Pologne, Varsovie – Vendredi 22 septembre, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est rendu à Varsovie pour y rencontrer son homologue polonaise Beata Szydło. Les deux chefs de gouvernements ont tenu à rappeler leur entente face au projet fédéraliste et pro-immigration de l’UE.
Vendredi 22 septembre, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est rendu en voyage officiel à Varsovie. À deux jours des élections allemandes gagnées dimanche 24 par Angela Merkel, la rencontre entre les chefs de gouvernement polonais et hongrois a eu pour but d’envoyer un signe fort à Bruxelles et à Berlin concernant le haut degré d’entente et de coopération entre les deux pays. Viktor Orbán a également déclaré qu’ils étaient deux représentants d’une région de succès économique « sans laquelle l’économie de l’UE serait bien plus modeste et sans laquelle le projet même de l’UE ne pourrait marcher ».
De grands projets économiques communs entre la Hongrie et la Pologne, et auxquelles M. Orbán et Mme Szydło aimeraient voir participer la Tchéquie et la Slovaquie, sont également en projet, a-t-on appris durant la conférence de presse. Toutefois, les détails seront discutés et communiqués dans quelques semaines, ou quelques mois.
Le Premier ministre hongrois a également rappelé son point de vue concernant la position notamment de la Pologne et de la Hongrie vis-à-vis du projet européen : la Pologne et la Hongrie en particulier sont « les gardiens du projet originel », par opposition au projet fédéraliste voulu par Berlin, Paris et le Benelux.
Pour l’homme fort de Budapest, le comportement des autorités de l’UE envers la Pologne « ne sont pas qu’une faute politique, mais également un manque de respect ». Les critiques envers la Pologne parlant d’attaques contre l’état de droit sont d’ailleurs infondées, selon Viktor Orbán. Il s’agit ici d’une démarche d’inquisition politique envers la Pologne, ce que la Hongrie n’acceptera jamais, a ajouté Viktor Orbán.
La raison de ces attaques est due à la volonté commune des pays d’Europe centrale de construire une Europe des Nations, selon le chef du gouvernement hongrois.
Viktor Orbán a ensuite répété sa vision de la dichotomie européenne entre pays d’immigrations et pays pro-famille.
Cette rencontre hongro-polonaise était également une réponse et une démonstration d’unité suite à la publication du document de la fondation Carnegie, insinuant que la Hongrie et la Pologne menacent l’avenir de l’Union européenne.
Le professeur polonais Bogdan Góralczyk a estimé dans les colonnes du grand journal hongrois Magyar Nemzet qu’il est désormais important, en plus de l’axe Berlin-Paris, de parler de l’axe Budapest-Varsovie, lorsqu’il s’agit des rapports de force au sein de l’UE. L’Europe centrale s’unit petit à petit par opposition au projet de fédéralisation.
À Varsovie, Viktor Orbán a également rencontré les présidents des assemblées (parlement et sénat) ainsi que le président du parti Droit et Justice (PiS), Jarosław Kaczyński, éminence grise du gouvernement polonais. Selon certaines sources, une visite de Jarosław Kaczyński est prévue à Budapest pour cet automne.