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L’essentiel de l’actualité du 9 au 15 mai dans le V4

Temps de lecture : 16 minutes

V4

La Tchéquie et la Slovaquie coopèrent avec l’Allemagne pour aider la résistance ukrainienne face à l’invasion russe
Désireuses de soutenir l’Ukraine dans son effort de guerre face à l’agression russe qu’elle subit depuis le 24 février – les deux pays ont déjà fournis respectivement pour 120 et 200 millions d’euros d’aide militaire à Kiev –, la Tchéquie et la Slovaquie mènent actuellement des négociations avec l’Allemagne visant à remplacer les chars et les armes lourdes qu’elles seraient disposées à fournir à l’armée ukrainienne. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine utiliserait immédiatement, et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir la force nécessaire. Nous appelons cela une chaine d’échange, » a ainsi déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz (SPD) après avoir rencontré son homologue tchèque Petr Fiala le 4 mai. De son côté, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naď, a offert de livrer à l’Ukraine les chars T-72 de l’armée slovaque si Bratislava pouvait obtenir des chars Leopard 2 de fabrication allemande.

Certaines voix s’élèvent contre les « privilèges » accordés aux réfugiés ukrainiens
Alors que plus de six millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre pour se réfugier essentiellement dans les pays d’Europe centrale (la Pologne en a accueilli près de 3,3 millions, la Roumanie plus de 900 000 et la Hongrie près de 600 000), l’engouement des populations locales à les accueillir diminue dans certains pays (notamment en Slovaquie qui en a accueilli plus de 400 000, ainsi qu’en Bulgarie et en République tchèque) où on commence à critiquer les « privilèges » qui leur sont accordés.

Le MAE polonais Zbigniew Rau confiant pour la coopération au sein du V4 malgré les divergences avec la Hongrie sur l’Ukraine
Recevant son homologue tchèque Jan Lipavský, ce jeudi 12 mai à Varsovie, le ministre polonais des Affaires étrangères, Zbigniew Rau, a déclaré, lors d’une conférence de presse commune, à propos des actuelles divergences de vues au sein du V4, notamment avec la Hongrie, que le Groupe de Visegrád est « l’œuvre de quatre pays voisins [qui ont connu] des moments meilleurs et plus difficiles dans son histoire » et souligné que les pays du V4 « ont souvent accompli plus ensemble qu’ils n’auraient pu le faire séparément. […] Nous n’avons jamais dit que nous avions la même position sur toutes les questions. […] Il est donc évident que nous adoptons actuellement une position fondamentalement différente sur les questions géopolitiques de celle de la Hongrie. […] Dans cet esprit, nous travaillerons ensemble sur des questions où un consensus peut être atteint, car c’est une bonne tradition du V4 ». Ce faisant, MM. Rau et Lipavský ont tous deux réaffirmé leur volonté de « continuer à aider l’Ukraine à préserver son indépendance, sa souveraineté et à restaurer son intégrité territoriale ».

Zuzana Čaputová déçue par le refus hongrois de l’embargo sur le pétrole russe
Recevant son homologue polonais Andrzej Duda ce mercredi 11 mai à Bratislava, la présidente slovaque Zuzana Čaputová s’est déclarée déçue par le refus hongrois de l’embargo sur le pétrole russe : « La Slovaquie représente la position unifiée de l’UE, qui inclut l’embargo pétrolier. L’unité des pays de l’UE et du monde entier est importante sur cette question. La position de la Hongrie diffère de celle-ci, ce qui est décevant pour nous ». De son côté, M. Duda a exprimé l’espoir que la Pologne devienne indépendante du gaz et du pétrole russes dès cette année, car « la Russie utilise ses matières premières comme des armes ». Le président polonais a aussi annoncé à cette occasion que la Pologne et la Slovaquie serait bientôt reliées par une interconnexion gazière dont les travaux ont commencé en 2018, ainsi, « la Pologne pourra envoyer du gaz en Slovaquie et la Slovaquie pourra envoyer du gaz en Pologne si nécessaire », ajoutant que « l’amitié polono-slovaque porte ses fruits dans de nombreux domaines ».

