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L’essentiel de l’actualité du 10 au 16 mai dans le V4

Temps de lecture : 9 minutes

V4

  • Les ambassadeurs en France des quatre pays du Groupe de Visegrád – Georges de Habsbourg-Lorraine (Hongrie), Michal Fleischmann (Tchéquie), Igor Slobodnik (Slovaquie) et Tomasz Młynarski (Pologne) – ont publié le 7 mai une tribune commune dans le quotidien français L’Opinion, dans laquelle ils évoquent essentiellement les relations du V4 avec l’Europe qu’ils qualifient de « maison commune » : « Le Groupe de Visegrád n’a pas besoin d’être vu uniquement à travers sa vie au sein de l’UE. Il existe également en dehors d’elle […] Cette coopération, connue comme Groupe de Visegrád, a donné lieu à une plateforme de dialogue politique dont le couronnement a été l’adhésion de ses membres à l’UE, à l’OTAN et à l’OCDE. […] Le groupe de Visegrád reste désormais un catalyseur de la coopération au sein de l’Europe centrale entière. […] Trente ans après la chute du communisme, le succès économique et politique aussi bien que le grand progrès social de nos quatre pays est incontestable. […] La Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie et la Hongrie démontrent le succès de l’intégration européenne. […] Aujourd’hui, la crise sanitaire nous a rendus, Européens, encore plus conscients de la vulnérabilité de notre union malgré une proximité géographique historique et idéologique. La défense commune de l’héritage de l’intégration européenne devient encore plus importante qu’auparavant. […] Nous sommes convaincus que l’Europe est notre maison commune et son avenir dépend de nos actions coordonnées dans un esprit de solidarité européenne ».
  • Le successeur d’Angela Merkel à la tête de l’Union chrétienne-démocrate allemande (CDU) et candidat du parti au poste de chancelier fédéral lors des élections législatives de septembre prochain, Armin Laschet, a déclaré dans un entretien publié le 7 mai par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) : « Nous devons […] surmonter la division entre l’Ouest et l’Est. L’Allemagne considère sa tâche de ramener la Tchéquie, la Hongrie et la Pologne au cœur de l’Europe ».
  • Ce jeudi 13 mai, la ministre hongroise de la Famille, Katalin Novák, a annoncé la formation d’une « coalition pro-familles » par les pays du Groupe de Visegrád.

