Tchéquie – Depuis que le Parti communiste de Bohême et Moravie a décidé ce 13 avril de retirer sa confiance au gouvernement d’Andrej Babiš, qu’il soutenait depuis 2017, le premier ministre tchèque est devenu minoritaire à la Chambre des députés et la situation politique est instable à quelques mois des législatives du 8 octobre – qui pourraient même, le cas échéant, se tenir plus tôt si le gouvernement venait à être renversé au parlement.
Les Pirates en tête des intentions de vote
Or, les prochaines élections – anticipées ou non, le parti pirate s’efforçant d’obtenir les 50 signatures nécessaires à l’organisation d’un vote de confiance – risquent fort de donner un coup de balai à
la coalition gouvernementale actuelle créditée de seulement 25% (21% pour le parti ANO d’Andrej Babiš et 4% pour ses alliés sociaux-démocrates) dans les derniers sondages, tandis qu’au sein de l’opposition, les atypiques Pirates – alliés au très libéral et europhile Parti des maires et indépendants (STAN) – ont le vent en poupe avec 27%, suivis des libéraux de la coalition SPOLU (membre du PPE) avec 21,5%,
des populistes du SPD avec 12% et des Communistes avec 5% des intentions de votes, tandis que les autres formations seraient a priori nettement en dessous du seuil des 5%.
Les Pirates tchèques, une antithèse politique et sociétale du PiS et du Fidesz ?
Le Parti pirate tchèque (Česká pirátská strana), fondé en 2009 et dirigé depuis 2017 par le député Ivan Bartoš, un informaticien de 41 ans, est un parti libertaire de gauche, très ouvertement europhile et affilié au groupe des Verts au Parlement européen, tout en étant passé maître du « en même temps ». Ainsi, les Pirates tchèques – devenus un acteur du jeu politique tchèque en 2017 – sont favorables à l’adoption de l’euro, mais à certaines conditions ; ils sont favorables à l’OTAN tout en critiquant l’action de l’alliance. Par contre, ils soutiennent et propagent l’idéologie de la gauche libérale voire radicale en matière d’agenda LGBT. En résumé, les Pirates tchèques semblent présenter des profondes différences politiques et sociétales avec le PiS et le Fidesz, ce qui pourrait bien créer des remous au sein du Groupe de Visegrád à partir de la fin de l’année.
Concernant la question toujours actuelle du coronavirus, le Parti pirate tchèque est notamment favorable à la « libération temporaire » des brevets sur les vaccins anti-covid, à la gratuité des test PCR (notamment nécessaires pour voyager) ; il réclame des indemnités équitables pour les entrepreneurs touchés par les restrictions, des tests plus fiables et un traçage plus efficace ; enfin, il était défavorable à la fermeture des petits commerces. Le Parti pirate tchèque est favorable au passeport vaccinal à la condition qu’il soit également délivré aux personnes testées négativement au covid :
« Il est absolument essentiel que les citoyens qui ne sont pas ou ne peuvent pas être vaccinés ne deviennent pas des citoyens de seconde zone »,
a ainsi déclaré le député européen pirate Marcel Kolaja, vice-président du Parlement européen.