Soutien sans faille de la Pologne et de la Slovaquie pour l’adhésion de l’Ukraine à l’UE
Le président polonais Andrzej Duda et son homologue slovaque Zuzana Čaputová ont également abordé la question de la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, dont ils sont tous deux de fervents partisans. À cette occasion, Mme Čaputová a « suggéré au président Duda de rendre visite ensemble à certains dirigeants de pays occidentaux ayant une attitude plus modérée en ce qui concerne le statut de candidat à l’UE pour l’Ukraine ». Dans un message sur Twitter, la présidente slovaque a résumé la position commune polono-slovaque dans ce domaine : « La Slovaquie et la Pologne sont solidaires de notre voisin l’Ukraine. Avec le président Andrzej Duda, nous convenons que notre solidarité avec l’Ukraine est ferme, notre partenariat fort et notre coopération essentielle. Nous soutenons l’Ukraine dans son adhésion à l’UE et dans la reconstruction et la préservation de la paix et de la sécurité dans notre région ».

Hongrie

La Hongrie envisagerait de se doter de drones « kamikazes »
Selon une information rapportée le 6 mai par le portail Portfolio.hu, le gouvernement hongrois envisagerait l’acquisition – pour 250 millions d’euros – de drones « kamikazes » fabriqués par la société allemande Rheinmetall – par ailleurs un important fournisseur de la Hongrie en matière d’équipement militaire. Comme l’explique Portfolio, « le drone utilise une sorte de système de recherche de cible intelligent pour localiser la cible, et après l’impact, la charge explosive intégrée au drone est activée et détruit le dispositif ou la formation sélectionnée. Pour faire simple, on peut dire qu’il s’agit d’une sorte de munition intelligente plutôt que d’un drone au sens traditionnel du terme ».

Le Parti Volner  s’appelle désormais Parti du Huxit
L’ancien député du Jobbik (2010-2018) puis du mouvement Mi Hazánk (2018-2020), János Volner, vient d’annoncer, ce lundi 8 mai sur Facebook, que son parti s’appellerait désormais Parti du Huxit – ce mouvement militant en faveur de la sortie de la Hongrie de l’Union européenne : « La première phase d’un an et demi de la vie du parti Volner s’est achevée aujourd’hui. À l’avenir – signalant notre prochain grand objectif – nous continuerons sous le nom de Parti du Huxit. Notre objectif le plus important est de parvenir à la sortie de la Hongrie de l’Union européenne. […] Il est important que chacun comprenne que le bilan de notre appartenance à l’UE ne peut être décrit simplement par la balance de nos paiements et de nos versements. L’union économique créée à l’origine se transforme de plus en plus en une union guidée par l’idéologie, dont les conséquences sociales sont en contradiction avec la volonté du peuple hongrois exprimée lors des élections et avec la vision de l’avenir qu’il souhaite. […] Il existe une autre voie : le Huxit, c’est-à-dire la sortie de la Hongrie de l’Union européenne. […] Nous lançons une campagne pour convaincre le plus grand nombre de personnes possible de la nécessité de Huxit, et nous le ferons en fournissant des explications détaillées et clairement formulées sur la politique. […] Il y a une vie en dehors de l’Union européenne. Nous le prouverons, nous y travaillons ! »

Ursula von der Leyen a rencontré Viktor Orbán à Budapest
Suite à l’annonce du veto hongrois contre le sixième volet de sanctions contre la Russie – portant notamment sur un embargo contre l’importation de pétrole russe dans l’Union européenne  –, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a effectué, ce lundi 9 mai, une visite éclair à Budapest afin de discuter en tête-à-tête de cette affaire avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. 

Réduction de voilure au sein de la presse pro-gouvernementale
Selon une information diffusée ce lundi 9 mai par Media1, la chaine de télévision pro-gouvernementale Pesti TV, lancée en septembre 2020, cessera ses activités le 10 juillet prochain. Cette annonce fait suite à de nombreuses autres restructurations au sein de la presse proche du gouvernement au cours des dernières semaines. Ainsi, le quotidien Pesti Hírlap est devenu un hebdomadaire à la mi-avril, tandis que l’ensemble de la rédaction de l’hebdomadaire 168 Óra a été licencié.