Hongrie

  • Les modalités de mise en place du passeport vaccinal européen n’étant pas encore établies, la Hongrie entreprend actuellement de négocier des accords bilatéraux pour rétablir au maximum la liberté de voyager pour ses ressortissants vaccinés et titulaires du passeport vaccinal hongrois (védettségi igazolvány). Après plusieurs accords avec des pays des Balkans, une nouvelle convention vient d’être conclue avec la Roumanie sur la base de la réciprocité, comme le premier ministre roumain Florin Cîțu l’a annoncé ce samedi 7 mai lors d’une conférence de presse à Constanța, au bord de la mer Noire, en signalant au passage que le port du masque ne sera plus obligatoire sur les plages roumaines à partir du 1er juin et que les hôtels et restaurants pourront alors également rouvrir sans restrictions en Roumanie.
  • Selon une étude démographique publiée le 5 mai, 23 100 Hongrois sont rentrés au pays en 2020, alors 19 300 ont émigré au cours de la même période. Les émigrants hongrois choisissent désormais principalement d’aller vivre en Autriche voisine (il y a quelques années c’était l’Allemagne) et ils sont également les plus nombreux à revenir de ce pays. Par ailleurs, le Brexit ne semble pas avoir eu un impact sur les mouvements de population, tant vers que depuis le Royaume-Uni.
  • Lors d’une conférence de presse, ce mardi 11 mai, le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó s’est expliqué sur la décision de la Hongrie de s’opposer à une neuvième résolution de l’Union européenne condamnant la politique chinoise à Hong-Kong, une décision que son homologue allemand, le social-démocrate Heiko Maas, a vivement critiquée : « Si nous examinons maintenant les avantages de ces huit déclarations et résolutions – cela a-t-il induit un changement que nous pensions bon s’il induisait une étape positive dans notre relation sino-européenne? La réponse à tout cela est non ».
  • Suite à un entretien avec son homologue tchèque, Jakub Kulhanek, le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó a annoncé, ce mardi 11 mai, lors d’une conférence de presse conjointe à Budapest, que la Hongrie et la Tchéquie étaient sur le point de finaliser un accord  « d’ici la fin de la semaine sur la levée de toutes les restrictions de voyage entre les deux pays pour les citoyens vaccinés ».
  • Revenant sur la polémique déclenchée par l’opposition contre le projet d’implantation d’un campus de l’université de Fudan à Budapest, le maire de la capitale hongroise, Gergely Karácsony, a déclaré ce mercredi 12 mai sur son compte Facebook : « Nous ne donnerons pas un seul centimètre carré de la ville étudiante, et nous irons à Bruxelles pour éviter que la subvention de l’Union européenne ne soit gaspillée afin que le gouvernement puisse gérer l’argent qui appartient aux Hongrois […] Souvenons-nous de ce jour. Le jour où le Fidesz a remis l’emplacement de logements abordables pour 15 000 étudiants hongrois à l’université d’État chinoise, lorsque l’ensemble du secteur des logements locatifs municipaux hongrois a été mis au profit des ministres et des employés travaillant dans des appartements du quartier du château, lorsque le gouvernement a renoncé à 3 500 milliards de forints d’aide de l’Union européenne pour aider le pays à se redresser, ce qui équivaut à retirer 350 000 forints à chaque Hongrois. Et rappelons-nous le jour où nous nous tenons sur nos talons et nous ne laisserons pas cela arriver ».
  • Tandis que la Hongrie est actuellement le pays membre de l’Union européenne (10ème place au niveau mondial) ayant le plus vacciné et que le principe du passeport vaccinal – qui est loin d’être un passeport européen – se met lentement en place, le certificat d’immunité hongrois (védettségi igazolvány) permet désormais à ses titulaires de se rendre (sans test PCR) en Croatie, en Slovénie, en Serbie, au Monténégro, ainsi qu’en Turquie et à Bahreïn, mais pas en Autriche, en Allemagne ou au Royaume-Uni.
  • C’est dans ce contexte qu’on apprend aussi que la Hongrie ne mettrait pas en place de « gestes barrières » lors des quatre matchs de l’Euro 2021 qui se dérouleront à Budapest au mois de juin. Cette décision a divisé la presse hongroise, le quotidien sportif Nemzeti Sport approuvant ce choix car, selon lui, grâce aux très nombreuses vaccinations, la Hongrie serait en sécurité, tandis que Népszava considère au contraire que cela met « 68 000 vies en danger » à chaque match.

