Hongrie, Budapest – Le président Duda s’est rendu en Pologne pour une visite de trois jours. Il a principalement traité avec son homologue hongrois, le président Áder, pour parler des accords de Minsk, du groupe de Visegrád, de la crise des migrants et d’autres sujets tels que les relations d’affaires internationales, le transport ou des projets énergétiques. Samedi, les deux présidents se sont rendu à la messe à la basilique Saint-Étienne.
Le président Andrzej Duda est arrivé à Budapest jeudi 17 mars, peu de temps après sa visite en République Tchèque. Après avoir rencontré le premier ministre hongrois Viktor Orbán, vendredi, le président polonais a rencontré le président hongrois János Áder pour aborder plusieurs questions. La réunion a porté principalement sur l’application des accords de Minsk et sur les sanctions européennes. Le président Áder a insisté sur la nécessité que chaque partie se tienne à l’accord pour pouvoir avancer, avant d’ajouter qu’il serait préférable de lever les sanctions qui ont un impact catastrophique sur l’économie. La Hongrie a déjà refusé de renouveler automatiquement les sanctions, processus qui devrait avoir lieu à la mi-2016.
Durant leur conférence de presse conjointe, Áder a également donné son point de vue discordant sur le projet d’oléoduc North Stream – qui connectera la Russie à l’Allemagne en évitant bon nombre de pays d’Europe centrale et orientale, dont la Pologne et la Hongrie. Áder a rappelé que l’Europe a fortement plaidé en faveur de la diversification des sources d’énergie. Ces déclarations viennent quelques jours après la lettre à Jean-Claude Juncker, écrite conjointement par 8 dirigeants de pays européens, dont la Pologne et la Hongrie, et s’opposant au projet d’oléoduc sous la Baltique. « Le projet North Stream II actuellement en préparation peut poser des risques en matière de sécurité énergétique dans la région d’Europe centrale et orientale », publie Reuters en citant la lettre.
« Les quatre de Visegrád ont dégrisé l’Europe sur la question migratoire »
Duda et Áder ont également parlé de la crise migratoire. « J’espère que l’Europe va finalement adopter une approche sérieuse du problème pour résoudre cette crise de l’immigration, car rien qu’en prenant en compte la situation de la seule Grèce, c’est sans aucun doute le principal problème auquel l’Union Européenne doit faire face aujourd’hui », a dit Duda. Áder a ajouté que le groupe de Visegrád a aidé l’Europe a « revenir à la raison ».
Tous deux étaient d’accord pour dire que la crise migratoire est devenue bien plus qu’un problème humanitaire, et qu’il s’agit désormais également aussi d’un problème de criminalité et de sécurité nationale, quoique les dirigeants de l’UE ont discuté avec la Turquie à Bruxelles, a dit Áder. Il est également devenu évident que les frontières du continent doivent être protégées et que l’arrivée de migrants doit être arrêtée, a-t-il dit, ajoutant que la plupart des politiciens européens admettent aujourd’hui qu’il temps d’agir. Ne pas réussir à comprendre le problème dans son ensemble amène à l’échec lors de tentatives de résolutions, a dit le président hongrois Áder.
János Áder a également ajouté que la réponse tardive de l’Union Européenne a permis aux passeurs et trafiquants humains de faire « des milliards de profit ». Il faut également s’attendre à ce qu’ils fassent « tout pour trouver de nouvelles voies d’entrée dans l’Europe », a dit le président hongrois. Il a conclu en soulignant que puisque de nombreux migrants seront contraints de passer quelques années dans des camps de réfugiés, il est inconcevable que l’Europe coupe les aides pour les migrants, mais que des pays extra-européens devraient également pourvoir des fonds, tels que les États-Unis d’Amérique et les pays arabes prospères.
Duda a commenté en disant que si l’Union Européenne échouait à établir des propositions concrètes pour résoudre la crise, le problème ne deviendrait que plus grave. L’Europe ne sera capable de préserver sa liberté et sa sécurité à travers l’espace Schengen qu’en prenant des mesures concrètes audacieuses pour résoudre cette crise. L’Union Européenne doit fournir une aide financière à la Grèce, où sont bloqués la plupart des migrants, et aux pays qui accueillent les plus grands nombres de réfugiés syriens, a-t-il ajouté.
Les présidents hongrois et polonais prennent part à la messe
Samedi 19 mars, jour de la Saint Joseph, les deux présidents ont pris part à la messe dans la basilique Szent István (Saint-Étienne). La messe a été célébrée par le cardinal hongrois Péter Erdő. De nombreux membres de haut rang de l’importante communauté polonaise de Hongrie étaient présents, ainsi que de nombreux diplomates, le maire de Budapest István Tárlos et quelques politiciens hongrois.
Durant la cérémonie bilingue, l’ensemble de Przemyśli a interprété des airs de Händel et de Caccinni. Pour terminer, les deux présidents se sont rendus dans la chapelle de la Sainte-Dextre de Saint Étienne.