Le secrétaire d’État Tristan Azbej critique les projets de la Commission européenne de sanctions contre le patriarche de Moscou
Le secrétaire d’État hongrois à l’aide aux chrétiens persécutés, Tristan Azbej, a fortement critiqué l’intention de la Commission européenne de décréter des sanctions contre le patriarche Cyrille de Moscou, chef de file de l’Église orthodoxe russe, en rapport avec la présente guerre en Ukraine : « La Hongrie condamne l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, la considère comme une agression, a soutenu plusieurs sanctions, mais ne cherche pas à se ranger du côté d’une seule partie. [Cette] idée folle de la Commission européenne interdirait même au chef de l’Église orthodoxe [russe] d’entrer sur le territoire de l’Union [européenne], c’est-à-dire qu’elle isolerait les fidèles qui y vivent de leur chef religieux. Cette idée est néfaste et ne condui[ra] pas à la réconciliation. […] Pour la Hongrie, cependant, la liberté religieuse est sacro-sainte et inviolable, et ne soutient donc pas la sanction des dirigeants d’une Église ».

L’eurodéputé libéral Guy Verhofstadt pointe la Hongrie du doigt
En réponse à un message du Premier ministre bulgare Kiril Petkov, sur Twitter, qui déclarait : « Si le pays le plus dépendant de la Russie et dont le PIB par habitant est le plus bas de l’UE [la Bulgarie, ndlr.] peut se permettre de tenir tête à Poutine, tout le monde devrait pouvoir tenir tête à Poutine », l’ancien président du groupe libéral au Parlement européen, Guy Verhofstadt, a répondu en pointant la Hongrie du doigt : « Si nous faisions face à Poutine unis, en tant qu’Union européenne, personne ne serait petit et dépendant ! Abandonner le veto d’Orbán = arrêter la guerre de Poutine », sous-entendant que la guerre durerait plus longtemps à cause du veto hongrois vis-à-vis d’un embargo sur le pétrole russe.

Entrée en fonctions de la nouvelle présidente hongroise Katalin Novák
La nouvelle présidente hongroise, Katalin Novák, qui a pris ses fonctions le 10 mai, a prononcé, ce samedi 14 mai, son discours inaugural lors d’une cérémonie d’inauguration sur la place Kossuth devant le Parlement à Budapest : « … En tant que Présidente de la République de Hongrie, je m’adresse à vous pour la première fois. Je vous remercie de la confiance que vous m’avez accordée par mon élection. De cette confiance découle, avant tout, la responsabilité. Responsabilité envers ceux qui me soutiennent, pour que je ne les déçoive pas, mais aussi responsabilité envers ceux qui, aujourd’hui encore, se méfient et me rejettent. […] Nous sommes également unis dans la volonté et l’envie de créer une vie meilleure, plus belle, plus pacifique, plus riche et plus sûre pour les Hongrois. […] Un nuage sombre plane sur nos vies : la guerre. […] Ce n’est pas un film de guerre. C’est la réalité sanglante que nos grands-parents ont vécue en direct pendant la Seconde Guerre mondiale. […] Maintenant, en Ukraine, le sang des soldats et des civils touchés est réel, le déchirement des familles, les larmes de ceux qui pleurent leur vie, les cris des enfants, le tonnerre des chars et le crépitement des armes sont réels. Le choc est réel, la peur est réelle. […] Nous fournissons de la nourriture aux blessés, de la nourriture à ceux qui restent à la maison, des possibilités d’éducation aux enfants qui viennent chez nous, un abri, de la nourriture et du travail pour les familles. […] Nous condamnons l’agression de Poutine. […] Nous disons un non définitif à toute tentative de restauration de l’Union soviétique ! […] Nous, les Hongrois, voulons la paix, ici en Hongrie et dans les pays voisins. […] Nous exigeons que les crimes de guerre fassent l’objet d’une enquête et soient punis ! […] Nous ne sommes pas neutres. Nous sommes du côté des victimes innocentes et de la justice… »