Pologne

  • Le projet de gazoduc polono-norvégo-danois Baltic Pipe – devant relier le secteur norvégien de la mer du Nord à la Pologne en passant par le Danemark – est entré au cours du mois d’avril dans sa phase de construction et, dès cet été, des navires spécialisés commenceront à déposer les quelques 274 km de gazoduc sur le fond de la mer Baltique entre la Pologne et le Danemark. Le but de ce gazoduc est d’assurer à la Pologne une plus grande indépendance vis-à-vis du gaz russe.
  • Le ministre polonais chargé du programme national de vaccination, Michał Dworczyk, a annoncé, ce lundi 10 mai, une réduction à cinq semaines du délai entre les deux doses de vaccination pour les vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca : « En conjonction avec la position du Conseil médical, nous avons pris la décision de raccourcir le délai entre l’administration de la première et de la deuxième dose. […] En termes de sécurité et de santé, tout est fait conformément aux règles et directives des producteurs ». Au 9 mai, 9,7% des Polonais avaient reçu leurs deux doses de vaccin (11,06% dans l’Union européenne).
  • Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a fait savoir, ce lundi 10 mai, que la maison de Marie Skłodowska-Curie située près de Paris étant en vente pour environ 3,5 millions de zlotys, les autorités polonaises venaient de prendre leurs dispositions afin de pouvoir acheter cet héritage faisant partie du patrimoine national polonais.
  • Signes concrets de la bonne santé de l’économie polonaise, tant en matière de reprise que de croissance : selon les estimations de la Chambre de commerce nationale, les exportations polonaises se sont élevées à plus de 24 milliards d’euros au mois de mars (+12,9% par rapport à février et +25,8% par rapport à mars 2020). Les exportations polonaises vers l’Allemagne ayant augmenté de 15% tandis que celles des États-Unis ont chuté de 11%, la Pologne est désormais le troisième exportateur vers l’Allemagne, juste derrière la Chine et les Pays-Bas et devant les États-Unis.
  • Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a annoncé, ce mercredi 12 mai, que les institutions culturelles pourront rouvrir huit jours plus tôt que prévu initialement – cela ne concernant pour le moment naturellement que les personnes vaccinées ou pouvant attester d’un test négatif : « Nous accélérons l’ouverture des cinémas, théâtres, philharmoniques et institutions culturelles de 8 jours, le 21 mai, pour que dans le régime sanitaire, qui mérite d’être souligné sans arrêt, ces pans de la vie sociale et socio-économique puissent être activés plus tôt ». Ce faisant, M. Morawiecki a également prédit que « plus il y aura de personnes vaccinées contre le Covid-19, plus tôt l’immunité de groupe sera atteinte. – Et plus vite nous pourrons nous débarrasser de cette mauvaise période [et] envisager l’avenir avec plus d’optimisme ».
  • Selon les chiffres prévisionnels publiés ce mercredi 12 mai par la Commission européenne, le PIB de la Pologne devrait augmenter de 4% en 2021 et de 5,4% en 2022, les prévisions précédentes envisageant une augmentation de 3,1% cette année et 5,1% pour l’année prochaine. Cette amélioration du côté du PIB devrait aussi s’accompagner d’une inflation légèrement plus forte, les projections de la Commission européenne prévoyant en la matière 3,5% en 2021 et 2,9% en 2022.
  • Selon des informations publiées ce jeudi 13 mai dans le magazine wPolityce, les ambassadeurs en Pologne des pays scandinaves, de l’Allemagne, de la Belgique et de la France exerceraient actuellement des pressions sur leurs collègues d’autres pays pour que ces derniers s’associent par leur signature à une n-ième déclaration du lobby LGBT réclamant « de garantir les droits humains des personnes LGBT et d’autres personnes appartenant à des communautés confrontées à des défis similaires et de mettre fin à la discrimination, en particulier sur la base de l’orientation de genre ou de l’identité de genre ».
  • Ce jeudi 13 mai, le sénat polonais a de nouveau procédé à un vote en vue de l’élection d’un nouveau défenseur des droits suite à l’expiration du mandat du médiateur actuel, Adam Bodnar. 48 sénateurs ont voté en faveur du candidat du PiS déjà approuvé par le Sejm, Bartłomiej Wróblewski, tandis que 49 ont voté contre et deux se sont abstenus. Comme le Tribunal constitutionnel a constaté le 15 avril que l’exercice des fonctions de défenseur des droits par Adam Bodnar après la fin de son mandat en septembre 2020 était inconstitutionnel, la Pologne se trouve bel et bien actuellement dans la situation d’être dépourvue de médiateur. Étant donné la situation entre le Sejm et le Sénat, certains membres de l’opposition ont suggéré au PiS de proposer un candidat qui ne soit membre d’aucun parti.
  • Lors d’une conférence organisée ce jeudi 13 mai au Sejm, le député Michał Wawer, du parti d’opposition de droite Konfederacja, a expliqué que les passeports vaccinaux covidiens « entraveront considérablement, voire empêcheront des dizaines de millions de personnes, dont au moins 10 millions de citoyens polonais, de voyager en Europe », tandis que son collègue Jakub Kulesza déclarait que lesdits passeports étaient contraires aux principes « de la Communauté européenne et de la Constitution polonaise » et constituaient  « le premier pas vers un pays totalitaire », rappelant l’opposition catégorique de son parti « à la ségrégation sanitaire et aux passeports vaccinaux ». « Je pense qu’avec une grande résistance sociale, nous pouvons arrêter ce projet totalitaire », a-t-il encore ajouté.
  • Lors d’une convention organisée ce week-end à cet effet, le président du PiS, Jarosław Kaczyński, a présenté ce samedi 15 mai le « Nouvel Ordre polonais », le programme du gouvernement de la Droite unie – la coalition conservatrice formée autour du PiS – pour les années à venir. « Le Nouvel Ordre polonais est un programme qui a été formulé récemment, et aujourd’hui, après de nombreuses aventures, il doit être présenté aux Polonais. Quelqu’un demandera pourquoi aujourd’hui, pourquoi maintenant? », a expliqué M. Kaczyński. « Eh bien, tout indique que la pandémie prend fin. Bien sûr, nous n’en sommes pas sûrs […]. Mais nous croyons à la force de l’État polonais, à son efficacité, nous croyons au sens des Polonais et c’est pourquoi nous présentons l’Ordre polonais ».  « L’Ordre polonais a deux raisons d’être. Premièrement, parce que les Polonais sont convaincus – à juste titre – qu’ils méritent le même niveau de vie que dans les pays occidentaux et que nous voulons satisfaire ces aspirations […] La deuxième raison est que l’Ordre polonais est basé sur les valeurs polonaises. Nous avons toujours mené notre politique en nous basant sur elles, la Pologne fondée sur la tradition, sur la solidarité, la Pologne juste, la Pologne de l’égalité des chances, peu importe où on est né, tant sur le plan social que territorial. C’était notre objectif et c’est un objectif polonais, car il est profondément ancré dans notre culture, notre tradition et notre pensée », a-t-il ajouté. Ce programme de gouvernement engage l’ensemble des acteurs de la Droite unie et a été signée solennellement par le président du PiS Jarosław Kaczyński, le premier ministre Mateusz Morawiecki, le maréchal du Sejm, Elżbieta Witek, le vice-premier ministre Jarosław Gowin (Porozumienie) et le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro (Solidarna Polska).

