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L’essentiel de l’actualité du 30 mai au 5 juin dans le V4

Temps de lecture : 16 minutes

V4 et Europe centrale

L’Europe centrale va pouvoir recevoir du gaz transitant par la Pologne
L’opérateur gazier polonais TSO Gaz-System SA a annoncé le jeudi 26 mai que l’interconnexion gazière reliant les réseaux polonais et slovaque entre Strachocina (Pologne) et Veľké Kapušany (Slovaquie) a été achevée et se trouve désormais en phase de tests. Ce gazoduc de 167 km (dont 61 km en Pologne) permettra de transférer 4,7 milliards de mètres cubes par an de Pologne en Slovaquie, ou 5,7 milliards de mètres cubes de Slovaquie en Pologne dans le cadre du corridor Nord-Sud reliant les terminaux de Świnoujście (Pologne) et de Krk (Croatie). Cette interconnexion permettra d’alimenter les réseaux gaziers slovaque, hongrois, tchèque et autrichien à partir de Świnoujście – ce qui a pour but d’offrir une alternative au gaz russe.

Boris Johnson aurait proposé à l’Ukraine de former un Commonwealth européen avec la Pologne et les Pays baltes
Le quotidien italien Corriere della Sera a révélé, le jeudi 26 mai, un « plan secret » que le Premier ministre britannique Boris Johnson aurait présenté le 9 avril dernier au président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa visite à Kiev. Il s’agit de séparer l’Ukraine à la fois de la Russie et de l’Union européenne, en fondant un « Commonwealth européen » regroupant le Royaume-Uni, l’Ukraine, la Pologne et les Pays baltes, voire éventuellement ultérieurement la Turquie. Pour le moment, les autorités de Kiev – comme d’ailleurs celles de Varsovie et des États baltes — ne se sont pas prononcées sur ce projet britannique… mais l’intérêt des Ukrainiens pourrait varier en fonction du sommet de l’Union européenne du 23 juin, où les 27 doivent se prononcer sur un éventuel statut de « candidat » de l’Ukraine, tandis que Kiev craint de ne se voir reconnaître qu’une trop vague « perspective européenne ».

La Tchéquie et la Pologne poursuivent leurs livraisons d’armes à l’Ukraine
Au-delà de l’aide humanitaire et de l’accueil des réfugiés ukrainiens fuyant la guerre – qui se sont mis en place dans presque tous les pays d’Europe centrale dès le début de l’agression russe contre l’Ukraine –, certains pays occidentaux ont entrepris de livrer de l’armement afin de renforcer l’armée ukrainienne. Sur ce plan également, la Tchéquie et surtout la Pologne sont à la pointe des efforts déployés envers l’Ukraine.

Hongrie

La Hongrie mise sur le nucléaire et le solaire
Face aux incertitudes croissantes quant aux approvisionnements en gaz et en pétrole, le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, a annoncé, le 27 mai à Delhi (Inde), que les autorités hongroises venaient de décider d’accélérer l’expansion de la centrale nucléaire de Paks ainsi que les investissements dans l’énergie solaire, l’objectif étant aussi « de rendre la production d’électricité neutre en carbone d’ici 2030 ».

L’énergie reste moins chère en Hongrie
Les Hongrois continuent de disposer de l’énergie la moins chère d’Europe occidentale. Ainsi, le KWh d’électricité coûte 10,17 centimes à Budapest, contre 40,14 à Prague, 47,44 à Vienne ou 49,32 à Rome. Même chose pour ce qui est du gaz, pour lequel les Budapestois paient 2,75 centimes par KWh, alors que les Praguois (14,92 centimes par KWh), les Viennois (19,04) et les Amsterdamois (26,85) doivent respectivement débourser nettement plus. En Hongrie, le prix de l’électricité et du gaz domestiques sont plafonnés par la loi.

