Hongrie – Comme cela se pratique dans d’autres pays également, la Cour des comptes hongroise examine les comptes rendus financiers des partis politiques, ceux-ci recevant des subsides publics. L’examen des comptes 2017 et 2018 de la Demokratikus Koalíció (Coalition démocratique), le parti de l’ancien premier ministre Ferenc Gyurcsány, s’est achevé la semaine dernière.
« Violations des règles et des lois depuis de nombreuses années »
Le porte-parole de la Cour des comptes, Bálint Horváth, qui a publié son rapport jeudi dernier, estime que « la Coalition Démocratique n’a pas vérifié l’exactitude des données publiées sur sa gestion [qui] se caractérise par des violations des règles et des lois depuis de nombreuses années, pratiquement depuis sa création […] Les états financiers de la DK ne donnent pas une image fiable et fidèle des revenus et dépenses du parti ». Un jugement a priori sans appel pour un mouvement envisageant d’exercer des responsabilités gouvernementales en vertu duquel le parti de M. Gyurcsány a perdu sa dotation budgétaire qu’il pourrait néanmoins retrouver en se conformant dorénavant à la législation.
La Cour des comptes prête à aider la DK à se mettre en règle
« La Cour des comptes (SAO) inspecte la gestion des partis sur la base des dispositions légales pertinentes et conformément à des règles de procédure uniformes. Nous aidons la DK à se conformer à la loi et à rendre sa gestion transparente aux membres du parti. Dès que les documents demandés prouveront le cadre de la gestion juridique, la Cour des comptes lèvera immédiatement la suspension de l’aide budgétaire, » a ainsi rappelé Bálint Horváth.
Premier ministre de 2004 à 2009, Ferenc Gyurcsány est une véritable bête noire de la droite hongroise, mais également d’une partie de l’opposition libérale de gauche. Figure clivante, en particulier suite à sa gestion policière des émeutes de l’automne 2006, mais plus généralement du fait des politiques d’austérité, M. Gyurcsány est redevenu récemment une figure incontournable de la politique hongroise avec la hausse importante de son parti dans les sondages et lors des élections. Aux élections législatives de 2018, première participation hors-coalition, le parti remporte 5,37% des suffrages. Aux européennes de 2019, la DK récolte 16,26% des voix et se positionne en principal parti d’opposition. La DK représente une ligne socio-libérale et euro-fédéraliste.