les discussions sur les relocalisations des migrants commenceraient par vouloir réinstaller « quelques centaines ou quelques milliers de personnes » , ajoutant qu’au même moment aucun dirigeant européen ne serait « en mesure d’assurer » qu’il n’y aura pas d’autres centaines ou milliers de migrants supplémentaires à installer de nouveau. « La meute des incorrigibles guerriers des droits de l’homme » ressentent un incommensurable besoin de sermonner la Hongrie sur la crise des réfugiés, ajouta-t-il.
Orbán a rappelé que la Hongrie a une tradition d’accueil de personnes issues de cultures différentes. Quiconque arrivé en Hongrie en tant que « nouveau membre de la famille, allié ou réfugié » était acceuilli et avait trouvé au sein de la Hongrie un nouveau foyer, a-t-il dit. Les personnes qui tentèrent d’imposer leurs lois au pays, avec la ferme intention de le changer fondamentalement, se heurtèrent à une sévère résistance. Il ajouta que 168 ans après que les peuples d’Europe aient combattu pour leur liberté, « l’Europe, notre foyer commun » n’est pas libre. « La liberté commence avec la vérité, mais aujourd’hui nous ne sommes pas autorisés à la dire », dit le premier ministre. « Même si elle est faite de soie, une muselière reste une muselière », « nous ne sommes pas autorisés à dire que l’Europe est menacée par l’immigration de masse » ou encore que cette immigration « amène avec elle le crime et le terrorisme » sur le continent, a dit Orbán.
De plus, les Européens ne sont pas autorisés à dire que ce flux migratoire est prémédité ; ils ne sont pas autorisés à dire non plus que Bruxelles « ronge lentement leur souveraineté et planifie les États-Unis d’Europe », ce qui n’a pas lieu d’être, a dit Orbán. Le premier ministre ajouta aussi que la vie hongroise actuelle à été façonnée par les héritiers intellectuels de la révolution de 1848 et du soulèvement de 1956. « La vie intellectuelle, économique et politique de la nation est plus que jamais gouvernée par le pouls de la révolution » dit Orbán, qui ajouta que la révolution de 1848/49 fut « Hongroise de bout en bout » en étant inspirée, sobre, glorieuse tout en restant modérée. Le premier ministre loua les citoyens, les soldats, les avocats, les écrivains, les docteurs, les fermiers et les travailleurs patriotiques qui participèrent à la révolution.
Orbán salua aussi les citoyens Polonais qui firent le déplacement à Budapest pour prendre part aux commémorations. « Simplement comme si au cours de notre histoire commune, nous, Hongrois, avions une fois de plus à nous battre à vos côtés pour l’indépendance de votre pays » dit le premier ministre à l’auditoire polonais. « Plus de respect pour la Pologne » est notre message pour Bruxelles, dit-il. « Le livre du destin nous dit que les forces invisibles feront tout pour faire disparaître ce qui est unique, exceptionnel, ancien et national » ajouta-t-il dans sa conclusion. « Si nous acceptons ça…nous serons fatalement engloutis par les États-Unis d’Europe ». Le premier ministre dit que la principale tâche qui incombe à la Hongrie est désormais de « vaincre, réécrire et changer le destin qui nous a été dévolu. »
« La Hongrie doit allier le passé et le futur dans l’optique d’agir pour la nation » a dit István Tarlós, maire de Budapest.
S’exprimant au musée national lors de la commémoration, le maire dit que la véritable épreuve de courage de notre temps réside dans la faculté de s’adapter au présent. Ceux dotés d’une réelle bravoure peuvent sentir les menaces imminentes et ainsi prendre les mesures adéquates pour protéger les frontières et garantir « la liberté de circulation au sein même de notre patrie », ajouta-t-il. Tarlós dit que les braves ne doivent pas rechercher égoïstement l’amour des gens à tout prix mais plutôt faire confiance et obéir au bon sens commun, seul capable de faire prendre les bonnes décisions et guider correctement ».
Pendant ce temps, l’opposition défile contre Orbán.
Durant le discours du premier ministre, cinquante personnes hurlèrent et tentèrent de troubler l’événement mais furent contenues par le cordon sanitaire déployé par la police. Sur la place Kossuth, devant le Parlement, quelques milliers de personnes manifestèrent pour la réduction du fardeau administratif et le droit de choisir librement quels programmes utiliser dans l’enseignement ainsi que la décentralisation des prises de décision concernant le fonctionnement des écoles publiques. Tous les organismes ayant appelé à manifester veulent plus de financements pour les écoles ainsi que des allègements de frais universitaires, parmi d’autres réclamations.