La Hongrie est exemptée de l’embargo sur le pétrole russe
Après de nombreuses tergiversations et discussions, l’Union européenne et la Hongrie se sont finalement mises d’accord au sujet d’un embargo pétrolier contre la Russie : ledit embargo est adopté, mais la Hongrie en sera tout simplement dispensée, comme Viktor Orbán l’a annoncé ce mardi 31 mai.

Katarina Barley estime que la Hongrie fait chanter l’Union européenne
L’exception sur l’embargo contre le pétrole russe obtenue par la Hongrie – ainsi que l’intervention en faveur du patriarche de Moscou ne sont pas du goût de tout le monde à Bruxelles. Ainsi la vice-présidente du Parlement européen, Katarina Barley, a estimé, dans un entretien publié ce jeudi 2 juin par la chaîne d’information allemande N-TV, que la Hongrie « abuse de la règle de l’unanimité de l’UE comme un outil de chantage » et que « ce principe remont[ant] à l’époque où l’UE se composait de six pays » n’est plus praticable. Par ailleurs, Mme Barley considère qu’en Hongrie, « vous ne pouvez plus parler de conditions démocratiques et respectueuses de la loi » puisque le Premier ministre Viktor Orbán « a complètement pris le contrôle du pays ».

La Hongrie fait retirer le patriarche Cyrille de Moscou de la liste des sanctions européennes
Quelques jours à peine après avoir obtenu une exemption de l’embargo sur le pétrole russe, le Premier ministre hongrois vient d’imposer à l’Union européenne le retrait du patriarche Cyrille de Moscou de la liste des personnes visées par les sanctions anti-russes de l’Union européenne faisant suite à l’agression russe contre l’Ukraine, ainsi que le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó l’a annoncé ce jeudi 2 juin.

László Kövér n’aime pas le ton exigeant et menaçant de Volodymyr Zelensky
Dans le cadre d’un entretien avec la chaîne HírTV publié ce samedi 4 juin, le président de l’Assemblée nationale hongroise, László Kövér, a critiqué l’attitude du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui ne demande pas de l’aide, mais l’exige et menace : « Aussi loin que je me souvienne, et aussi longtemps que j’ai observé la politique mondiale, je ne me souviens pas qu’un dirigeant d’un pays ayant besoin d’aide, en difficulté, ait osé adopter le ton que le président Zelensky a adopté non seulement avec la Hongrie, mais aussi avec le chancelier allemand ». Le président de l’Assemblée nationale hongroise László Kövér a dans cette même émission rajouté que le président ukrainien avait « un problème de santé mentale ». Une considération qui a fait réagir aussi bien l’office du président que le ministère des Affaires étrangères d’Ukraine. Le vice-directeur du cabinet du président ukrainien Andrij Sybiha a ainsi expliqué dans une publication Facebook que ces déclarations étaient « inacceptables et barbares », ajoutant que « celui qui est coupable a beaucoup de choses à dire ». Andrij Sybiha a ensuite évoqué « l’ADN fasciste » de tels politiciens, avant de dire qu’il aimerait avoir l’avis de M. Kövér « sur les crimes des nazis hongrois durant la 2e Guerre mondiale » en Ukraine, demandant encore si « tous les soldats fascistes hongrois avaient-ils une bonne santé mentale  ? ». Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a quant à lui réagi par l’intermédiaire d’une publication Facebook d’Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère, expliquant que « d’un point de vue plus large, les politiciens hongrois, malheureusement, continuent durablement de salir l’Ukraine et de laver la Russie de ses péchés. Ce n’est pas une position suprenante, puisque la Hongrie, au cours de l’Histoire, s’est plusieurs fois placée dans le camp du Mal ».

L’OTP Bank investit en Chine populaire
La banque hongroise OTP Bank a annoncé, ce vendredi 3 juin, sur le site de la Bourse de Budapest, qu’elle venait de signer « des accords de transaction avec ses partenaires pour la création d’une coentreprise de prêts à la consommation en République populaire de Chine en acquérant une participation de 15% dans cette société. La clôture financière de la transaction devrait avoir lieu au quatrième trimestre de 2022, sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires chinoises nécessaires en plusieurs étapes. La création de la coentreprise est soumise à l’approbation de l’autorité de surveillance chinoise compétente et de l’autorité de surveillance hongroise, la Banque Nationale de Hongrie ».