Joe Biden va nommer un nouvel ambassadeur à Budapest
La Maison blanche a annoncé, ce vendredi 13 mai, que le président américain nommera prochainement un nouvel ambassadeur des États-Unis à Budapest. Il s’agit de David Pressman, un avocat new-yorkais, également professeur de droit à l’université de cette ville, qui a déjà exercé de hautes fonctions au sein de plusieurs ministères de l’administration Obama (2014-2017). On notera au passage que M. Pressman est aussi l’avocat de célébrités telles que George Clooney, Brad Pitt ou Matt Damon et qu’il s’est grandement investi pour le lobby LGBTQ. Le précédent ambassadeur états-unien en Hongrie, David Cornstein, avait démissionné en septembre 2020.

Pologne

Les autorités polonaises censurent deux sites critiques vis-à-vis du gouvernement
Des responsables du mouvement Konfederacja ont interpellé le gouvernement polonais, ce mercredi 11 mai, au sujet du blocage des sites internet wRealu24.pl et wrealu24.tv par l’Agence de sécurité intérieure sans qu’une raison ne soit invoquée pour ce faire. « Nous nous demandons quelle est la justification de cette censure. Le PiS, à l’occasion de la lutte contre la désinformation russe, nettoie-t-il aussi l’Internet de la critique du PiS ? » s’est ainsi interrogé le vice-président du Mouvement national, Michał Wawer.

L’ambassadeur de Russie aspergé de peinture rouge à Varsovie
Ce lundi 9 mai, l’ambassadeur de Russie en Pologne, Sergueï Andreïev, a été violemment pris à partie par des manifestants pro-ukrainiens, alors qu’il procédait – comme chaque année – au traditionnel dépôt de gerbe devant le mausolée érigé en l’honneur des soldats soviétiques ayant libéré la Pologne de l’Allemagne nazie en 1945. Les manifestants, qui l’ont traité de « fasciste » l’ont copieusement aspergé de peinture rouge – de même que d’autres personnes participant à la cérémonie. Suite à ces incidents – assez graves, ne serait-ce que dans la mesure où ils violent notamment l’immunité diplomatique – la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a estimé que les manifestants étaient des « partisans du néonazisme », et que cela « prouvait ce qui était déjà évident, que le cap a été fixé en Occident pour la réincarnation du fascisme ». Parallèlement, l’ambassadeur de Pologne à Moscou, Krzysztof Krajewski, a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères à la suite de cette affaire, tandis que l’ambassadeur russe à Varsovie a déclaré, ce mercredi 11 mai, qu’il attendait des excuses de la part du gouvernement polonais et exigeait la protection de la sécurité des diplomates russes en Pologne. Par ailleurs, deux individus ont aspergé la façade de l’ambassade de Pologne à Moscou avec de la peinture rouge également.

L’afflux des réfugiés ukrainiens bousculent la démographie polonaise
Sur les 3,2 millions d’Ukrainiens s’étant réfugiés en Pologne depuis le début de la guerre dans leur pays, entre 1,5 et 2 millions s’y sont temporairement établis, provoquant une augmentation substantielle du nombre d’habitants de nombreuses villes. Ainsi la population de Varsovie a augmenté de 15% en l’espace de deux mois, Cracovie de 23%, Łódź de 13%, Wrocław de 29%, Poznań de 16% etc., tandis que celle de la ville de Rzeszów (proche de la frontière ukrainienne) augmentait même de 53%. Ce faisant, un certain nombre de ces réfugiés – essentiellement des femmes (75%), des enfants et des personnes âgées – ont d’ores et déjà commencé à chercher du travail et 102 000 d’entre eux (selon les chiffres publiés le 4 mai) ont déjà trouvé un emploi en Pologne. Une évolution que le ministre de la Famille et de la Politique sociale, Marlena Maląg, a tenu à saluer : « Chaque jour, quelques milliers de citoyens ukrainiens de plus trouvent un emploi, gagnant ainsi une source de revenus et ayant une chance de vivre de manière indépendante dans notre pays ». La Pologne, voisine de l’Ukraine, est de loin le pays ayant accueilli le plus de réfugiés ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. 

