Article paru dans le Magyar Nemzet le 18 janvier 2022.
« La Hongrie entre dans une année électorale. Ce qui implique bien entendu que dans la presse, on en lira plus que d’habitude sur la Hongrie, et que, comme l’expérience nous l’a déjà appris, les critiques ne feront pas l’impasse sur la figure imposée de l’accusation d’antisémitisme » – met en garde Zoltán Kovács dans la tribune qu’il a confiée au Jerusalem Post.
Le secrétaire d’Etat à la communication et aux relations internationales nous apprend qu’un éditorial a récemment été publié, affirmant que le gouvernement hongrois, à travers son soutien à Israël, tente de faire oublier son antisémitisme. Pour Zoltán Kovács, néanmoins, rien de plus faux que cette affirmation, étant donné que « de tous les gouvernements démocratiques hongrois, jusqu’ici,
ce sont les gouvernements formés par le Premier-ministre Viktor Orbán qui en ont fait le plus pour s’opposer à cet épouvantable préjugé, et pour accorder une assistance substantielle à la communauté juive de Hongrie. »
Dans ce domaine, il a notamment rappelé que :
- En 2012, c’est un parlement dominé par le Fidesz qui a doté le pays d’une nouvelle constitution, dite Loi fondamentale, qui reconnaît la communauté juive hongroise comme partie intégrante de la nation hongroise.
- En 2001, c’est le premier gouvernement Orbán qui a fondé le Musée de l’Holocauste, et, simultanément, institué une journée nationale de commémoration des victimes de l’holocauste hongrois.
- L’enseignement de la Shoah a été gravé dans la constitution, tandis que les pensions versées aux survivants ont été majorées.
- Même comparé aux autres gouvernements européens, le gouvernement actuel a pris des mesures hors du commun en vue de punir le négationnisme, les discours de haine et l’usage des symboles incitant à la haine.
- Le Premier-ministre a institué une politique de tolérance zéro face à l’antisémitisme, et il a réussi à dissoudre les groupes paramilitaires qui terrorisaient les populations juive et rom.
- A l’encontre d’une tendance croissante à l’interdiction de l’abattage kasher en Europe, la Hongrie est le seul pays du continent à avoir pris position pour la défense d’une liberté de foi et de pratique religieuses essentielle pour garantir la perpétuation d’une vie juive en Europe.
- Le gouvernement hongrois a débloqué des fonds pour la rénovation de synagogues et de cimetières juifs, et construit une nouvelle synagogue à Budapest – la première depuis quatre-vingts ans, dans le cadre d’un important programme de développement des institutions juives.
- Viktor Orbán a été le premier Premier-ministre hongrois à reconnaître publiquement la culpabilité de la Hongrie dans la Shoah, car elle a commis une faute en négligeant de prendre la défense de ses citoyens juifs.
- S’agissant du soutien à Israël : c’est sous la direction du Premier-ministre Viktor Orbán que la Hongrie est devenue l’un des soutiens les plus fidèles de la souveraineté et de l’indépendance d’Israël.
« Quand l’auteur de l’éditorial évoque cet épouvantable préjugé en prétendant que le soutien de la Hongrie à Israël est destiné à le faire oublier, ce à quoi il fait réellement allusion, ce sont les critiques visant George Soros. Or le Premier-ministre Viktor Orbán et les gouvernements qu’il dirige n’ont jamais fait la moindre allusion aux origines juives de George Soros. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Soros lui-même en parle très peu, soulignant plutôt son identité américaine. »
« – Les partisans de Soros ont essayé de jouer la carte juive contre ceux qui osent se dresser contre le programme de Soros : le programme immigrationniste et radical de la société ouverte. C’est là une tactique faiblarde et dénuée de fondements, qui ignore volontairement l’essentiel, ou cherche à en distraire l’attention d’autrui, l’essentiel étant que George Soros est un acteur politique porteur d’un programme radical. »
« – Soros et le réseau d’ONG qui vit de ses subsides ne disposent d’aucun mandat démocratique en vue d’appliquer à la Hongrie leur programme pseudo-philanthropique à base d’idéologie, et ce, d’autant moins lorsqu’il s’agit de questions graves, comme la mise en œuvre d’un programme immigrationniste de type open border, en contradiction frontale avec la volonté des citoyens hongrois. »
Finalement, le secrétaire d’Etat a aussi fait remarquer que
ce qu’il trouve étrange « dans tout ce débat sur l’antisémitisme en Hongrie, c’est que la presse internationale tout entière garde un parfait silence sur l’alliance passée par la coalition d’opposition avec le Jobbik – parti antisémite d’extrême-droite –, ou encore avec l’homme politique désigné pour se porter candidat à la fonction de Premier-ministre en cas de victoire de ladite coalition.
Et pourtant, ledit candidat, Péter Márki-Zay, a diffusé la semaine dernière sur sa page Facebook une vidéo dans laquelle il parle à tort et à travers du nombre de juifs membres du Fidesz, parti de gouvernement ; n’oublions pas non plus que ce même Márki-Zay a accordé son soutien aux candidats les plus sulfureux du parti d’extrême-droite Jobbik. »
« Je pars du principe que les médias et les organisations juives internationales, une fois correctement informés des faits, les rendront à leur tour publics et exprimeront leurs inquiétudes en la matière. La seule chose que je ne comprends pas, c’est la raison pour laquelle ils ne l’ont pas encore fait. »
Nikoletta Elek
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post