Hongrie
- Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán est revenu ce lundi 20 septembre devant le parlement de Budapest sur l’importance de la vaccination dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus : « Grâce au succès du programme de vaccination, nous avons de nouveau eu un été libre. Nous avons mis en place l’un des programmes de vaccination les plus rapides en Europe et dans le monde. En conséquence, nous avons pu lever les restrictions plus tôt que les autres et relancer l’économie ». Le taux de vaccination covid (2 doses) en Hongrie stagne depuis juillet (57,0% au 18 juillet) à 57,6% de la population générale. Depuis début juillet, le port du masque n’est obligatoire que dans les hôpitaux et centres médicaux. Le passeport sanitaire est demandé pour les événements de plus de 500 personnes.
- Dans son discours d’ouverture du IVème Sommet démographique ce jeudi 23 septembre à Budapest, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a procédé à un plaidoyer en faveur de la famille et des enfants dans la société. Les chefs d’État ou de gouvernement de plusieurs pays d’Europe centrale étaient présents (Tchéquie, Slovénie, Serbie, Republika Serbska, …) ainsi que le polémiste Éric Zemmour ou encore Marion Maréchal.
- Les primaires de l’opposition hongroise visant à la désignation de candidats communs lors des prochaines élections législatives ont connu quelques ratées le samedi 18 septembre, dues vraisemblablement à une cyberattaque sur le système informatique.
Pologne
- La crise migratoire qui se déroule depuis plusieurs semaines à la frontière polono-biélorusse vient de prendre une tournure tragique avec la découverte le dimanche 19 septembre des corps de quatre migrants vraisemblablement morts de froid – trois du côté polonais et un du côté biélorusse de la frontière. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a réagi : « Les services et le parquet travaillent sur place, afin d’expliquer les circonstances de ce tragique événement. Il convient d’examiner un lien éventuel entre ces événements dramatiques et les précédentes actions provocatrices de la Biélorussie à notre frontière orientale ».
- Pour autant, l’opinion des Polonais au sujet de l’immigration n’est pas ébranlée par ces événements, comme en témoigne un sondage du Pollster Research Institute cité ce mardi 21 septembre par le magazine conservateur Do Rzeczy, selon lequel 72% des Polonais ne souhaitent pas laisser entrer dans le pays les migrants qui s’agglutinent désormais à la frontière biélorusse.
- De son côté, la Biélorussie jette de l’huile sur le feu. Comme l’a souligné le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Kamiński, ce mardi 21 septembre, « la semaine dernière, les autorités biélorusses ont décidé d’activer la circulation sans visa avec des pays comme le Pakistan, la Jordanie, l’Égypte et l’Afrique du Sud », tandis que Grodno est également devenu un aéroport international. En conséquence, la Pologne craint que des dizaines, voire des centaines de milliers de migrants viennent s’agglutiner sur la frontière, comme cela fut le cas en 2015 à la frontière serbo-hongroise.
- Le député européen Patryk Jaki (Solidarna Polska) a présenté le 21 septembre à la presse « la première déclaration complète des profits et des pertes […] résultant de l’adhésion à l’Union européenne ». Selon ses estimations, le pays aurait perdu jusqu’à 981 milliards de zlotys (213 milliards d’euros) en ne recevant en contrepartie que 593 milliards de zlotys (129 milliards d’euros). En réponse à ce rapport, le quotidien Rzeczpospolita évoque des analyses de la Banque nationale de Pologne qui montreraient au contraire que la balance serait excédentaire en faveur de la Pologne depuis 2013 et estime que le rapport Jaki fait l’impasse sur certains facteurs non négligeables, tels que les investissements en Pologne des entreprises étrangères ou les salaires versés. Assez logiquement, Rzeczpospolita en tire des conclusions sensiblement différentes également.
- Le maréchal de Petite-Pologne, Witold Kozłowski, a annoncé ce mercredi 22 septembre que la diétine de cette voïvodie du sud de la Pologne (région de Cracovie) s’apprêtait à abroger la résolution déclarant la région exempte d’idéologie LBGT en raison du chantage aux subventions exercé à ce sujet par l’Union européenne. Le 24 septembre, la diétine de la voïvodie voisine de Sainte-Croix (Świętokrzyskie) annonçait avoir effectué un vote dans ce sens, portant ainsi à deux le nombre des régions polonaises faisant marche arrière sur cette question de peur de perdre des subventions européennes conséquentes financièrement. Par la déclaration incriminée, les représentants de cette voïvodie avaient exprimé « une profonde désapprobation et [leur] opposition aux tentatives de promouvoir l’idéologie LGBT affirmée par les mouvements sociaux et politiques libéraux. Ces tentatives [allant] clairement à l’encontre de l’héritage culturel et des traditions chrétiennes séculaires de notre région, de la Pologne et de l’Europe ». De son côté, le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro (Solidarna Polska), a appelé les conseillers régionaux de la voïvodie de Łódź à ne pas suivre leurs collègues de Petite-Pologne et de Sainte-Croix : « En tant que Solidarité Pologne, nous ne sommes pas d’accord avec ce type d’action de la Commission européenne […] Nous appelons les conseillers de la diétine de Łódź, ainsi que les autres diétines, à ne pas succomber à ce type de chantage. […] Aujourd’hui, l’Union européenne a été prise en charge par des cercles de gauche qui tentent d’utiliser les mécanismes de chantage politique à travers les institutions de l’UE pour forcer la Pologne à adopter des réglementations contraires à notre culture et à les imposer aux citoyens contre leur gré ».
