Ukraine – Début septembre, le parlement ukrainien a voté une réforme du système d’éducation imposant notamment l’ukrainien comme langue obligatoire d’enseignement au secondaire. De nombreux pays s’opposent à cette réforme, tandis que la Hongrie en appelle à l’Union européenne et menace de faire barrage au rapprochement de l’Ukraine avec l’UE.
Début septembre, la Rada – le parlement ukrainien – a voté une réforme de l’éducation. Désormais, la seule langue de l’enseignement au secondaire sera l’ukrainien. Exit donc les langues des minorités reconnues, comme le russe, le roumain, le bulgare, le hongrois, le polonais ou encore le grec.
Suite au vote de cette loi, les représentants des pays liés aux minorités nationales d’Ukraine se sont à l’unisson exprimés en défaveur de la réforme. Le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groysman a alors promis que son pays attendrait l’avis de la Commission de Venise avant de ratifier la loi. Mais malgré cela, le président Porochenko a signé la loi avant tout avis extérieur… mis à part celui, positif, des États-Unis d’Amérique.
En conséquence, 37 députés européens – de Bulgarie, Pologne, Slovaquie et Hongrie – ont ensemble appelé dans une lettre ouverte l’attention du président sur le fait que cette loi viole plusieurs accords internationaux, en particulier l’article 8 de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, ainsi que les articles 13 et 14 de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales.
La Russie, mais aussi la Roumanie et la Hongrie qui ont leur propre système scolaire en parallèle en Ukraine, ont qualifié cette loi de discriminante pour leurs minorités respectives.
Mais c’est la Hongrie qui a réagi de la manière la plus virulente. S’estimant trahie, évoquant un coup de couteau dans le dos, après avoir soutenu le régime sans visa pour l’Ukraine ou encore envoyé de l’aide dans les régions sinistrées par la guerre civile, la Hongrie, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó a qualifié de honteux et scandaleux ces démarches contraires à l’esprit de l’Union européenne, dont l’Ukraine souhaite pourtant devenir membre.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères a annoncé que la Hongrie bloquerait désormais les avancées de l’Ukraine en matière d’intégration européenne dans le cadre du Partenariat Oriental de l’UE. La Hongrie envisage également de mettre son veto vis-à-vis de toute aide envers l’Ukraine de la part de l’Union européenne à l’avenir. Une rencontre est prévue jeudi 12 octobre entre le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkin et son homologue hongrois pour traiter de la question.