Pologne – Petit coup de théâtre en Pologne où le Sénat vient de rejeter par 50 voix contre 35 et une abstention le projet de loi du PiS prévoyant d’imposer un scrutin par correspondance et permettant au président Duda de repousser la date des élections d’une ou deux semaines.
Pas de majorité pour le PiS seul
Cela signifie donc que le projet de loi retourne au Sejm (la chambre basse, aussi appelée Diète) qui pourrait bien l’adopter une seconde fois à la majorité simple, sauf que le PiS ne dispose pas de la majorité sans les 18 députés du parti Porozumienie (Entente) de Jarosław Gowin qui justement s’oppose au projet de loi du PiS, raison pour laquelle il a quitté personnellement le gouvernement début avril et dont le parti est divisé sur cette question.
La date légale, c’est le 10 mai
« La date limite d’aujourd’hui, conformément à la loi, je l’ai annoncée moi-même le 5 février, c’est le 10 mai de cette année. Mais la Constitution dit qu’il y a d’autres termes. Cette date limite du 10 mai n’est pas une date limite obligatoire et ce n’est pas la seule date limite. La Constitution en parle à l’article 128 paragraphe 2, que le maréchal du Sejm [le président de la chambre basse, ndlr] annonce la date des élections pour au plus 100 jours et au moins 75 jours avant la fin du mandat du président sortant. Ce 75e jour tombe le 23 mai, » a résumé Elżbieta Witek, le maréchal du Sejm.
Incertitude quant à la date des présidentielles
En clair, nous sommes à quatre jours du jour légal des élections présidentielles polonaises et on ne sait toujours pas de façon certaine si ces élections auront lieu ce dimanche 10 mai, dans une semaine le 17 mai ou dans deux semaines le 23 mai comme le souhaite le PiS, voire dans deux ans comme le propose Porozumienie. En cas de non accord, la seule date légale, ainsi que l’a rappelé Elżbieta Witek, sera le 10 mai mais avec des élections dans ces conditions d’incertitude jusqu’au dernier moment, il fait peu de doute que leur résultat ne sera peut-être pas définitif.