Bulgarie – Le premier ministre bulgare Boiko Borisov a dit que son pays ne prendrait pas part à la flotte conjointe de l’OTAN déployée en Mer Noire pour lutter contre la présence de la Russie dans la région.
» Le bloc militaire occidental ne devrait avoir aucun problème avec une Bulgarie qui opte pour un chemin différent, c’est une question de démocratie » affirme Jan Öberg, , co-fondateur du think-tank « Fondation Transnationale pour la Paix ».
Borisov répondait à une proposition faite par la Turquie et la Roumanie à construire un partenariat militaire plus étroit entre leurs trois pays et l’OTAN. Le bloc militaire sous commandement américain avança le fait qu’il agissait par souci de protection contre une «agression russe». Le premier ministre bulgare rejeta profondément l’idée, affirmant que la région de la mer Noire devait rester calme et que la participation à la Turquie des exercices militaires conjoints ne ferait qu’énerver la Russie et pourrait même conduire à la guerre.
L’initiative sera discutée en Juillet à un sommet de l’OTAN à Varsovie.
Lors d’une entrevue avec Jan Öberg menée par RT celui-ci affirma que « Toute personne sensée en viendrait au même constat : plus l’OTAN intensifie sa présence en Europe de l’Est, plus la Russie sera encline à prendre pour cible cette partie du continent », ajoutant que chaque base de l’OTAN implantée dans les anciens pays du bloc de l’Est sera vue comme une menace par Moscou. Ces bases diminuent, de facto, la sécurité de ces pays. « Je me soucie plus de mes propres citoyens que des souhaits et des politiques expansionnistes de l’OTAN » explique Borisov. Jan Öberg parle d’une « saine réaction d’homme politique », ajoutant qu’un homme de son rang ne doit recevoir d’ordre de personne, ni à l’Ouest ni à l’Est car c’est une question de démocratie, en concluant par « Ce n’est pas le Pacte de Varsovie et Obama n’est pas Brejnev ».
Öberg termine son entrevue en expliquant que la volonté de l’OTAN est de donner au monde l’impression qu’il pense de la même manière, qu’il est un modèle à suivre. Il explique aussi que cette décision frustre l’organisation car cela contrecarre ses plans de positionnement sur le long-terme en Mer Noire, un positionnement qui pose question puisque la Convention de Montreux stipule que si l’on n’est pas un état côtier de la Mer Noire il est impossible de rester plus de 21 jours consécutifs.