Hongrie / Ukraine – La Hongrie a mis son veto à la convocation du prochain sommet OTAN-Ukraine. Cela fait suite à un différent entre la Hongrie et l’Ukraine portant sur la récente réforme de l’éducation qui menace selon Budapest la communauté hongroise d’Ukraine.
Début septembre, l’Ukraine votait une réforme de l’éducation. Pour le gouvernement hongrois, cette réforme porte gravement atteinte – notamment – aux droits de la minorité hongroise d’Ukraine. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a ainsi déclaré qu’à cause de ce « coup de couteau dans le dos », la Hongrie n’apporterait plus aucun soutien à l’Ukraine sur la scène internationale tant qu’un changement concernant la minorité hongroise n’aurait pas lieu. Le ministre hongrois souligne que jusqu’au vote de cette loi, la Hongrie était pourtant le plus grand soutien de l’Ukraine dans son intégration, notamment en ayant soutenu le régime sans visa pour les citoyens ukrainiens.
La promesse du ministre hongrois à l’égard de l’Ukraine a été tenue : vendredi 27 octobre, la Hongrie a mis son veto pour la convocation du sommet OTAN-Ukraine prévu pour décembre. Selon le ministère hongrois, l’Ukraine ne s’écarte pas seulement des accords internationaux mais également du programme d’intégration de l’OTAN qui prévoit de faire valoir les droits des minorités.
Les ministres des Affaires étrangères de Hongrie et d’Ukraine se sont rencontrés à Budapest le 12 octobre pour discuter de la question, mais aucun compromis n’a alors été trouvé. Cependant, selon l’agence russe TASS, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a déclaré que « la tristement célèbre loi sur l’éducation qui a été condamné de par le monde comme étant discriminatoire sera amendée en faveur de la langue hongroise et d’autres langues de l’Union européenne ». Ce qui laisse à penser qu’un accord favorisant les minorités liées à des pays pouvant appuyer l’intégration de l’Ukraine dans le bloc euro-atlantique serait en discussion ; dans ce cas, la position de la Hongrie vis-à-vis de l’Ukraine pourrait revenir à la normale – comme avant septembre 2017 -, selon les commentateurs de la presse hongroise.
Pour le ministre hongrois des Affaires étrangères, cette loi sur l’éducation diminue drastiquement les droits des minorités – dont les 150.000 Hongrois. Pour les autorités ukrainiennes, il s’agit avec cette réforme de permettre à tous les citoyens ukrainiens de maîtriser la langue officielle du pays. Toutefois, en Hongrie, on souligne que le corps des enseignants hongrois de Subcarpatie/Transcarpatie signale ce problème depuis plus de 10 ans, et propose son aide pour trouver des solutions. « S’ils souhaitent renforcer l’enseignement de la langue ukrainienne, ils doivent alors réorganiser l’enseignement de la langue ukrainienne, pas retirer aux minorités le droit à l’enseignement dans leur langue maternelle, » a déclaré Péter Szijjártó.