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Élections tchèques : implications pour le Groupe de Visegrád et pour l’UE

Temps de lecture : 7 minutes

Tchéquie – Les résultats des élections à la Chambre basse du Parlement tchèque, tenues les 8 et 9 octobre, semblent reprendre un refrain familier de la vie politique occidentale : l’échec spectaculaire des prédictions basées sur les sondages. Cette fois-ci, la déception a affecté les populistes : assez mauvais pour le Premier ministre sortant Andrej Babiš, ces résultats sonnent presque à coup sûr le glas de son gouvernement. Tandis que, à quelques jours des élections, les sondages donnaient tous à son parti ANO (signifiant « oui ») quelques points d’avance[i], c’est finalement la coalition de centre-droit SPOLU (signifiant « ensemble ») qui a engrangé le plus de voix. Les populistes de gauche de la coalition unissant les Pirates et le parti des Maires, elle aussi hostile au Premier ministre sortant, a fini en troisième position. Ces deux coalitions ont fait savoir qu’elles prévoient de constituer une majorité de gouvernement, et ne veulent entendre parler d’aucune collaboration avec Babiš.[ii]

L’analyste tchèque Michal Klíma, commentant ces résultats, a parlé d’un « virage politique total de la République Tchèque », qui – poursuit-il – « stabilise le pays dans sa position pro-occidentale »[iii].

Les analystes se demandent quel rôle les accusations de corruption ont pu jouer dans ces résultats. Les documents dits Pandora Papers, fuités quelques jours à peine avant les élections, semblent montrer Babiš mouillé dans des activités offshore assez louches. Cette affaire, faisant la une des médias tchèques à la veille des élections, pourrait avoir contribué à réduire le score de ANO, ou à électriser les électeurs de SPOLU.[iv]

Babiš a encaissé un autre coup très dur lorsque son vieil et fidèle allié, le Président Miloš Zeman, au lendemain du scrutin, a été hospitalisé en raison de problèmes de santé affectant son diagnostic vital. La législation tchèque reconnaît au Président des prérogatives considérables dans le processus de formation des gouvernements, et Zeman avait promis à Babiš de lui accorder la première chance de formation d’un gouvernement pour peu que son parti l’emporte en nombre de voix.[v] Comme Babiš n’a pas remporté la première place en nombre de voix, et manque aussi de partenaires en vue de la formation d’une coalition viable, même si Zeman devait se remettre rapidement, il est difficile d’imaginer un scénario, quel qu’il soit, dans lequel le Premier ministre sortant pourrait rester au pouvoir.

Or ces résultats ne créent pas la perplexité uniquement à Prague. Ils entraînent aussi toute une série de conséquences diplomatiques en Europe centrale – au sein du Groupe de Visegrád (V4) – et, plus largement, dans l’ensemble de l’UE. Cet article se propose d’examiner ces conséquences.

Hongrie : « je vous conjure de gagner »

Pendant la campagne, Babiš n’a probablement pas eu d’allié plus engagé que le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán. Ils se sont rendu visite dans les deux pays vers la fin de la campagne, et les deux leaders ont visité ensemble la barrière érigée le long de la frontière hongroise à Röszke, pour ensuite se retrouver une fois de plus, une semaine plus tard, à Ústí nad Labem. Au Sommet Démographique de Budapest, où ils figuraient tous deux sur la liste des principaux intervenants, le numéro un hongrois a imploré son homologue tchèque : « Andrej, vous avez des élections devant vous : gagnez-les, je vous en conjure. »[vi]