Accord entre Bruxelles et Varsovie sur le déblocage de l’aide européenne
Le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Müller, a annoncé, ce vendredi 13 mai, que le gouvernement polonais et l’Union européenne venait de se mettre d’accord sur le déblocage de l’aide européenne contre le coronavirus à hauteur de 35 milliards d’euros, l’approbation formelle devant avoir lieu tout prochainement. Le litige entre Bruxelles et Varsovie portait sur la réforme de la Justice polonaise et notamment sur une chambre disciplinaire qu’un projet de loi présenté entre-temps par le président Andrzej Duda devrait à nouveau supprimer. Ce projet de loi est actuellement devant la Diète et devrait être adopté dans les prochaines semaines.

Slovaquie 

Eduard Heger réaffirme l’engagement de la Slovaquie aux cotés de l’Ukraine
Dans le cadre d’un entretien accordé le 6 mai, le Premier ministre slovaque Eduard Heger a confirmé que la Slovaquie « répondrait rapidement » aux demandes de l’Ukraine quant à la livraison d’avions de combat de type MiG-29 et que Bratislava fournirait prochainement des obusiers d’artillerie à Kiev. Ce faisant, M. Heger a estimé que l’Ukraine faisait face à une « guerre brutale » et que les Ukrainiens « essaient de défendre les valeurs que nous vivons aussi. […]  Ils se battent aussi pour notre liberté, pour nos valeurs. » Parallèlement à ses fournitures d’armes à l’Ukraine, la Slovaquie poursuit son propre réarmement en se dotant de quatre batteries de systèmes de missiles Patriot rachetées à des partenaires de l’OTAN (Allemagne, États-Unis et Pays-Bas). « En voyant ce que la Russie est capable de faire, nous comprenons que nous devons protéger l’ensemble du territoire, » a poursuivi Eduard Heger. Enfin, abordant également la polémique actuelle sur un éventuel embargo sur le pétrole et le gaz russe, le chef du gouvernement slovaque a déclaré que la Slovaquie voulait « trouver, le plus rapidement possible, des alternatives au gaz et au pétrole russes ».

Seuls 13% des Slovaques résisteraient en cas d’invasion de leur pays…
Selon un sondage réalisé récemment par l’institut Focus, dans le cas où la Slovaquie venait à être attaquée – comme l’Ukraine actuellement –, seulement 13% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles se battraient afin de résister à l’invasion (31% des 18-34 ans et 3% des femmes), tandis que la moitié d’entre elles ne fuiraient pas, mais ne se battraient pas non plus (25% des 18-34 ans). Les autres décideraient de quitter le pays.

Robert Fico boycotte le discours de Volodymyr Zelensky devant le parlement slovaque
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé, ce mardi 10 mai, au Conseil National slovaque (parlement) par voie de vidéoconférence. L’ancien Premier ministre et président du principal parti d’opposition, Robert Fico (Smer-SD) a refusé d’écouter l’allocution de chef de l’État ukrainien et s’en est expliqué dans une vidéo publiée sur Facebook : « Monsieur Zelensky, les Slovaques ne sont pas vos serviteurs. Au Smer, nous n’avons aucun problème à ce qu’un chef d’État étranger s’exprime au parlement. Nous sommes démocrates, et nous n’avons à faire taire personne. Nous avons [cependant] un problème avec ce que dit Zelensky ». M. Fico a aussi qualifié de « sanctions inutiles » l’exigence, exprimée par l’Ukraine, d’un embargo sur le pétrole et le gaz russe, lequel grèverait amplement l’économie slovaque.

Tchéquie 

FitchRatings rétrograde légèrement la République tchèque sur ses perspectives à long terme
L’agence de notation financière internationale FitchRatings vient de confirmer ce 6 mai sa note actuelle concernant la République tchèque (AA), tout en révisant cependant à la baisse (AA-) les perspectives de cette même notation à long terme. Les raisons de cette potentielle dégradation de l’évaluation financière de la Tchéquie sont, selon Fitch, des perspectives de croissance réduites (1,5% pour 2022, contre 4,3% prévus initialement), de très fortes pressions inflationnistes, une forte dépendance énergétique par rapport à la Russie, une pression sur les finances publiques et une dette restant sur une tendance à la hausse. Du côté des bons points, Fitch atteste à la République tchèque des finances extérieures solides, un secteur bancaire stable, ainsi que des institutions et une gouvernance fortes.