Pologne

Le gouvernement polonais va émettre des « obligations éthiques » pour financer l’aide aux réfugiés ukrainiens
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, la Pologne a déjà accueilli 3,5 millions de réfugiés ukrainiens, soit presque 10% de sa population. Cette situation humanitaire d’une ampleur inégalée en Europe depuis des décennies est un véritable défi logistique et financier qui commence déjà à mettre à rude épreuve ses finances publiques – dont le coût est actuellement estimé à environ 12 milliards d’euros. Pour cette année, les finances polonaises tiennent le choc, mais le gouvernement polonais s’apprête à émettre une dette d’urgence pour pouvoir financer les dépenses correspondantes en 2023. Ce faisant, les autorités polonaises souhaitent également innover en la matière et envisagent des « obligations sociales » à caractère « éthique » dont le taux d’intérêt serait plus faible – un peu comme les obligations « vertes » – les souscripteurs effectuant ainsi un démarche citoyenne en soutenant un projet d’intérêt général.

Record d’inflation en Pologne au mois de mai : 13,9%
L’inflation continue de battre des records en Pologne, atteignant 13,9% sur un an au cours du mois de mai (contre 12,4% au mois d’avril), selon les estimations de l’Office central de statistique (GUS). Il s’agit du taux le plus haut depuis octobre 1997. Toujours selon le GUS, les produits alimentaires auraient augmenté de 13,5% entre mai 2021 et mai 2022, tandis que l’énergie et les carburants auraient augmenté de 31,4% et 35,4% sur cette même période. En comparaison, l’inflation a été, au mois d’avril, de 14,2% en Tchéquie, de 11,8% en Slovaquie et de 9,8% en Hongrie – tandis que l’Allemagne affichait 7,9% au mois de mai (un record depuis les années 1970 !). Par ailleurs, le GUS a aussi annoncé que le PIB polonais avait augmenté de 8,5% entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022, en raison notamment d’une forte augmentation de la demande intérieure.

Forte augmentation du prix du charbon en Pologne
En raison de l’augmentation faramineuse du prix des carburants (+55,1% entre janvier et avril) combinée avec l’embargo décrété par les autorités polonaises contre le charbon russe, le charbon polonais s’arrache désormais presque comme des petits pains et son prix a également fortement augmenté. À cet égard, le vice-ministre des Finances, Artur Soboń, envisage de plafonner les prix : « Nous devons créer un mécanisme – je sais que le [vice-]Premier ministre Sasin travaille sur un tel mécanisme – pour garder le prix du charbon sous contrôle. […] Nous voulons créer un mécanisme qui garantira que ces prix ne seront pas aussi élevés qu’aujourd’hui. Je pense que nous serons capables de le faire » a-t-il déclaré à la radio polonaise. 

La Pologne souhaite la défaite de la Russie et un changement de régime à Moscou
Dans le cadre d’un entretien publié ce jeudi 2 juin par Rzeczpospolita, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Paweł Jabłoński, a notamment déclaré au sujet de la guerre en Ukraine : « La seule paix durable est celle qui ferait que la Russie ne pourrait pas reprendre la guerre pendant de nombreuses années. Le cessez-le-feu prôné par certains dirigeants occidentaux, même aux dépens du territoire ukrainien, signifierait un accord encore pire qu’avant le début de l’invasion le 24 février. […] La Russie montrerait qu’elle peut atteindre les objectifs géopolitiques qu’elle s’est fixés. Et, après avoir reconstitué son potentiel et réparé les erreurs qu’elle a commises, elle lancerait une nouvelle attaque ». Selon lui, il faut « réduire le potentiel militaire de la Russie [et] démilitariser certaines de ses régions. […] La Russie doit sortir vaincue de cette guerre. Il ne peut être question de chercher un compromis ici. […] L’Europe doit avant tout se concentrer sur la neutralisation du danger immédiat que représente le régime russe actuel. Si la Russie cesse un jour de menacer l’Europe et devient prévisible, il sera possible de coopérer avec elle. […] Il s’agit de détruire l’organisme criminel, voyou et criminel qui dirige aujourd’hui la Russie ».