Sans surprise, à mesure que la campagne tirait sur sa fin, le discours de Babiš prenait des accents de plus en plus orbániens. Le Premier ministre tchèque s’est promis de faire en sorte que son pays suive le modèle hongrois dans la mise en place de nouvelles politiques de soutien aux familles – y compris en augmentant les subsides versés aux familles de deux enfants et plus, et en consentant aux familles des prêts plus généreux.[vii] Il a, de plus, refusé de signer la pétition européenne qui critique la loi passée en Hongrie contre l’endoctrinement sexuel des enfants – une initiative qu’il a qualifiée d’« absurde ». « Je ne comprends vraiment pas l’émoi que suscitent ces lois – a-t-il poursuivi –. En quoi la volonté de réserver aux parents la responsabilité en matière d’éducation sexuelle de leurs enfants serait-elle problématique ? Je ne comprends pas pourquoi cette mission devrait être confiée à une ONG ; c’est un droit exclusif des parents. »[viii]

Ce qui a le plus rapproché Babiš de son homologue hongrois, c’est d’avoir fait de la promesse d’une politique de rigueur en matière d’immigration l’une des pierres angulaires de sa campagne. Des photographies de sa visite à Röszke ont été rendues publiques. Dans un entretien accordé en septembre à une publication hongroise, il a déclaré : « J’ai la ferme conviction que … l’immigration – et notamment l’immigration clandestine – ne peut pas être la réponse correcte au problème soulevé par la crise démographique européenne. Les immigrés venus de l’extérieur de notre continent y importent une culture et des traditions radicalement différentes des nôtres… Voulons-nous réellement d’une telle Europe ? » Les mêmes paroles auraient pu être prononcées à Budapest ou Varsovie.

Les deux sortants ont, l’un et l’autre, beaucoup à gagner à une proximité aussi chaleureuse. Au vu des attaques que multiplient à l’Ouest contre elles les hommes politiques, les journalistes et les ONG – pour ne rien dire de Bruxelles –, la solidité du bloc de Visegrád représente, pour la Hongrie et la Pologne, un intérêt vital. Il est facile de comprendre que Babiš, lui-même ciblé par les foudres lancées par Bruxelles contre certaines de ses pratiques d’affaires, est arrivé aux mêmes conclusions. Face à lui, Ivan Bartoš, ténor du Parti Pirate reconnaissable à sa coiffure rasta, a appelé à assouplir les liens liant la Tchéquie au V4 et à la réorienter en direction de l’Europe de l’Ouest.[ix] En cas de controverse, les Hongrois n’auront pas beaucoup de solidarité non plus à attendre de la coalition de centre-droit SPOLU. Au vu de ces antagonismes, l’implication d’Orbán dans la campagne de son homologue tchèque n’a rien de surprenant.

Budapest n’a pas manqué non plus de remarquer que ces élections tchèques pourraient constituer une répétition générale des législatives hongroises prévues pour le printemps 2022 : les élections tchèques allaient non seulement offrir un instantané de l’évolution des comportements électoraux des peuples de la région, mais aussi un premier aperçu des résultats possibles d’une stratégie qui a aussi été adoptée par l’opposition hongroise – la coalescence des principaux partis d’opposition dans le seul but de faire tomber le Premier ministre sortant. Le résultat a été un peu différent en Tchéquie, où Babiš a été exposé à l’attaque simultanée de deux grands groupes d’opposition – ce qui ne l’a pas empêché de faire souvent remarquer que la seule chose qui unissait cette opposition fragmentée était l’animosité qu’elle lui voue.[x] En Hongrie, cette approche débouchera sur une situation encore plus curieuse, étant donné que l’opposition de gauche et de centre-gauche s’est assuré de l’alliance d’un parti extrémiste aux racines néo-nazies, comptant dans sa direction quelques personnalités nauséabondes – un parti historiquement caractérisé comme étant d’extrême-droite[xi], et qui tente actuellement, avec une certaine maladresse, de se doter aux yeux du monde d’une image de modérés[xii] ; or, sans sa présence au sein de la coalition, l’opposition n’aurait que peu de chances de l’emporter. La course touche maintenant à sa fin, et les Hongrois, les yeux fixés sur Prague, guettent les signes annonciateurs de l’avenir.

