Par Olivier Bault.
Pologne – Depuis dimanche, les citoyens ukrainiens n’ont plus besoin de visa pour les séjours touristiques dans l’UE, hormis le Royaume-Uni et l’Irlande. Un simple passeport biométrique (il en a été délivré 4 millions pour le moment) suffit pour pouvoir séjourner dans l’UE pour une durée maximale de 90 jours. « La suppression des visas européens pour les citoyens ukrainiens signifie que nous disons définitivement adieu à l’empire soviétique », a déclaré dimanche le président Porochenko.
En Pologne, les entreprises qui emploient des Ukrainiens s’inquiètent toutefois du risque de les voir partir travailler au noir plus à l’ouest pour des rémunérations plus élevées. Les estimations relatives au nombre d’Ukrainiens travaillant en Pologne varient. Selon un rapport de la Banque nationale de Pologne (NBP), environ un million sont venus en 2015, mais la plupart étant employés à des travaux saisonniers, il n’y avait en fait qu’un demi-million de travailleurs ukrainiens à la fois.
Aujourd’hui, ce nombre est sans doute plus élevé et il est généralement estimé à au moins un million. Dans certaines régions, pour les entreprises qui ont vu la main d’œuvre polonaise émigrer vers l’ouest avec l’adhésion à l’UE (également plus d’un million de Polonais partis après 2004, en plus du million déjà expatriés auparavant), il serait difficile de continuer à fonctionner sans les Ukrainiens souvent qualifiés et généralement considérés comme des travailleurs de qualité. Avec un taux de chômage qui n’a jamais été aussi bas en Pologne depuis 26 ans et des salaires à la hausse, même avec la tendance au retour des émigrés polonais, beaucoup d’entreprises polonaises pourraient avoir du mal à recruter sans l’immigration ukrainienne. D’après un rapport de Manpower, environ 41 % des employeurs en Pologne ont aujourd’hui des problèmes pour trouver des salariés.