Article paru dans le Magyar Nemzet le 5 janvier 2022.
Les propos confiés par Lucia Puttrich, ministre du Land de Hesse aux Affaires fédérales et européennes, au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung donnent une formulation exacte à un sentiment que nous autres, en Europe centrale, éprouvons depuis longtemps : l’UE et l’Allemagne se sont écartés de la voie correcte – c’est là du moins l’opinion exprimée par l’eurodéputé hongrois Balázs Hidvéghi dans un statut posté sur sa page Facebook.
Dans ce statut, il souligne la formulation adoptée par la ministre allemande : le harcèlement constant de la Hongrie et de la Pologne et les tentatives ininterrompues d’ingérence dans leurs affaires intérieures ne peuvent que susciter des sentiments d’hostilité à l’encontre de l’UE. « Pourtant – ajoute Hidvéghi –, la modification d’un traité de l’Union ne peut pas se faire sans l’approbation des parlements nationaux. Ce qui fait que c’est bel et bien la coopération des pays européens que cette « magyaro-polonophobie » met en péril. »
L’eurodéputé hongrois a aussi souligné que la ministre allemande ne s’est pas davantage abstenue de commenter la politique de son pays à elle, l’Allemagne. Il se trouve en effet que le ton de donneur de leçons adopté par son nouveau gouvernement de gauche n’a absolument plus rien à voir avec le style raffiné d’un Helmut Kohl, en recherche permanente d’une coopération est-ouest, alors même que – à son avis tout du moins
– il serait grand temps de se rendre compte que l’Europe est un continent très divers, caractérisé par la coexistence de traditions et d’identités fort différentes les unes des autres. Les efforts déployés en vue d’anéantir cette caractéristique ne font que mener l’UE dans une impasse.
Et Balázs Hidvéghi d’ajouter : dans l’entretien qu’elle a confié à ce quotidien allemand, Lucia Puttrich fait remarquer que la visite d’Emmanuel Macron à Budapest indique que ce dernier a compris ce qu’elle s’efforce d’expliquer.
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post