Pologne : les limites du tout-Turów

Tandis que, sous Babiš, les relations tchéco-hongroises s’étaient réchauffées, on ne peut pas en dire autant des relations tchéco-polonaises. Les tensions se cristallisent sur la mine de charbon de Turów, à l’extrémité Sud-ouest de la Pologne, à quelques kilomètres à peine des frontières de la Tchéquie et de l’Allemagne. Après l’annonce, cet été, par le géant polonais de l’énergie PGE, de projets d’expansion des activités de la mine à proximité de la frontière tchèque, Prague a déposé plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne, évoquant des craintes en rapport avec le niveau des nappes phréatiques, les poussières et le bruit affectant la population locale. Le 20 septembre, ce tribunal a infligé aux Polonais une amende quotidienne de 500 000€ jusqu’à fermeture de cette mine.[xiii]

La Pologne a de bonnes raisons de ne pas se laisser faire. La mine approvisionne une centrale thermique qui produit une énergie représentant 6% des besoins nationaux : plus de deux millions d’utilisateurs en profitent, et à peu près 1 250 emplois en dépendent. Plus de la moitié des emplois de la région sont liés d’une façon ou d’une autre à cette activité. « Nous ne comptons pas fermer Turów ; cela priverait d’électricité des millions de familles polonaises », a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki.[xiv] « Personne en Europe – a-t-il poursuivi – et notamment aucun dignitaire investi d’un mandat civique ne devrait prendre arbitrairement des décisions mettant en danger la sécurité énergétique d’un pays ».[xv] Ses homologues tchèques l’ont tellement énervé qu’il a annulé sa visite au Sommet Démographique de Budapest, où il était invité en même temps que la plupart des dirigeants de la région – l’un des exposés les plus importants devant être présenté par Babiš.

Dans ce débat, ce sont les Tchèques qui disposent de la position de négociation la plus forte. Face à une Pologne en proie à une hémorragie de 3,5 millions d’euros par semaine et dans la perspective d’élections imminente chez eux, les Tchèques n’avaient guère de raisons de chercher un compromis. Le fait qu’aucun accord n’ait été trouvé avant les élections n’a pas surpris grand monde.[xvi]

La Pologne est, de plus, dans une position politique peu enviable vis-à-vis des Tchèques. Varsovie a besoin d’un V4 fort pour contrer la pression bureaucratique grandissante à laquelle Bruxelles soumet la Pologne. C’est là un objectif qu’un deuxième gouvernement Babiš lui aurait donné plus de chances d’atteindre. Si c’est la coalition de centre-droit SPOLU qui prend la tête du gouvernement, ce dernier entretiendra probablement des relations cordiales avec ses voisins du Nord, mais il est certain qu’il ne secondera pas la Pologne dans des offensives menées contre Bruxelles. Et toute participation au gouvernement de la coalition de gauche populiste unissant les Pirates et les Maires sera mal reçue, à Varsovie comme à Budapest. Il semble que la formation d’un deuxième gouvernement Babiš, suivie d’une solution raisonnable au problème de la mine de Turów et d’une réparation des liens diplomatiques aurait été le scénario optimal du point de vue de la Pologne. Sauf élections anticipées, la Pologne n’a pas prévu de législatives avant novembre 2023, si bien que le gouvernement polonais aura le temps de se remettre d’un éventuel revers dérivant de la controverse entourant la mine de Turów.

Pendant que les voisins tchèques votaient, la Cour suprême polonaise a provoqué une nouvelle fournée d’indignation européenne, en édictant la primauté de certaines lois polonaises sur leurs équivalents dans la législation de l’UE. Prévisible, l’indignation sur commande d’Ursula von der Leyen ne s’est pas fait attendre.[xvii] Une fois de plus, Varsovie semble avoir mal synchronisé ses actions, à un moment où le nombre de ses alliés disposés à tenir tête à Bruxelles, au terme d’un recul spectaculaire, n’est plus que de : un.