Slovaquie 

  • Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, a annoncé, ce mercredi 12 mai lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue slovaque Ivan Korčok à Bratislava, que la présidente slovaque, Zuzana Čaputová, participera au sommet inaugural de la « Plate-forme pour la désoccupation de la péninsule de Crimée », qui se tiendra à Kiev le 23 août prochain. « La Slovaquie est l’un des premiers États d’Europe et du monde à démontrer sa solidarité avec l’Ukraine alors que la Russie a renforcé sa présence à la frontière ces dernières semaines. Nous l’apprécions vraiment », a-t-il ajouté.
  • La Slovaquie vient de lever l’état d’urgence covidien ce samedi 15 mai. Il n’y a donc plus de couvre-feu et il est à nouveau possible de se rassembler. « Nous avons promis que l’état d’urgence ne durerait pas une minute de plus que nécessaire, et nous l’avons tenu », a déclaré le premier ministre Eduard Heger.

Tchéquie 

  • Selon l’eurobaromètre publié début mai par la Commission européenne, 40% des Tchèques se prononcent désormais en faveur de l’adoption de l’euro à la place de la couronne, contre seulement 21% l’été dernier. En comparaison au sein du V4, 34% des Polonais et 63% des Hongrois seraient favorables à ce que leur pays adopte l’euro à la place du zloty et du forint. Quant aux Slovaques – qui font partie de la zone euro depuis 2009 – ils sont 86% à se déclarer satisfaits de cette monnaie.
  • Déjà présentes dans de nombreuses villes européennes depuis une trentaine d’années, dont dans une dizaine de villes en République Tchèque, de nouvelles Stolpersteine, ces pierres d’achoppement en laiton, commémoratives d’habitants juifs déportés – une initiative lancée en1992 par l’artiste allemand Gunter Demnig à Cologne –, ont été ajoutées ce 6 mai à Česka Lipa, dans le nord de la Bohême. « Le peuple juif faisait partie intégrante de la ville avant la guerre, une communauté juive assez nombreuse y vivait. Malheureusement, toute trace de leur vie a été irréversiblement effacée par la guerre, leurs déportations violentes et leur mort dans les camps de concentration. […] Grâce à ces tablettes avec les noms du peuple juif décédé à ce moment-là incrustés dans les trottoirs de Česká Lípa, ces personnes font à nouveau partie de notre vie quotidienne », a ainsi expliqué le maire de la ville, Jitka Volfová (ANO).
  • Faisant suite à la récente crise diplomatique tchéco-russe, la Russie a décidé de placer la République tchèque sur la liste des « pays hostiles à la Russie », une mesure de rétorsion qui ne va certainement pas contribuer à détendre l’atmosphère entre Moscou et Prague.