Baisse du nombre de nouveaux réfugiés ukrainiens arrivant en Pologne
Après que plus de trois millions et demi d’Ukrainiens se soient réfugiés en Pologne depuis le début de la guerre, le nombre des nouveaux arrivants tend actuellement à baisser. Ainsi, selon les statistiques publiées par les gardes-frontières, la grande majorité des 22 000 Ukrainiens ayant passé la frontière polonaise ce dimanche 29 mai, ont indiqué vouloir rentrer en Ukraine après un court séjour en Pologne – que ce soit pour faire des achats ou rendre visite à des proches. Par contre, selon une récente enquête, seulement 41% des réfugiés ukrainiens auraient l’intention de rentrer dans leur pays dès la fin de la guerre, tandis que 17% d’entre eux envisagent de s’installer définitivement en Pologne.

L’ancien président Lech Wałęsa pour une refonte de l’UE sans la Pologne et la Hongrie
Selon Lech Wałęsa, dirigeant du syndicat historique Solidarność, prix Nobel de la Paix et président de la République de Pologne de 1990 à 1995, il est nécessaire que l’Union européenne se dissolve et soit refondée sans la Pologne et la Hongrie. L’ancien président a ajouté que si la Pologne voudrait par la suite rejoindre cette Union, elle devrait aussi accepter les obligations non formulées dans les traités, pour éviter la « bouffonnerie » actuelle. Selon M. Wałęsa, ce serait une erreur si la Commission européenne acceptait le plan de relance du gouvernement polonais, car celui-ci le volerait. « Sans état de droit, cela n’a pas de sens de donner des milliards d’euros pour rien, » a-t-il conclu.

Slovaquie 

Développement de la géothermie dans le centre de la Slovaquie
Le groupe EPH, propriété du milliardaire tchèque Daniel Křetinský, a annoncé, le jeudi 12 mai, que la société SSE Holding, qu’elle détient en partie et qui est un des principaux fournisseur d’électricité en Slovaquie, venait d’investir dans le projet de centrale géothermique de Žiar nad Hronom (centre du pays) en prenant une participation dans PW Energy à l’initiative du projet désormais étendu de 13 à 20 mégawatts : « La guerre en Ukraine montre que l’abandon des combustibles fossiles n’est pas seulement un intérêt environnemental, mais aussi un intérêt sécuritaire et stratégique de la Slovaquie. Il existe un énorme potentiel pour l’énergie géothermique souterraine, mais l’État ne le développe pas beaucoup », a expliqué Michal Mašek, chef de projet de PW Energy. La géothermie pourrait potentiellement contribuer au chauffage de centaines de milliers de logements.

La présidente slovaque Zuzana Čaputová réaffirme son soutien à l’Ukraine
Un peu plus d’une semaine après son homologue polonais Andrzej Duda, la présidente slovaque Zuzana Čaputová s’est elle aussi rendue à Kiev, ce mardi 31 mai, pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky, le Premier ministre Denys Chmyhal et s’adresser aux députés ukrainiens, après avoir tout d’abord effectué une visite à Boutcha et à Irpine, – les deux villes martyrs de la banlieue de Kiev.

