Union européenne – La Commission européenne a annoncé le 11 avril sa volonté d’interdiction des différentes qualités pour les produits de marques, en fonction de leur marché de destination. De nombreuses marques vendaient en Europe centrale et orientale des produits présentés comme identiques à ceux de l’Ouest mais en réalité de qualité inférieure.
Aussi petite soit-elle, c’est bel et bien une victoire du Groupe de Visegrád qui s’était élevé en bloc contre les doubles standards des marques. « Nous allons intensifier la lutte contre le double niveau de qualité des aliments. Nous avons modifié la directive sur les pratiques commerciales déloyales afin de rendre noir sur blanc le fait que la double qualité des aliments est interdite », a déclaré Vĕra Jourová, commissaire européenne chargée de la justice.
« Cela donnera aux autorités nationales l’outil qu’elles ont demandé pour mettre fin à cette pratique. Comme l’a dit le président Juncker en septembre dernier, il ne peut pas y avoir de citoyens de seconde classe dans l’UE, » a-t-elle encore déclarée, faisant écho aux dénonciations des dirigeants d’Europe centrale.
Jean-Claude Juncker s’était aligné sur les demandes du Groupe de Visegrád formulées l’an dernier, en déclarant le 13 septembre 2017, à l’issue de son discours sur l’état de l’Union, qu’il ne peut « accepter que dans certaines régions d’Europe, en Europe centrale et orientale, les gens se voient proposer des produits alimentaires de moindre qualité que dans d’autres pays, sous des marques et des emballages pourtant identiques ».
La première réaction de la Commission européenne avait été de déclarer que la qualité des aliments ne faisait pas partie de ses compétences. Mais la pression coordonnée des pays d’Europe centrale et orientale, en particulier de la part du V4 – et en son sein, de la Slovaquie – mais aussi de la Bulgarie, la Commission européenne et son président, Jean-Claude Juncker, ont adapté leur position et ont su trouver le moyen de répondre à leurs attentes, mettant ainsi fin prochainement à ce que le Premier ministre bulgare qualifiait « d’apartheid alimentaire ».
Une victoire avant tout symbolique, mais qui montre une fois de plus que le Groupe de Visegrád a désormais une capacité de pression sur la Commission européenne pour faire valoir ses intérêts.