Tchéquie/Pologne – La fermeture des frontières en ces temps de coronavirus n’impacte pas uniquement les personnes souhaitant voyager mais aussi parfois les populations des régions frontalières où les relations avec l’autre côté sont habituellement intenses, comme c’est le cas à Těšín/Cieszyn (l’ancienne Teschen) qui fut jadis une seule ville.
« Nous sommes vraiment une ville »
C’est ainsi que samedi dernier, les habitants des deux rives de l’Olše/Olza ont organisé une manifestation des deux côtés du pont pour protester contre la fermeture de la frontière qui perturbe leur vie quotidienne et parfois aussi familiale. « La zone frontalière est diamétralement différente de la vie dans des métropoles comme Varsovie ou Prague. Nous sommes vraiment une ville, » explique ainsi Gabriela Hřebačková, maire de Český Těšín du côté tchèque. « Il y a des familles qui ne se sont pas rencontrées depuis plus d’un mois parce qu’elles ont dû faire face à un choix très difficile : aller travailler et assurer la stabilité financière de leur famille ou choisir un avenir incertain et rentrer chez eux sans savoir pour combien de temps, » ajoute-t-elle.
« Je ne peux pas rentrer à la maison avec ma famille. Quelqu’un m’attend également là-bas, et il est difficile d’expliquer à un enfant de sept ans que son père ne peut pas rentrer chez lui, » explique un manifestant. « Je travaille en Pologne en tant que représentant. Mon travail consiste à voyager à travers la Pologne et à approvisionner les magasins. Mon employeur m’a déjà dit qu’il chercherait quelqu’un d’autre pour me remplacer, » renchérit un autre.
Une manifestation similaire a également eu lieu vendredi à Zgorzelec (Pologne), frontalière de Görlitz en Allemagne.