Et tant pis si le Premier ministre français Édouard Philippe affirme le contraire :
Chiffres pris en compte à partir du moment où le nombre de cas diagnostiqués s’est mis à augmenter quotidiennement dans chaque pays.
La principale différence entre les pays du V4 et leurs partenaires d’Europe occidentale réside dans le calendrier des mesures prises (distanciation sociale, fermeture des frontières, mise en quarantaine contrôlée, montée en puissance des tests de dépistage, etc.). Les pays du V4 ont mis ces mesures en place alors que le nombre de cas confirmés totalisait (dans les quatre pays pris ensemble) entre 103 personnes (le 11 mars) et 726 (le 17 mars). Quand l’Italie a fermé ses écoles au niveau national le 4 mars, elle comptait déjà 2 502 cas confirmés, et quand elle a ordonné à sa population de rester confinée chez elle le 10 mars, elle avait 9 172 cas confirmés de COVID-19. La France a fermé les écoles le 16 mars en ayant 5 830 cas confirmés, et a ordonné un confinement généralisé le jour suivant avec 6 573 cas confirmés. Au Royaume-Uni, sous la pression de scientifiques et de l’augmentation rapide du nombre de décès, Boris Johnson a abandonné sa stratégie d’immunité de groupe et ordonné la fermeture des pubs et des écoles à partir du 20 mars, quand le pays comptait déjà 3 269 cas confirmés. Les mesures de confinement généralisé de la population sont entrées en vigueur le 24 mars avec 6 650 cas confirmés de COVID-19. En Espagne, les mesures de distanciation sociale ont été appliquées au niveau national à partir du 13 mars, avec déjà 2 965 cas confirmés, et les frontières ont été fermées le 16 mars, alors que 7 753 personnes avaient été diagnostiquées comme étant porteuses du virus SRAS-CoV-2.
Pour plus d’informations à ce sujet, lire ou relire l’article intitulé « L’épidémie de COVID-19 se propage moins vite dans le V4 qu’en Europe occidentale grâce à des mesures adoptées plus tôt ».
On notera au passage que le 7 mars le président français Emmanuel Macron se rendait au théâtre avec son épouse pour inciter les Français à sortir malgré le coronavirus, que le 9 mars le ministre de la Santé Olivier Véran expliquait le refus du gouvernement Philippe de fermer les frontières, et notamment la frontière avec l’Italie, par le fait qu’« un virus ne s’arrête pas aux frontières », et que le 15 mars les Français étaient encouragés à se rendre en masse dans les bureaux de vote.
Quelque dix mille morts plus tard, on attend toujours les excuses aux Français du président et de son gouvernement. En guise d’excuses, le Premier ministre préfère pour le moment adopter un ton menaçant dans le style : « Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision s’agissant du confinement ».