Slovaquie/Tchéquie – La crise covidienne se poursuivant en ce début d’année, celle-ci présente néanmoins un visage assez disparate selon les pays et l’attitude des autorités. Ainsi, à l’instar de l’Autriche voisine, la Slovaquie vient de décider de renforcer les mesures sanitaires contre l’épidémie tandis que sa sœur jumelle tchèque envisage de son côté d’alléger ces mesures, les citoyens s’y montrant de plus en plus hostiles.
Le gouvernement slovaque de centre-droit d’Igor Matovič avait introduit le 31 décembre 2020 des restrictions massives notamment sur la liberté de circulation – interdisant en autres de sortir de son département de résidence. Initialement, ces mesures devaient rester en vigueur jusqu’au 24 janvier 2021, or les autorités slovaques ont annoncé hier 18 janvier que lesdites mesures seront renforcées et prolongées – comme en Autriche d’ailleurs – au moins jusqu’au 7 février, le tout combiné avec une nouvelle campagne massive de dépistage jusqu’au 26 janvier. « Nous avons décidé d’opter pour la combinaison idéale, un verrouillage avec des dépistages massifs » , a ainsi déclaré le Premier ministre slovaque à ce sujet. Une stratégie déjà mise à l’épreuve en décembre, avec des résultats peu concluants, les dépistages n’étant pas obligatoires d’une part, et d’autre part avec des taux d’infection aux alentours de 1% dans la population générale. « J’ai perdu mon combat visant à utiliser les dépistages massifs comme alternative aux confinements, » avait déclaré le premier ministre Igor Matovič début décembre après la campagne de dépistage massif.
Du côté de la Tchéquie voisine, les perspectives semblent assez différentes, puisque le gouvernement d’Andrej Babiš se réunira demain pour envisager selon toutes vraisemblances d’assouplir progressivement et dès cette semaine les mesures restrictives en vigueur dans le pays tandis que le parlement tchèque doit débattre de la prolongation éventuelle de l’état d’urgence expirant le 22 janvier. Dimanche soir, M. Babiš avait déjà déclaré à la télévision que les magasins d’articles de papeterie, de vêtements pour enfants, de chaussures et de lingerie seraient autorisés à rouvrir dès ce mardi 19 janvier.
« Il n’y a pas de pandémie, supprimez les restrictions ! »
Face à ces restrictions massives des libertés individuelles renforcées ou assouplies selon les pays, les résultats de campagnes de dépistage ou d’indices divers et variés, les citoyens touchés de plein fouet par une crise économique bien plus que sanitaire commencent à manifester un certain ras-le-bol. Alors que les manifestations contre les mesures covidiennes ont été réprimées avec force en Slovaquie, il est en est autrement en Tchéquie ou en Autriche. C’est ainsi que 50 000 personnes ont manifesté ce samedi 16 janvier dans les rues de Vienne, la capitale autrichienne pour protester contre les restrictions imposées par le gouvernement. Une manifestation semblable, quoique bien moins massive, a eu lieu hier après-midi sur la place Venceslas, en plein cœur de Prague, à l’initiative du Mouvement civique et réclamant haut et fort l’arrêt immédiat des mesures gouvernementales anti-covid. Les manifestants ont notamment scandé : « Il n’y a pas de pandémie, supprimez les restrictions ! » Ce mouvement est accompagné d’une fronde de certains restaurateurs dont la branche est fortement mis à mal par les restrictions. « Nous voulons informer les citoyens de nos prochaines étapes, car les mesures de ce gouvernement ne fonctionnent pas et appauvrissent ce pays et privent les gens d’espoir » a ainsi déclaré l’un d’eux, Jakub Olber, propriétaire d’un restaurant à Prague. Les manifestations de Prague L’ancien président de la République Václav Klaus, figure de la transition démocratique, a quant à lui participé aux manifestations, où il a pris la parole, et appelé à la désobéissance civile.