Slovaquie : Le fils du pays

La Slovaquie présente la particularité de compter deux chefs de gouvernement européens en activité parmi ses citoyens : Babiš est en effet né à Bratislava, où il a aussi grandi, et reste titulaire d’une double citoyenneté tchèque et slovaque. Cela n’a bien sûr pas été sans l’amener dans des situations quelque-peu embarrassantes. Depuis ses débuts en politique, de nombreux tchèques le considèrent comme une pièce rapportée.[xviii] Au début de l’année, Babiš a intenté, devant un tribunal slovaque, un procès contre l’Institut National de la Mémoire de Slovaquie (ÚPN), pour avoir prétendu détenir la preuve qu’il avait, dans les années 1980, collaboré en tant qu’agent avec la police d’État secrète du régime communiste (StB) ; dans un premier temps, sa démarche a été couronnée de succès, mais la Cour suprême slovaque s’est finalement prononcée contre lui.[xix] Ces épisodes n’ont guère contribué à conforter son identité slovaque.

Pour autant, le tchécoslovaque au pouvoir à Prague a eu de bonnes relations avec son homologue récemment nommé à Bratislava, Eduard Heger. Ce dernier a respecté la tradition voulant que tout chef de gouvernement slovaque effectue sa première visite officielle dans la Tchéquie voisine. Les Slovaques ont offert plus de 10 000 doses de vaccins contre le COVID-19 à leurs voisins tchèques, et les deux pays se sont accordés pour renforcer leur coopération militaire et médicale pour les opérations externes.[xx] Les deux dirigeants ont eu une nouvelle rencontre en septembre, dans le cadre des discussions tripartites menées avec le chancelier autrichien d’alors, Sebastian Kurz, sur l’imminence d’une vague migratoire en provenance d’Afghanistan. C’est au Premier ministre tchèque qu’est revenue la tâche de résumer les conclusions de ces discussions : « Il n’y a vraiment pas de place en Europe [pour des migrants afghans] » ; les trois chefs de gouvernement se sont engagés à aider les réfugiés afghans à l’intérieur de leur pays et sur le territoire d’États voisins en Asie centrale.[xxi]

La formation d’un nouveau gouvernement Babiš ferait donc assez peu de vagues en Slovaquie. Pour autant, le résultat des urnes n’est pas fait pour effrayer les Slovaques. Étant donné l’importance capitale des relations bilatérales tchéco-slovaques et les positions peu controversées de la Slovaquie à Bruxelles, Bratislava n’a rien à craindre d’un nouveau gouvernement tchèque basé sur une coalition de centre-droit.

Union européenne : Une voix dissonante de moins

De ce point de vue, c’est enfoncer une porte ouverte : l’appareil politique bruxellois ne peut que sabrer le champagne à la nouvelle de ces résultats. En premier lieu, parce que le nouveau gouvernement a toutes les chances d’être nettement plus pro-UE.[xxii] Les ténors de l’UE peuvent donc mettre en avant le récit d’une victoire de la démocratie libérale sur un homme fort qu’ils avaient diabolisé. En dernière instance, cela ne peut que renforcer la capacité de l’UE à marginaliser Budapest et Varsovie. Ce processus sera parachevé dans le cas où le parti du Premier ministre Orbán ferait un mauvais score aux élections du printemps prochain. Pour l’instant, abstraction faite des négociations de coalition en cours dans son propre pays, l’Allemagne, Madame von der Leyen semble au moins s’être fait de nouveaux amis à Prague.

[i] Peter LACA, « Czech Premier’s Party Holds Poll Lead in Week Before Elections », Bloomberg, 2021.10.03., https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-10-03/czech-premier-s-party-holds-poll-lead-in-week-before-elections

[ii] Jan LOPATKA, « Czech election: here’s what could happen next », Reuters, 2021.10.11., https://www.reuters.com/world/europe/czech-election-heres-what-could-happen-next-2021-10-11/

[iii] Karel JANICEK, « Ruling party narrowly loses Czech vote; PM Babis may be out », AP News, 2021.10.09., https://apnews.com/article/andrej-babis-czech-republic-europe-elections-parliamentary-elections-cc40e51610a6dc5cc613931fc72792fb

[iv] Ibid.

[v] Ibid.

