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Coronavirus – Le V4 réagit à un stade plus précoce que l’Europe occidentale

Temps de lecture : 4 minutes

Par Olivier Bault.

Groupe de Visegrád – Le coronavirus chinois millésime 2019 n’étant arrivé sur leur territoire que début mars, il faudra attendre au moins quelques semaines pour constater l’efficacité ou non des mesures prises à un stade précoce de l’épidémie par les quatre pays du Groupe de Visegrád (V4 : Pologne, Tchéquie, Slovaquie et Hongrie). L’Italie, l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni avaient fait le choix de reporter au maximum les mesures telles que la fermeture des écoles et des autres lieux de contamination ainsi que la fermeture des frontières. Au 17 mars, avec déjà plus de 1500 malades diagnostiqués avec le Covid-19, le Royaume-Uni n’avait encore pris aucune de ces mesures. La France n’a fermé ses écoles qu’à partir du 16 mars, avec déjà plus de 5000 cas connus de Covid-19. L’Allemagne avait presque autant de malades quand elle a décidé de fermer ses frontières le même jour et l’Espagne a pris des mesures de confinement au niveau national à partir du 16 mars avec près de 8000 malades déjà diagnostiqués, à l’image de l’Italie qui avait pris la même mesure le 10 mars avec plus de 9000 malades diagnostiqués avec le coronavirus.

Après avoir été la première du V4 à signaler des cas de Covid-19 sur son territoire avec trois patients de retour d’Italie signalés le 1er mars et confirmés le 3 mars, la Tchéquie était encore au 17 mars le pays le plus touché du bloc, avec 383 cas déclarés (mais encore aucun décès). Le 12 mars, avec 94 cas déclarés, le gouvernement tchèque décrétait l’état d’urgence et fermait ses écoles et universités, imposant une quarantaine obligatoire aux personnes rentrant d’Italie. Tous les événements sportifs, culturels et religieux avaient déjà été bannis à partir du 10 mars.Dès le 14 mars, la plupart des magasins étaient fermés et tous les rassemblements interdits. Depuis le 16 mars, les frontières du pays sont fermées dans les deux sens et Prague a imposé un confinement généralisé de la population avec limitation des déplacements comme en Italie.

Deuxième pays du bloc le plus touché avec 221 cas diagnostiqués et 5 décès au 17 mars, la Pologne, où un premier patient atteint du coronavirus, de retour d’Allemagne, avait été signalé le 4 mars, a fermé ses écoles, universités, lieux culturels, centres commerciaux, piscines, etc. à partir du 11 mars (avec 22 cas diagnostiqués) et ses frontières le 15 mars (avec 111 cas diagnostiqués). Comme dans les autres pays du V4, la très forte intensification des tests au coronavirus entraîne bien sûr une augmentation des cas détectés, et le ministre de la Santé indique qu’il faudra attendre 10 à 14 jours pour observer un effet inverse des mesures prises sur l’augmentation exponentielle des diagnostics de Covid-19.

Dernier pays du bloc à avoir signalé un cas le 7 mars (la Hongrie avait signalé son premier cas le 5 mars), la Slovaquie arrivait troisième en nombre de malades connus au 17 mars, avec 72 cas (et encore aucun décès). Bratislava a fermé les frontières du pays dès le 13 mars, avec seulement 21 cas signalés la veille de l’entrée en vigueur de cette mesure.  Les écoles, piscines, centres commerciaux et stations de ski ont été fermés. Le gouvernement avait déjà déclaré l’état d’exception à partir du jeudi 12 mars.

La Hongrie, enfin, avec 50 cas déclarés (et un décès) au 17 mars, avait fermé à partir de la veille ses écoles après avoir instauré l’état de danger. Depuis le 17 mars, les lieux de loisir sont fermés et les frontières sont fermées aux étrangers non-résidents comme dans les autres pays du V4.

Nombre de patients diagnostiqués avec le Covid-19 dans les pays du V4

Touchés une semaine après le début de l’épidémie au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et en Espagne, les quatre pays du Groupe de Visegrád ont été les premiers à réagir avec des mesures fortes, préférant suivre l’exemple des pays d’Asie du Sud-Est qui semblent pour le moment en passe de juguler l’épidémie, plutôt que celui des pays d’Europe occidentale où la situation paraît désormais hors de contrôle. Il sera très intéressant de comparer l’évolution de la maladie dans les semaines à venir. Un succès du V4 dans la lutte contre l’épidémie serait très compromettant pour les capitales de l’ouest du continent.

Les 15 premiers jours de progression de l’épidémie en Italie (à partir du 21 février), en France (à partir du 26 février), en Allemagne (à partir du 25 février), en Espagne (à partir du 26 février), en Grande-Bretagne (à partir du 27 février) et dans les pays du Groupe de Visegrád (à partir du 3 mars).
Chiffres pris en compte à partir du moment où le nombre de cas diagnostiqués s’est mis à augmenter quotidiennement dans chaque pays, selon les rapports quotidiens de l’OMS (https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/situation-reports).

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