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Barack Obama : la Pologne et la Hongrie sont des régimes « autoritaires »

Temps de lecture : 3 minutes

Pologne/Hongrie – Lors d’un récent entretien diffusé le lundi 7 juin par la chaîne américaine CNN, l’ancien président américain Barack Obama a une nouvelle fois montré le fossé de plus en plus large séparant désormais conservateurs et « libéraux », et ce à un point tel que les mots ne semblent plus du tout avoir le même sens pour les uns et les autres.

« La Hongrie et la Pologne n’ont évidemment pas les mêmes traditions démocratiques que nous… »

C’est ainsi que souhaitant mettre en garde contre la rapidité avec laquelle la démocratie peut se transformer en autoritarisme – ce qu’on constate effectivement d’un certain point de vue en Europe occidentale… mais plutôt du fait des libéraux – Barack Obama a déclaré, reprenant d’ailleurs un argument que l’actuel président américain Joe Biden avait déjà évoqué durant sa campagne électorale : « L’Amérique non démocratique ne se produira pas en un seul coup, elle se produira en une série d’étapes.

Quand vous regardez ce qui se passe dans des endroits comme la Hongrie et la Pologne qui n’avaient évidemment pas les mêmes traditions démocratiques que nous, et où ces traditions n’étaient pas aussi profondément enracinées. Et pourtant, il y a à peine dix ans, elles étaient des démocraties fonctionnelles et maintenant, essentiellement, elles sont devenus autoritaires… »

et d’expliquer que « la démocratie peut mourir dans les urnes », c’est-à-dire lorsque le bon peuple ne vote pas correctement.

« Un manque de connaissances conduit souvent à des conclusions erronées »

Plus forcément très surpris depuis le temps que Hongrois et Polonais en entendent un peu de toutes les couleurs de la part de certains de leurs interlocuteurs occidentaux – auxquels une partie des oppositions hongroise et polonaise peut parfaitement être assimilée –, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a cependant tenu à réagir en expliquant en creux ne pas reconnaître dans les propos de Barack Obama le pays où il vit quotidiennement : « Il serait préférable d’inviter Barack Obama en Pologne, ce que je fais [pour qu’il puisse voir] à quel point la Pologne se développe magnifiquement aujourd’hui […] Lorsqu’un autre politicien du Parti démocrate, Bill Clinton, est venu en Pologne il y a quelques années, il n’a pas épargné les éloges.

Il suffit de venir ici au lieu de lire certains rapports qui, je pense, déforment sérieusement l’image de la Pologne ».

D’autres observateurs moins contenus dans leurs propos car n’exerçant pas de fonctions gouvernementales, ont été moins nuancés dans leur réaction, tel le journaliste Tomasz Grzywaczewski sur Twitter :

« Par sa politique internationale désastreuse, le président Obama a montré à maintes reprises qu’il ne savait rien du monde. Comme nous pouvons le voir, peu de choses ont changé depuis », 

tandis que même le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Szymon Szynkowski vel Sęk a estimé de son côté qu’un « manque de connaissances conduit souvent à des conclusions erronées et dans ce cas-ci ce n’est pas la première fois », faisant allusion à ce que le journaliste Grzegorz Kuczyński et le vice-président du Sejm, Marek Kuchciński (PiS) ont énoncé sans détour :

« Comme on le sait, Obama est un éminent expert de la Pologne… »,

rappelant que celui-ci avait parlé en 2012 de prétendus « camps de la mort polonais ».

Un « sérieux avertissement contre l’affaiblissement de l’alliance entre la Pologne et les États-Unis »

De son côté, l’ancien ministre polonais de la Défense, Tomasz Siemoniak (PO), a déclaré partager le point de vue de l’ancien président américain qu’il considère comme un « sérieux avertissement contre l’affaiblissement de l’alliance entre la Pologne et les États-Unis », manifestant une fois encore l’homogénéité d’opinions entre l’opposition polonaise et les libéraux occidentaux et mettant involontairement en exergue la contradiction qu’il y a à trop miser sur l’alliance avec des gens qui adhèrent aux valeurs libérales-libertaires et qui voudraient imposer leur idéologie progressiste au monde entier. Rappelons que, en 2011, le président Obama avait fait de la promotion-imposition au monde des revendications du lobby LGBT un des axes de la politique étrangère américaine et qu’il a toujours maintenu des relations exécrables avec la Hongrie depuis que le peuple hongrois avait choisi d’élire le Fidesz pour gouverner le pays.