[vi] Katalin NOVÁK, « IV. Budapesti Demográfiai Csúcs », 2021.09.24., https://budapestidemografiaicsucs.hu/

[vii] « Babis a magyar modell szerint alakítaná a cseh családtámogatási politikát », Mandiner, 2021.09.25., https://mandiner.hu/cikk/20210925_babis_a_magyar_modell_szerint_alakitana_a_cseh_csaladtamogatasi_politikat

[viii] Dániel KACSOH, Laura SZALAI, « Tényleg ilyen Európát akarunk? – Andrej Babiš a Mandinernek », Mandiner, 2021.09.23., https://mandiner.hu/cikk/20210922_tenyleg_ilyen_europat_akarunk

[ix] Jan LOPATKA, « Czech opposition leader seeks closer ties with liberal allies, revival of euro adoption », Reuters, 2021.09.03., https://www.reuters.com/world/europe/czech-opposition-seeks-closer-ties-with-liberal-allies-revival-euro-adoption-2021-09-03/

[x] Dániel KACSOH, Laura SZALAI, « Tényleg ilyen Európát akarunk? – Andrej Babiš a Mandinernek », Mandiner, 2021.09.23., https://mandiner.hu/cikk/20210922_tenyleg_ilyen_europat_akarunk

[xi] Nick THORPE, « Is Hungary’s Jobbik leader really ditching far-right past? » BBC News, 2016.11.15., https://www.bbc.com/news/world-europe-37976687

[xii] « Declaration of Principles », Jobbik, https://www.jobbik.com/declaration_of_principles

[xiii] Jo HARPER, « Fear and loathing at Poland’s Turow coal mine », Deutsche Welle, 2021.09.28., https://www.dw.com/en/fear-and-loathing-at-polands-turow-coal-mine/a-59324808

[xiv] Ibid.

[xv] « Komisja Europejska o karze dla Polski: Na razie prosimy », Rzeczpospolita, 2021.09.21., https://www.rp.pl/polityka/art18941051-komisja-europejska-o-karze-dla-polski-na-razie-prosimy

[xvi] « Rzecznik rządu: Polska nie zapłaciła ani grosza za Turów », Rzeczpospolita, 2021.09.28., https://www.rp.pl/biznes/art18962871-rzecznik-rzadu-polska-nie-zaplacila-ani-grosza-za-turow

[xvii] Hans VON DER BURCHARD, « Ursula von der Leyen vows to use all the EU’s ‘powers’ in legal dispute with Poland », Politico, 2021.10.08., https://www.politico.eu/article/poland-rule-of-law-ursula-von-der-leyen-europe-powers/

[xviii] László LEVENTE GRECZULA, « Prágai ősz – Csehország hamarosan választ », Mandiner, 2021.09.30., https://mandiner.hu/cikk/20210929_csehorszag_kulfold_valasztas

[xix] Matt ATLAS, « Babis’ StB Agent Identification Card Found In Slovakia », Prague Business Journal, 2021.09.04., https://praguebusinessjournal.com/babis-stb-agent-identification-card-found-in-slovakia/

[xx] « Babiš s Hegerem dohodli společné jednání vlády, řešili covidovou krizi », České Noviny, 2021.04.15., https://www.ceskenoviny.cz/zpravy/v-zari-by-mohly-znovu-spolecne-jednat-ceska-a-slovenska-vlada/2020315

[xxi] « Premiéři ČR, Slovenska a Rakouska jsou proti ilegální migraci », České Noviny, 2021.09.08., https://www.ceskenoviny.cz/zpravy/babis-s-hegerem-a-kurzem-proberou-afghanistan-ci-vyvoj-pandemie/2086273

[xxii] Jędrzej BIELECKI, « Czechy bez Babiša. Nie ma z kim budować większości koalicyjnej », Rzeczpospolita, 2021.10.10., https://www.rp.pl/polityka/art19001531-czechy-bez-babisa-nie-ma-z-kim-budowac-wiekszosci-koalicyjnej

Traduit de l’anglais par le Visegrád Post