Pologne – Présenté par la fondation Życie i Rodzina (Vie et Famille), le projet de loi d’initiative populaire « Stop LGBT », qui avait obtenu le soutien de 140 000 signataires, sera examiné les 28 et 29 octobre par les députés polonais en première lecture.
Des postulats « incompatibles » avec la Constitution polonaise…
Selon ses promoteurs, « dans l’espace public, les activités clairement organisées des communautés associant des militants homosexuels (les groupes dits LGBT) sont visibles.
Ils contestent le modèle de la famille comme union d’une femme et d’un homme, ils revendiquent l’égalité des droits des unions homosexuelles avec le mariage. Ils s’efforcent également de faire évoluer la législation dans le domaine de l’adoption d’enfants par des couples de même sexe.
Ces postulats sont incompatibles avec l’art. 18 de la Constitution de la République de Pologne, et leur mise en œuvre est en totale contradiction avec les normes éthiques généralement acceptées en Pologne et professées par la majorité des citoyens […]
Les mouvements LGBT utilisent des manifestations publiques régulières pour faire pression sur la société et le législateur. Ils veulent que des changements juridiques soient apportés pour répondre à leurs demandes.
Les soi-disant défilés de l’égalité postulent l’introduction du mariage homosexuel, la possibilité d’adopter des enfants par des homosexuels, la légalisation de l’avortement, la facilitation du processus du soi-disant changement de sexe. Il y a aussi une tournure en dérision des symboles et des valeurs chrétiens, et l’utilisation instrumentale des symboles nationaux polonais. Les participants aux assemblées se comportent souvent d’une manière qui viole la moralité publique », et ce projet
« Stop LGBT » est donc « un moyen de s’opposer aux activités du lobby LGBT, de stopper l’expansion de l’homopropagande dans l’espace public et de renforcer la protection des enfants et de la famille » afin de dire stop à l’idéologie LGBT, « stop à la propagande homosexuelle, stop aux insultes, stop au mariage homosexuel et à l’adoption [par des] homosexuels ».
« Une motion discriminatoire… »
Du côté d’une certaine société civile et des médias libéraux, cette initiative fait l’effet d’un chiffon rouge. Ainsi, le site Wyborcza publiait le jeudi 14 octobre une lettre ouverte adressée aux députés de la Diète et les appelant à rejeter cette « loi fasciste » qui serait « une tragédie pour de nombreuses personnes innocentes et une honte pour notre pays » :
« Il s’agit d’une motion discriminatoire qui frappe les personnes LGBT+ et leurs familles, et qui va à l’encontre des valeurs et de la tradition chrétienne la plus importante : l’amour du prochain et l’égalité de tous devant Dieu.
Ce projet a été signé par 140 000 Polonais – en raison de l’idéologie anti-LGBT+ qui a été inculquée dans la société, du manque de connaissances sur le sujet et des peurs qui en résultent : homophobie et transphobie […]
C’est pourquoi nous aimerions vous demander qu’aucun d’entre vous ne prenne de décision sur ce projet tant que vous n’aurez pas acquis une connaissance et une compréhension fiables de ce qu’est réellement la non-hétéronormativité, c’est-à-dire les minorités sexuelles et de genre, et si elles peuvent réellement être dangereuses de quelque manière que ce soit.
[…] L’homosexualité, la bisexualité et le transgenre ne sont pas un choix, une idéologie, une mode ou un caprice ; les gens sont nés tels quels et n’ont aucune influence là-dessus – ni eux, ni leurs parents, ni aucune idéologie, propagande ou éducation. […] L’interdiction de la transition des personnes transgenres est inhumaine, car l’incapacité de le faire conduit directement à une grave dépression et au suicide – ce n’est pas un caprice, ce n’est pas un problème mineur ou secondaire… »