Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Viktor Orbán menace de quitter le Parti populaire européen

Temps de lecture : 3 minutes

Hongrie – Cela faisait déjà un certain temps que les relations n’étaient plus au beau fixe entre le président bavarois du groupe du PPE au Parlement européen, Manfred Weber, et les dirigeants du Fidesz au pouvoir à Budapest. La tension est cependant subitement montée d’un cran cette fin de semaine suite aux dispositions adoptées lors de la réunion de la présidence du PPE et des chefs des délégations nationales ce vendredi 26 février.

« Les promesses n’ont pas été tenues » 

Dès la fin de semaine passée, donc, Viktor Orbán a prévenu Manfred Weber, et pour ce faire, il n’y est pas allé par quatre chemins :

« Si le Fidesz n’est pas le bienvenu [au sein du PPE], nous n’insisterons pas pour rester membres du groupe ».

La lettre adressée ce dimanche à Manfred Weber par le premier ministre hongrois est en effet assez claire : « Le Parti populaire européen est aux prises avec une crise de leadership et politique depuis un certain temps […]. Au cours des deux dernières années, un certain nombre de promesses ont été faites dans le parti selon lesquelles nous pourrions avoir une consultation interne approfondie sur nos visions pour l’avenir. Dans une lettre qui vous a été adressée le 6 décembre de l’année dernière, j’ai proposé que nous développions un nouveau type de coopération au niveau du groupe […]. Les promesses n’ont pas été tenues et ma lettre n’a pas reçu de réponse.

« Si le Fidesz n’est pas le bienvenu, nous n’insisterons pas pour rester membres du groupe »

Au lieu de cela, les règles internes ont été réécrites à une vitesse record et dans le but de faciliter l’exclusion de nos députés ou, si cette tentative ne reçoit pas le soutien de la majorité nécessaire, de créer à la hâte des conditions compliquées et juridiquement discutables afin d’exclure nos députés […]. Le message est clair et compréhensible. Si le Fidesz n’est pas le bienvenu, nous n’insisterons pas pour que nous restions membres du groupe ».

« Il est difficile de comprendre que cela soit votre tâche la plus urgente à l’heure actuelle »

« L’épidémie de coronavirus a coûté la vie à des centaines de milliers d’Européens au cours de l’année écoulée. La troisième vague vient de frapper nos pays, causant de terribles pertes en vies humaines et des dommages économiques sans précédent. Dans chaque État membre, nous menons une lutte pour la vie ou la mort, jour et nuit. Par ces temps, la coopération, l’action commune, la tolérance et la patience sont nécessaires. Il est difficile de comprendre et d’accepter que la révision de règles en place de longue date […] soit votre tâche la plus urgente à l’heure actuelle », poursuit ensuite Viktor Orbán.

« Le concept de l’état de droit, selon notre interprétation, n’inclut pas les modifications rétroactives des règles ou l’imposition de sanctions, comme cela est clairement indiqué dans les nouvelles dispositions. Ces amendements visent à sanctionner les députés du Fidesz. N’ayant pas pu recueillir suffisamment de voix pour nous punir, vous essayer maintenant de changer les règles et de les étendre à une procédure en cours ».

« si ces dispositions sont adoptées, le Fidesz quittera le groupe »

Et il conclut ainsi : « En tant que Président du Fidesz, il est de mon devoir d’assurer la pleine représentation de nos électeurs. Par conséquent, je ne peux accepter la restriction des droits de nos membres du Parlement européen […]. Les membres du Fidesz […] forment la délégation la plus forte du groupe PPE. […]

si les dispositions adoptées lors de la réunion de la présidence et des chefs des délégations nationales du 26 février sont mises aux voix et votées, le Fidesz quittera le groupe ».