La Slovaquie va livrer des obusiers automoteurs à l’Ukraine
Le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naď, a confirmé, ce jeudi 2 juin, que la société slovaque Konštrukta Defence allait livrer huit obusiers automoteurs du type Zuzana-2 à l’armée ukrainienne, pour une valeur de 40 millions d’euros. Par ailleurs, Jaroslav Naď a aussi annoncé que le gouvernement slovaque avait décidé, ce mercredi 1er juin, de faire don à l’Ukraine d’équipements militaires pour une valeur de 21,6 millions d’euros : « Nous coopérons très intensément avec l’Ukraine et essayons de trouver des solutions pour aider les forces armées ukrainiennes. Avec le chef d’état-major, nous avons rassemblé du matériel militaire d’une valeur d’environ 21,6 millions d’euros ». Le ministre n’a cependant pas précisé de quels équipements il s’agissait : « Pourquoi donner à Poutine une liste de choses qui vont là-bas ? »

Tchéquie

Prague ne recevra bientôt plus de réfugiés ukrainiens
Face à l’absence de relocalisation des réfugiés dans l’arrière-pays par le gouvernement la ville de Prague a annoncé fermer ses structures d’accueil au 15 juin, faute de pouvoir gérer les nouveaux arrivants. Le signal d’alarme avait déjà été tiré il y a plusieurs semaines par les autorités communales et les milieux associatifs, mais n’a pas été suivi d’action pour régler la problématique de la capacité d’accueil. Prague et la région de Bohême centrale ont déjà enregistré plus de 90 000 réfugiés d’Ukraine. Beaucoup parmi eux sont des Tsiganes, qui du fait des conditions légales du système d’asile se sont retrouvés sans domicile fixe, un camp de tentes s’est développé à la gare principale de Prague. La mairie menace le gouvernement de ne plus s’occuper des réfugiés et d’empêcher les ONG d’apporter de l’aide aux réfugiés tsiganes campant à la gare de Prague.

Le budget tchèque creusé par la guerre en Ukraine
Le ministre tchèque des Finances, Zbyněk Stanjura, a déclaré à la télévision tchèque samedi soir que le déficit du budget annuel allait dépasser les 300 milliards de couronnes tchèques (12,2 milliards d’euros) pour l’année 2022, pour un déficit initialement prévu à 280 milliards de couronnes. En cause selon le ministre, l’accueil de centaines de milliers de réfugiés d’Ukraine, la lutte contre l’inflation, mais aussi l’achat de gaz supplémentaire pour constituer des réserves d’urgence. Un nouveau budget devra être présenté en juillet, tenant compte de ces nouvelles données.

Ukraine

L’Ukraine achète 60 obusiers automoteurs à la Pologne
Tandis que les 18 obusiers automoteurs, que la Pologne a offert à l’Ukraine, ont été livrés la semaine dernière, Kiev vient de signer, ce mardi 31 mai, avec Varsovie un contrat d’une valeur de trois milliards de zlotys (650 millions d’euros) concernant l’achat de 60 autres obusiers de type Krab, dont la portée est de 40 km. 

Consultation intergouvernementale polono-ukrainienne à Kiev
Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, le vice-Premier ministre Jacek Sasin, et le président du PiS et vice-Premier ministre, Jarosław Kaczyński, se sont rendus à Kiev, ce mercredi 1er juin, pour des consultations intergouvernementales polono-ukrainiennes. Lors d’une conférence de presse faisant suite à cette réunion, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a annoncé que les deux gouvernements avaient signés huit accords dans les domaines de l’énergie, de la défense, de la coopération transfrontalière et douanière, de la politique environnementale, de la politique régionale, de la reconstruction à venir de l’Ukraine et de la coopération dans le domaine de la mémoire nationale. De son côté, Jarosław Kaczyński a salué cette rencontre qui constitue une première : « Ces réunions intergouvernementales sont une sorte de norme en Europe aujourd’hui, mais celle-ci était tout à fait inhabituelle, et pas seulement parce qu’elle se déroule à Kiev, la capitale d’un État en guerre, mais parce que son contenu dépassait de loin ce qui se passe habituellement lors de telles réunions. Il s’agissait d’un contenu qui couvrait un grand nombre de questions et de sujets différents. […] Aujourd’hui, il y a une chance de créer quelque chose de complètement nouveau, une nouvelle qualité dans les relations non seulement entre nos pays, mais peut-être aussi dans les relations européennes et, par conséquent, aussi dans la géopolitique européenne ». Par ailleurs, les deux gouvernements ont réitéré leur appel à la communauté internationale visant notamment à imposer un embargo sur le gaz et le pétrole russes, tandis que « la  partie polonaise a réaffirmé son ferme soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN, ce qui correspond au libre choix démocratique du peuple ukrainien ».

