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La Hongrie n’entend pas accueillir de troupes supplémentaires de l’OTAN sur son sol

Temps de lecture : 3 minutes

Hongrie/OTAN – La crise se poursuit entre la Russie et l’Ukraine. Certains pays, comme la Tchéquie, envisagent d’envoyer des troupes en renfort en Ukraine, et la presse a évoqué ces derniers jours la possibilité que les troupes, que le président américain Joe Biden a déclaré vouloir envoyer en Europe centrale, pourraient être déployés en Bulgarie, en Roumanie et en Hongrie. La Hongrie – dont le Premier ministre Viktor Orbán rencontre le président russe ce mardi 1er février au Kremlin – adopte néanmoins une attitude plus désireuse d’apaiser les tensions dans la région.

La Hongrie veut privilégier le dialogue avec Moscou

C’est ainsi que le ministre hongrois de la Défense, Tibor Benkő, cité ce dimanche 30 janvier par Honvédelem, explique clairement :« Dans la situation actuelle, les parties concernées doivent résoudre leurs divergences d’opinion  par des négociations diplomatiques.

Nous ne sommes pas d’accord avec la rhétorique de la guerre froide, les menaces, les démonstrations de force,

car l’OTAN promeut depuis des années l’unité de la double approche vis-à-vis de la Russie, c’est-à-dire l’utilisation de la dissuasion et du dialogue.

« La Hongrie n’est actuellement pas en danger imminent de guerre »

Il ne fait aucun doute que la seule façon d’éviter la guerre pour le moment est d’approfondir le dialogue. Les intérêts hongrois le veulent aussi ! La Hongrie souligne depuis longtemps l’importance du dialogue entre l’OTAN et la Russie et entre l’Est et l’Ouest comme base de la sécurité des pays européens.

[…] La Hongrie n’est actuellement pas en danger imminent de guerre et, grâce au programme de défense et de développement militaire lancé en 2017, la Hongrie possède déjà des capacités de défense nationale qui ne nécessitent pas le stationnement de forces supplémentaires de l’OTAN en Hongrie dans la situation actuelle. […]

En tant que membre engagé de l’OTAN, nous sommes en mesure de mener à bien les tâches militaires actuellement requises sous notre propre direction nationale.

Cependant, au cours de l’année écoulée, entre autres choses, nous avons créé l’élément de commandement du commandement divisionnaire multinational, qui est également intégré au système de commandement de l’OTAN, afin de tenir tête à ceux qui menacent notre paix et notre sécurité, même en coopération avec nos alliés. »

Ce faisant, Tibor Benkő souligne en conclusion que 

« la paix ici en Europe est également extrêmement vulnérable et fragile ».

Interrogé le 27 janvier par Infóradio, le ministre hongrois de la Défense a en outre estimé que « Les analyses militaires montrent que le rassemblement de troupes près de la frontière ukrainienne n’indique pas que la Russie veuille attaquer l’Ukraine ».

« La Russie doit retirer ses troupes »

De leur côté, les dirigeants ukrainiens continuent de s’inquiéter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kutleba, a une nouvelle fois appelé les dirigeants russes à retirer sans tarder leurs troupes massées à la frontière entre les deux pays : « Si les responsables russes sont sérieux lorsqu’ils affirment ne pas vouloir une nouvelle guerre,

la Russie doit poursuivre son engagement diplomatique et retirer les forces militaires qu’elle a amassées le long des frontières de l’Ukraine et dans les territoires ukrainiens temporairement occupés.

La diplomatie est la seule voie responsable ».

« La Croatie n’enverra pas de troupes en cas d’escalade »

Le président croate, Zoran Milanović (SDP), quant à lui, se fait directement l’avocat de la Russie : « La Croatie n’enverra pas de troupes en cas d’escalade. Au contraire, elle rappellera toutes ses troupes, jusqu’au dernier soldat croate. […]

Tout cela se passe dans l’antichambre de la Russie. […] Il faut parvenir à un accord qui tiendra compte des intérêts de sécurité de la Russie. […]  La place de l’Ukraine n’est pas dans l’OTAN ».

Des propos que le Premier ministre croate, Andrej Plenković (HDZ), a pour sa part fermement condamné : « C’est dommage, c’est scandaleux, cela sape le prestige et la crédibilité de la Croatie, et c’est totalement contraire aux positions et aux principes de la politique étrangère de Zagreb ».