Slovaquie – Lors d’une cérémonie organisée sur la place devant le parlement à Bratislava, le président slovaque Zuzana Čaputová a rendu hommage hier à Ján Kuciak et Martina Kušnírová, un journaliste d’investigation et sa compagne, assassinés par la pègre il y a trois ans déjà, le 21 février 2018. Un événement qui avait fait prendre conscience de la nécessité impérieuse de lutter contre la corruption dans le pays.
« les soupçons dont il a parlé sont vrais »
« Cela fait trois ans que l’événement tragique est devenu un souvenir historique. Dès le début, il était clair que leur mort n’était pas accidentelle et était étroitement liée à l’activité d’enquête de Ján Kuciak.
Les événements de ces derniers mois prouvent que les soupçons dont il a parlé sont vrais. Nous connaissons le visage des auteurs de l’assassinat aujourd’hui, mais la Justice slovaque a aussi désespérément besoin de condamner les commanditaires de ce meurtre,
et je suis convaincu que nous arriverons à cela dans les mois à venir, » a notamment déclaré Mme Čaputová à cette occasion.
Journaliste d’investigation, Ján Kuciak a écrit plusieurs articles sur des dossiers d’évasion fiscale qui impliquaient des personnalités proche du pouvoir depuis de nombreuses années, en particulier l’homme d’affaires Marian Kočner. Depuis l’assassinat du journaliste et de sa compagne, la Justice slovaque a condamné plusieurs personnes dont l’assassin, un ancien soldat du nom de Miroslav Marček, à 25 ans de prison. Marian Kočner, arrêté en 2018 car soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat, a été officiellement inculpé en mars 2019 pour avoir commandité le meurtre. Il a été entretemps condamné en février 2020 à 19 années de prison dans une autre affaire de falsification d’argent dans le but de voler une chaîne de télévision.
Le double assassinat de Ján Kuciak et Martina Kušnírová a été le point de départ d’un mouvement de contestation, encouragés de l’étranger, contre la corruption. Le mouvement de protestation a fini par avoir raison du gouvernement populiste du socialiste Robert Fico.