Varsovie et Kiev vont coopérer dans le domaine de l’armement
Dans le cadre de la consultation intergouvernementale polono-ukrainienne qui s’est tenue à Kiev ce mercredi 1er juin, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a également annoncé la signature d’un « mémorandum sur la création d’une commission mixte polono-ukrainienne pour lancer la coopération entre les entreprises [des deux] pays. […] Cette commission préparera des recommandations sur le format de la création d’une entreprise conjointe ukraino-polonaise pour produire des armes et du matériel militaire ».

Mateusz Morawiecki a visité une cité de conteneurs près de Kiev
Au cours de ce déplacement à Kiev, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, le vice-premier ministre Jacek Sasin et le ministre ukrainien du développement des municipalités et des territoires, Oleksiy Chernychov, ont également visité, à Borodyanka (dans la banlieue de Kiev), une cité de conteneurs offrant des logements provisoires pour des personnes déplacées. Cette cité – de même qu’une autre près de Lviv (Léopol en français, principale ville de l’ouest du pays) – a été érigée grâce à l’aide polonaise. À cette occasion, M. Oleksiy Chernychov a une nouvelle fois remercié les autorités polonaises pour ce « soutien sans précédent ». Lors d’une conférence tenue sur place, le Premier ministre polonais a notamment déclaré : « Nous sommes à Borodyanka, un endroit qui, il y a seulement trois mois, était une ville normale, comme des centaines en Ukraine, comme des centaines en Pologne. Cette idylle, cette vie normale s’est soudainement transformée en enfer. Les barbares de Russie sont venus et ont détruit cette vie normale. Aujourd’hui, l’Ukraine se bat pour rétablir la paix ici, mais aussi pour […] la paix et la sécurité dans toute l’Europe. […] C’est pourquoi nous essayons aujourd’hui, à Borodzianka, comme dans de nombreux autres endroits en Ukraine, de restaurer un substitut de vie. […] J’espère que cette solution temporaire sera aussi courte que possible et que nous rétablirons une vie et des conditions normales dès que possible ».

Petro Porochenko invite Viktor Orbán à venir à Boutcha
L’ancien président ukrainien Petro Porochenko a invité le Premier ministre hongrois Viktor Orbán à se rendre à Boutcha, l’une des villes de la banlieue de Kiev où les troupes russes sont accusées d’avoir commis un massacre au cours du mois de mars. M. Porochenko réagissait, en marge du congrès du PPE à Rotterdam, à l’opposition de la Hongrie vis-à-vis de l’embargo européen contre le pétrole russe : « L’Union [européenne] est une alliance d’États membres qui se forme sur des valeurs. La Russie est basée sur l’argent [et] sur la corruption politique. Une telle coopération [avec] est toxique […], toxique pour les politiciens et aussi toxique pour l’économie », a-t-il déclaré, puis s’adressant directement à Viktor Orbán : « Venez avec moi à Boutcha, Irpine, Tchernihiv. Venez voir les lieux où des milliers d’Ukrainiens ont été tués ! »

Lituanie 

Des Lituaniens offrent un drone Bayraktar à l’Ukraine
Le journaliste lituanien Andrius Tapinas a rassemblé six millions d’euros en trois jours par le biais d’une collecte destinée à financer un drone Bayraktar pour l’armée ukrainienne. En réaction, la société turque Baykar a décidé d’offrir « un drone de combat Bayraktar TB2 entièrement équipé à la Lituanie » qui le remettra aux autorités ukrainiennes. Sur les six millions récoltés, 1,5 millions iront au ministère lituanien de la Défense, tandis que le reste sera notamment alloué à l’aide humanitaire en faveur de l’Ukraine. Le drone de combat Bayraktar TB2 s’est tout particulièrement distingué dans les combats opposant les armées russe et ukrainienne au cours des dernières semaines.

