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Vaccin russe : Le président tchèque Miloš Zeman réclame le départ du ministre de la Santé

Temps de lecture : 3 minutes

Tchéquie – En Tchéquie comme en Slovaquie, les différents membres de l’exécutif ont semble-t-il des difficultés pour accorder leurs violons quant à la meilleure stratégie d’action dans la crise covidienne. En Slovaquie, le président, Zuzana Čaputová, reprochait la semaine dernière au premier ministre Igor Matovič de recourir au Spoutnik V avant le feu vert de Bruxelles ; en Tchéquie, c’est l’inverse : le président Miloš Zeman reproche au ministre de la Santé de refuser d’acheter le vaccin russe.

« personnellement responsables de décès inutiles »

Le président tchèque, connu pour son franc parler, n’y est pas allé par quatre chemins. Dans un entretien avec le portail d’informations Parlamentní Listy, Miloš Zeman a déclaré considérer Jan Blatný et Irena Storová, respectivement ministre de la Santé et directrice de l’Agence nationale de contrôle des médicaments (SÚKL), comme « personnellement responsables de la mort [de patients] de Covid-19 en République tchèque.

[…Si nous ne vaccinons pas] avec ces vaccins, qu’ils soient russes ou chinois, les deux personnes que j’ai nommées [Blatný et Storová, ndlr.] seront responsables des décès inutiles de nos autres résidents »,

insistant pour que les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm soient utilisés dès à présent dans la campagne de vaccination en Tchéquie, tandis que les autorités sanitaires tchèques souhaitent attendre l’homologation par l’Agence européenne du médicament.

Zeman réclame la révocation de Blatný et Petříček

Miloš Zeman a ainsi annoncé que lors de sa prochaine rencontre avec le premier ministre Andrej Babiš, le 22 mars prochain, il réclamerait donc la révocation du ministre de la Santé, Jan Blatný, ainsi que celles du ministre des Affaires étrangères, Tomáš Petříček, sans pour autant qu’on connaisse exactement les raisons le poussant à vouloir le départ de ce dernier. Le vice-premier ministre, Jan Hamáček, a rappelé que la révocation éventuelle d’un ou plusieurs ministres était de la seule compétence du premier ministre et devait également au préalable faire l’objet d’un accord entre les partis de la coalition. De son côté, M. Blatný a réaffirmé sa position :

« Je continuerai d’insister sur le fait que nous ne serons vaccinés qu’avec des vaccins approuvés dans l’Union européenne ». 

Andrej Babiš a aussi déclaré que, pour le moment, « Aucun changement personnel au sein du cabinet n’est sur la table. […] Je pense que l’opinion de M. le Président à ce sujet a toujours été la même. Bien sûr, j’en prends note. C’est tout ce que je peux dire à ce sujet ». Interrogée à ce sujet le 9 mars par l’ORF, la présidente du conseil d’administration de l’Agence européenne du médicament, Christa Wirthumer-Hoche, a qualifié de « roulette russe » l’utilisation prématuré du vaccin Spoutnik V, rappelant que l’agence européenne n’avait pas encore pu étudier toutes les données nécessaires relatives à la qualité, à la sécurité et à l’efficacité des vaccins russe et chinois.

« Les citoyens ont le droit d’obtenir des médicaments vraiment sûrs et efficaces », 

a-t-elle ajouté.

Un médicament anti-covid tchèque sur le point d’être homologué 

C’est dans ce contexte que le premier ministre tchèque Andrej Babiš a également annoncé hier matin avant son départ pour Israël – où il doit s’entretenir en compagnie de son homologue hongrois Viktor Orbán avec le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahou, au sujet de la stratégie de vaccination et de contrôle de la population –, que l’Agence nationale tchèque de contrôle des médicaments était sur le point d’homologuer un médicament anti-covid développé en République tchèque, tandis qu’un médicament anti-covid israélien – administrable par inhalation – est également au menu des entretiens de MM. Babiš, Orbán et Netanyahou à Jérusalem.

« Ma délégation comprend le professeur Vašáková [Martina Vašáková, chef du département de pneumologie, de la faculté de médecine de l’Université Charles de Prague, ndlr.], qui, avec d’autres équipes de nos scientifiques, a développé un médicament similaire, en phase d’approbation finale au SÚKL, qui [sera administré] sous forme de comprimés »

ou également par inhalation, a ainsi expliqué M. Babiš.