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Les eurocrates au bac-à-sable

Temps de lecture : 3 minutes

Cette fois-ci, la cible est la Slovénie, dont le Premier ministre subit une condamnation de la Commission pour les critiques qu’il a adressées à une journaliste de gauche.

Pourquoi ? Une presse libre implique l’existence d’opinions contradictoires, d’un débat ouvert et de coups non mouchetés volant dans les deux sens – sans quoi, elle n’est pas vraiment libre.

Au quartier général du « ministère de la Vérité », le Premier ministre Janez Janša a dû toucher un nerf.

La presse de l’UE (des journalistes notoirement acquis à une certaine cause) et les censeurs de Bruxelles sont à l’unisson dans leur tentative éhontée d’intimider quiconque chercherait à remettre en cause l’euro-narration.

Or il n’y a aucun mal à remettre à leur place des journalistes qui, de plus en plus, plaquent leur propre lecture idéologique sur les sujets qu’ils traitent, ou qui négligent de refléter les opinions de toutes les parties en présence.

Ces gens-là ont la prétention de décider de la vérité, ou d’établir la liste des sujets ouverts au débat, en fonction de leur propre vision du monde. Tout opinion divergente, en porte-à-faux avec la pensée sectaire de Bruxelles, doit être réduite au silence.

Les acteurs de la presse sont-ils exempts de la contrainte qui prescrit l’existence de critiques et de contre-pouvoirs ? La presse doit, elle aussi, pouvoir être mise devant ses responsabilités, car une couverture paresseuse, trompeuse et partiale de l’actualité discrédite la profession journalistique tout entière.

Le Premier ministre Janša n’a d’ailleurs pas du tout menacé cette journaliste de Politico ; comme bien des hommes politiques exerçant ou non un mandat gouvernemental, il a soulevé la question de son professionnalisme et de son intégrité, comme il a parfaitement le droit de le faire, devant de telles prouesses de journalisme à la petite semaine. Quand des journalistes attaquent, ils doivent s’attendre à de possibles contre-offensives.

Rappelons le tweet de Janša : « Oh, vous savez, @liliebayer, ayant pour ordre de ne pas dire la vérité, a principalement cité des sources ‘non-identifiées’ issues de l’extrême-gauche, en négligeant à dessein des sources identifiables et intègres. »

Ce tweet représente son opinion, et nous n’y voyons pas l’ombre d’une menace.

Ce qui n’a pas empêché le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, d’y répondre par son propre tweet : « Clouer au pilori, menacer ou attaquer des journalistes constitue une agression directe contre la liberté de la presse. Voilà pourquoi des journalistes comme @liliebayer méritent tout notre soutien. »

A vrai dire, pas vraiment. Une presse libre implique l’existence d’opinions contradictoires, d’un débat ouvert et de coups non mouchetés volant dans les deux sens – sans quoi, elle n’est pas vraiment libre.

Aucun journaliste ne devrait subir de menaces, mais aucun non plus ne devrait se sentir au-dessus de toute critique. Nous n’avons pas besoin de la Commission pour nous apprendre en quoi consiste la liberté d’expression ; bien au contraire, l’histoire nous apprend que c’est là une pente des plus glissantes.

Frans a beau nous sortir son psychodrame, madame Bayer n’a pas du tout été menacée ; prétendre le contraire est ridicule. Janša a simplement remis en cause la qualité de son travail – exactement comme elle-même remettait en cause la qualité du sien.

L’idéologie politique du titre Politico et de sa journaliste Lili Bayer n’est un secret pour personne. Pourquoi chercher à le nier ? C’est une évidence. Ils font partie de l’establishment de l’UE (comme le montre justement la rapidité avec laquelle la Commission sort du bois pour défendre ses troupes), exactement comme, en Turquie, le Daily Sabah fait partie du réseau de pouvoir d’Erdogan.

Le V4 Report sait bien que ces réseaux médiatiques ont leurs propres petits circuits, et n’hésitent pas, bien souvent, à se recycler du matériel entre membres du même réseau, en présentant parfois même leurs alliés comme des « experts ».

Les woke de la Commission n’ont aucune affection pour la liberté et l’ouverture du débat, mais souhaitent au contraire soumettre tous les autres à leurs opinions à eux.

Janša et ses pairs ont donc parfaitement le droit de se défendre et de remettre en cause la narration médiatique.

Nous sommes censés vivre dans des sociétés libres… Ou peut-être que la liberté d’expression ne s’applique qu’en faveur de la clique bruxelloise du politiquement correct ?

« Si vous répétez un mensonge suffisamment de fois, cela devient [‘la vérité’ est barré] du journalisme ». Janez Janša, très à l’aise avec les codes des réseaux sociaux, y est très actif. Capture d’écran de son compte Twitter, le 28 février 2021.