- Le président de la Plateforme civique (PO), Donald Tusk, est – paraît-il – contre ses deux vices-présidents Borys Budka et Tomasz Siemoniak, ceux-ci ayant préféré participer à la fête d’anniversaire du journaliste Robert Mazurek plutôt que d’assister à la présentation du rapport de la Cour des comptes devant les députés, comme le magazine Fakt l’avait révélé, photos à l’appui. Or, ce n’est pas là l’image que Donald Tusk souhaiterait que donne son parti.
- Le président du syndicat Solidarność, Piotr Duda, a annoncé ce vendredi 24 septembre que l’organisation syndicale polonaise organisera une manifestation le 22 octobre prochain devant le siège de la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg pour protester contre la récente décision de la Cour dans le cadre du différend opposant la Pologne à la Tchéquie au sujet de la mine du Turów (Basse-Silésie). Cette crise sans précédent entre la Pologne et la Tchéquie risque d’avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement du V4.
- Dans un entretien accordé au tabloïd Super Express, le ministre polonais des Finances, Tadeusz Kościński, a défendu les mesures prises par le gouvernement polonais dans le cadre du Nouvel ordre polonais : « Au cours des 30 dernières années, les riches ont bénéficié du développement de notre économie, devenant encore plus riches […] Maintenant, nous procédons à une réinitialisation en faveur de ceux qui gagnent moins […] Il ne faut pas que ceux qui gagnent moins paient plus en pourcentage […] Il est important que la société ne se stratifie pas ». De son côté, Jarosław Gowin, président du parti Porozumienie, ancien vice-Premier ministre passé dans l’opposition au mois d’août, qualifie ces mêmes mesures de « grand coup porté à la classe moyenne » et de « fraude socialiste » frappant « les personnes travailleuses, entreprenantes et créatives […] sous le couvert d’une légère réduction d’impôts pour les couches les plus modestes de la société ».
Slovaquie
- Un tribunal spécial de la ville de Pezinok (région de Bratislava) a condamné ce lundi 20 septembre l’ancien procureur Dušan Kováčik à quatorze années de prison ainsi qu’à la confiscation de tous ses biens pour corruption et abus de pouvoir dans le cadre d’une organisation criminelle. En poste depuis 2004, M. Kováčik avait été arrêté en octobre 2020 avec un officier supérieur de la police slovaque accusé comme lui d’assistance à une organisation criminelle.
- Le congrès extraordinaire du MKP (Magyar Közösség Pártja, Parti de la communauté hongroise), a approuvé ce 19 septembre à Rimavská Sobota (Rimaszombat, en Slovaquie centrale) la fusion du parti avec les deux autres formations représentant la minorité hongroise de Slovaquie – Híd-Most (Pont) et Összefogás (Coopération). Cette fusion avait été approuvée la veille par Híd-Most. Le nouveau parti unitaire s’appelle Szövetség (Alliance).
- L’archevêque Jan Babjak, métropolite grec-catholique de Prešov, qui avait rencontré le pape François le 14 septembre et célébré une messe en sa compagnie, a été testé positivement au Covid-19 quelques jours plus tard, malgré une double vaccination. Le cardinal s’est immédiatement placé en quarantaine.
Tchéquie
- Dans un entretien accordé à Radio Impuls, le leader du Parti pirate tchèque et adversaire du Premier ministre Andrej Babiš pour les prochaines élections législatives, Ivan Bartoš, a déclaré : « J’ai un problème avec l’Europe musulmane […] Des zones interdites sont créées. Ne fermons pas les yeux là-dessus ». Le refus de l’immigration fait désormais l’objet d’un assez large consensus politique en République tchèque, comme un récent débat électoral l’a confirmé cette semaine.
- En visite en Hongrie dans le cadre du IVème Sommet démographique à Budapest, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš s’est rendu le 22 septembre avec Viktor Orbán à Röszke pour inspecter la clôture frontalière anti-migrants à la frontière serbo-hongroise. À cette occasion, le chef du gouvernement tchèque a réitéré son opposition à l’accueil de migrants en République tchèque.