L’Allemagne essaie-t-elle de refourguer des équipements obsolètes ?
Cette coopération entre la Tchéquie et l’Allemagne pour aider l’Ukraine vient également de déclencher une polémique en République tchèque. En effet, le ministre tchèque de la Défense, Jana Černochová (ODS), a expliqué à la télévision que la Tchéquie obtiendrait de l’Allemagne des chars de type Leopard 1 et 2. Or, l’ancien chef d’état-major tchèque, Jiří Šedivý, a fait remarquer qu’il devrait être hors de question pour Prague d’acquérir des chars de type Leopard 1 qui sont complètement dépassés : « C’est stupide, nous retournerions aux années 1960. Les Leopards 1 sont l’équivalent des chars T55A [soviétiques] ».

200 000 réfugiés ukrainiens en Tchéquie
D’après le ministre de l’Intérieur Vít Rakušan, la Tchéquie a émis 340 000 visas pour des citoyens ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. 140 000 Ukrainiens auraient cependant quitté la Tchéquie, principalement pour l’Europe occidentale.

La Tchéquie en faveur de l’entrée dans l’OTAN de la Finlande et de la Suède
Jan Lipavský a déclaré que la Tchéquie était pleinement en faveur de l’intégration de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN lors d’une rencontre de deux jours des ministres des Affaires étrangères des membres de l’OTAN à Berlin cette fin de semaine.

Bulgarie

La Bulgarie exige un délai de deux ans avant un embargo sur le pétrole russe
Le nouveau paquet de sanctions que la Commission européenne voudrait mettre en place contre la Russie, ne fait pas l’unanimité au sein des États membres. Hormis l’opposition très médiatisée de Viktor Orbán et de la Hongrie – qui a provoqué une visite éclair d’Ursula von der Leyen, ce lundi 8 mai à Budapest – la Bulgarie menace également de ne pas soutenir un éventuel embargo sur le pétrole russe si ce pays des Balkans ne pouvait bénéficier d’un délai d’au moins deux années avant de devoir appliquer une telle mesure. Le vice-Premier ministre bulgare, Assen Vassilev, a ainsi déclaré, ce lundi 8 mai, à la télévision nationale bulgare : « Notre position est très claire. S’il y a une dérogation pour certains pays, nous voulons aussi obtenir une dérogation. […] Sinon, nous ne soutiendrons pas les sanctions ». Autrement dit, si la Hongrie obtient un assouplissement, la Bulgarie voudra en bénéficier également. Actuellement, la Bulgarie importe 50% de ses besoins en pétrole depuis la Russie et 50% depuis le Moyen-Orient.

Ukraine 

Selon Moscou, l’intégrité territoriale de l’Ukraine est menacée… par la Pologne
Parallèlement à l’agression en cours contre l’Ukraine, et très vraisemblablement en raison du fait que Varsovie demeure le plus fidèle allié de Kiev, les autorités russes semblent multiplier les « initiatives » visant à faire monter les tensions autour de la Pologne. Ainsi, le vendredi 6 mai, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié l’attitude polonaise de « rhétorique hostile » et estimé que la Pologne pourrait bien devenir « une source de menace »… pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

L’Ukraine interrompt le transit de gaz russe par la région de Lougansk
Alors que les pays européens peinent encore à trouver une position commune vis-à-vis d’un éventuel embargo sur le pétrole et le gaz russes, l’Ukraine – dont les dirigeants considèrent comme leur intérêt vital d’affaiblir la Russie en mettant fin à l’achat d’hydrocarbures russes par l’UE – pourrait bien prendre cette décision à leur place. En effet, l’opérateur gazier ukrainien Naftohaz Ukrajini vient d’annoncer qu’il se voyait contraint d’interrompre, à partir de ce mercredi 11 mai, le transit du gaz par la région de Lougansk.

