Hongrie / Pologne / France – Alors qu’en France, la statue de Saint Jean-Paul II à Ploërmel fait à nouveau polémique, en Pologne et en Hongrie, on s’empare de l’affaire.
En Pologne, 45.000 personnes ont déjà signé une pétition contre le retrait de la croix de la statue, demandée par la justice de la République française. La pétition, qui « s’oppose à une tentative de retrait d’une croix d’un espace public et rappelle les racines chrétiennes de l’Europe », s’adresse aux principaux groupes du Parlement européen ainsi qu’à la Cour européenne des droits de l’Homme.
En Hongrie, la semaine dernière, une école de la banlieue de Budapest s’est proposée pour accueillir la croix si elle venait à être retirée. Le directeur de l’école catholique Szent Benedek (Saint Bénédicte) de Budaörs, Gergely Czuczor, a déclaré à la presse hongroise sont intention de contacter le maire de la commune française pour récupérer la croix, ce qui a été fait via l’ambassade de Hongrie en France. « Nous devons faire savoir aux intellectuels éclairés de l’Ouest que tout symbole persécuté chrétien peut trouver refuge chez nous, » a ajouté le directeur.
Les gouvernements polonais et hongrois s’en mêlent
Au-delà d’initiatives personnelles et citoyennes, illustrant une fois de plus une rupture à l’échelle du continent dans la vision de la civilisation européenne, les gouvernements de Pologne et de Hongrie se sont emparés de l’affaire.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó n’a pas souhaité commenté la décision du Conseil d’État mais a toutefois déclaré qu’il considérait comme « terriblement néfaste » toute décision hypocrite se référant à la tolérance et visant à réprimer le christianisme, et éliminer des symboles chrétiens.
Selon Péter Szijjártó, le « sacrifice incroyable » en cours en Europe, à savoir la répression du christianisme, est contraire aux intérêts européens. Ce genre de démarche, a commenté le ministre hongrois, sont à considérer comme des actions de liquidation de la culture et de la civilisation du continent. Le ministre hongrois a proposé de transférer la statue en entier en Hongrie, au frais de son pays.
En Pologne, terre d’origine de Saint Jean-Paul II et pays très catholique, l’affaire a encore plus d’importance symbolique. Ainsi, samedi 28 octobre, le Premier ministre Beata Szydło a déclaré : « Jean-Paul II disait que l’histoire nous apprend que la démocratie sans valeurs se transforme en totalitarisme ouvert ou camouflé. Notre grand Polonais, le Grand Européen, est un symbole de l’Europe unie chrétienne. La dictature du politiquement correct – la sécularisation de l’État – crée une place pour des valeurs qui nous sont étrangères sur le plan culturel et qui conduisent à la terreur de la vie quotidienne des Européens. Le gouvernement polonais s’efforcera de sauver le monument de notre compatriote de la censure et nous proposerons de le déplacer en Pologne si les autorités françaises et la communauté locale sont d’accord. »