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Olivér Várhelyi désigné comme cible par des extrémistes ukrainiens

Temps de lecture : 2 minutes

Ukraine/Hongrie – Les relations houleuses entre l’Ukraine et ses minorités nationales n’en finissent pas de défrayer la chronique. Dernière péripétie en date, l’organisation extrémiste ukrainienne Mirotvorec (Pacificateur) vient de déclarer sur son site internet que Olivér Várhelyi, Commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, était désormais à considérer comme un « ennemi de l’Ukraine ».

Mise au pilori tous azimuts de prétendus « ennemis de l’Ukraine »

Le site Mirotvorec a été créé à l’origine pour mettre au pilori, d’une part, les personnes impliquées dans la sécession de la Crimée et son rattachement à la Fédération de Russie et, d’autre part, les personnes soutenant les républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk dans le Donbass. Entretemps, les agitateurs extrémistes ukrainiens s’en prennent à toute personne ayant – à leurs yeux –,  « commis des crimes contre la souveraineté de l’Ukraine » et ils publient notamment à ce titre les noms et adresses de tous les membres de la minorité hongroise soupçonnés d’avoir également la citoyenneté hongroise, parfois sur des panneaux publicitaires géants.

En janvier, une autre organisation nationaliste avait menacé les Hongrois d’Ukraine de représailles sanglantes si le ministre des Affaires étrangères venait en visite en Ukraine, accusant la Hongrie de vouloir récupérer ses territoires désormais ukrainiens. Des menaces récurrentes fort heureusement sans suite jusqu’à ce jour. Des officiels hongrois ont également été expulsé et le dialogue entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays reste difficile.

Conférence de presse à Kiev le 27 janvier 2021 après la rencontre des ministres des Affaires étrangères hongrois Péter Szijjártó (g) et ukrainien Dmytro Kouleba (d). Photo : Facebook / Szijjártó Péter

Liberté d’usage des langues minoritaires en Ukraine

Or, Olivér Várhelyi, en sa qualité de Commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, c’est-à-dire agissant au nom de la Commission européenne et non pas du gouvernement hongrois, a déclaré la semaine dernière que l’Union européenne attendait de l’Ukraine qu’elle soutienne efficacement les droits d’utilisation des langues et d’éducation des minorités à l’intérieur de ses frontières – une des conditions nécessaires aux pourparlers en vue d’un rapprochement de l’Ukraine avec l’Union européenne voire d’une éventuelle adhésion. Des propos somme toute modérés que les nationalistes ukrainiens considèrent néanmoins comme une « implication ouverte dans la politique intérieure de l’Ukraine ».

Le torchon brûle depuis plusieurs années entre Budapest et Kiev, en particulier, mais pas seulement – une situation que certains tentent d’utiliser à leurs fins.

L’attitude jacobine agressive de l’Ukraine envers ses minorités autochtones, étendant des mesures prises contre la forte minorité russe aux petites minorités hongroise, roumaine, polonaise, bulgare, arménienne, etc. pose problème depuis plusieurs années et complique les relations de bon voisinage.

La volonté d’imposer l’ukrainien aux minorités historiques dont ce n’est pas la langue maternelle reste une pomme de discorde et un frein au rapprochement entre l’Ukraine et l’Occident, notamment en ce qui concerne l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN, la Hongrie ayant déjà utilisé son véto en réaction aux mesures anti-minorité de Kiev.