Slovénie

Le gouvernement slovène restaure le plafonnement du prix du carburant
Comme le gouvernement hongrois l’avait fait de son côté il y a déjà quelques temps, le gouvernement slovène de Janez Janša – qui expédie les affaires courantes en attendant la formation du nouveau gouvernement de centre-gauche issu des élections du 24 avril – vient de re-plafonner le prix du super à 1,56 € à la pompe, et celui du diesel à 1,668 €, et ce jusqu’au 11 août prochain. Le ministère slovène de l’Économie a justifié cette mesure par les risques attendus sur le marché des produits pétroliers. Une précédente mesure similaire était arrivée à expiration le 1er mai, suite à quoi la Chambre slovène des artisans et de l’entrepreneuriat (OZS) avait appelé le gouvernement à intervenir à nouveau.

Explosion dans une usine chimique dans le sud de la Slovénie
Une très forte explosion s’est produite dans l’usine chimique Melamin, dans la ville de Kočevje (l’ancienne Gottschee, en Basse-Carniole, dans le sud de la Slovénie), vers 9 heures du matin, ce jeudi 12 mai. On déplore 20 blessés, tandis que quatre personnes sont portées disparues. Le bâtiment de cette usine occupant 200 personnes a été gravement endommagé.

Croatie

Presqu’incident diplomatique au sujet de l’évocation de Fiume par Viktor Orbán…
Évoquant au sujet de la question d’un éventuel embargo européen contre le pétrole russe, le fait que la Hongrie soit un pays enclavé ne disposant pas d’accès à la mer, le Premier ministre hongrois a rappelé en passant qu’il n’en a pas toujours été ainsi : « Bien sûr, ceux qui ont des [accès à la] mer et des ports maritimes peuvent transporter du pétrole par bateau de n’importe où dans le monde, mais il y a des pays qui n’ont pas [d’accès à la] mer, et nous en aurions aussi si cela [ne nous] avait pas été enlevé, mais ce n’est pas le cas actuellement, donc la seule façon dont le pétrole russe ou n’importe quel type de pétrole peut atteindre la Hongrie est par oléoduc, avec une moitié de l’oléoduc en Russie, une extrémité en Russie et l’autre en Hongrie… » Or, effectivement, la Hongrie a eu autrefois un port maritime, en l’occurrence celui de Fiume (aujourd’hui Rijeka) avant 1920, lorsque le nord de la Croatie actuelle (la Slavonie) était encore incluse au sein du royaume de Hongrie – de même, la ville italienne de Trieste était alors le port maritime de l’Autriche, en tant que capitale du « Littoral autrichien », lui-même essentiellement peuplé d’Italiens, de Slovènes et de Croates… Cet excursion historique au détour d’une phrase du chef du gouvernement hongrois n’est cependant pas passé inaperçu à Zagreb, où on a pris la mouche et convoqué séance tenante l’ambassadeur de Hongrie pour lui signifier que « la Croatie condamne la déclaration du Premier ministre hongrois [ainsi que] toutes les revendications territoriales contre les états voisins ». Fiume (Rijeka) ne comptait en 1910 que 14,2% de Hongrois (essentiellement des fonctionnaires royaux) mais faisait bel et bien partie intégrante des terres de la Sainte-Couronne de Hongrie. Du côté hongrois, on s’est empressé de ramener cette question à son importance réelle : «  Le Premier ministre a [simplement] mentionné un fait historique ». La Hongrie n’a bien entendu aucune revendication territoriale vis-à-vis de la Croatie.

Roumanie

La Roumanie prépare son indépendance gazière
Alors que l’Union européenne se focalise ces derniers jours sur la question d’un éventuel embargo sur le pétrole russe, la question du gaz est également d’actualité tandis que la Russie a fermé le robinet vers la Pologne et la Bulgarie, ainsi que Yamal, et que l’Ukraine se dit contrainte de réduire d’un tiers le transit de gaz russe vers l’Europe. C’est dans ce contexte que les autorités de Bucarest entendent accélérer le processus devant la mener à une indépendance dans le domaine du gaz.