Croatie

La Croatie rejoindra la zone euro au 1er janvier 2023
La Commission européenne a annoncé, ce mercredi 1er juin, que la Croatie remplissait désormais l’ensemble des critères lui permettant d’adopter l’euro à partir du 1er janvier 2023 : « La Commission européenne a conclu aujourd’hui que la Croatie était prête à adopter l’euro le 1er janvier 2023, ce qui portera à vingt le nombre d’États membres de la zone euro. Cette conclusion est exposée dans le rapport de convergence 2022, qui évalue les progrès accomplis par la Bulgarie, la Tchéquie, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Suède sur la voie de l’adhésion à la zone euro. […] La Commission considère que la Croatie remplit les conditions exigées pour l’adoption de l’euro [et a] adopté des propositions de décision du Conseil et de règlement du Conseil sur l’introduction de l’euro en Croatie ». Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, « la Croatie a franchi un pas important vers l’adoption de l’euro, notre monnaie commune. Moins d’une décennie après son adhésion à l’UE, la Croatie est maintenant prête à rejoindre la zone euro le 1er janvier. Cela rendra l’économie croate plus forte et profitera à ses citoyens, aux entreprises et à la société dans son ensemble ».

Autriche

Un directeur de l’ORF souhaite publiquement la mort de Viktor Orbán
Une publication du mercredi 1er juin – supprimée depuis – sur son compte Facebook privé d’un cadre de la télévision publique autrichienne (ORF), Karl Pachner, en réaction à l’intercession des autorités hongroises en faveur du patriarche Cyrille de Moscou a provoqué un incident diplomatique entre l’Autriche et la Hongrie. M. Pachner a ainsi écrit : « Que Monsieur Orbán se retire rapidement… Vu sa corpulence et son potentiel d’excitation, une crise cardiaque serait déjà une chose juste ! Poutine, Erdogan et Orbán – s’ils n’étaient plus là, l’Europe serait plus heureuse et plus paisible et le monde bien meilleur. Il est incroyable que le catholique [Viktor Orbán est calviniste, NDLR] magyar autoproclamé prenne fait et cause pour ce personnage impérialiste russe. […] Cela signifie seulement qu’Orbán est la « cinquième colonne » de l’Europe… Il ne veut que nous faire chanter, à cause des procédures anti-corruption […] et de la condamnation de la destruction de la liberté de la presse et de l’État de droit. Si cela ne tenait qu’à moi, la Hongrie ne serait plus dans l’UE. Quelle erreur d’avoir accepté ce pays ingrat et sa population irréfléchie et nationaliste ! Sans les fonds de l’UE, la Hongrie serait dans la même situation que la Moldavie ou la Bulgarie… » En conséquence, le ministère hongrois des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Autriche, tandis que l’ORF a mis à pied son directeur jusqu’à nouvel ordre et s’est distancé de ses propos. De son côté le secrétaire d’État hongrois des Affaires étrangères, Tamás Menczer, a réagi en déclarant que « si quelqu’un souhaite la mort d’une autre personne, on ne peut pas régler cela en disant : ‘Désolé, je ne pensais pas ce que j’ai dit’. Ce qui s’est passé est choquant et inacceptable. […] Cela complique encore la situation lorsqu’un journaliste influent, directeur de la radio-télévision publique autrichienne, souhaite la mort d’un homme politique élu de premier plan… »

La Carinthie victime d’un piratage informatique de grande envergure
Les services administratifs de la région autrichienne de Carinthie ont été victimes d’un piratage au matin du mardi 24 mai, l’ensemble du système informatique de la région se retrouvant paralysé pour plusieurs jours. En l’espace de quelques minutes, les pages internet de la région, mais aussi les comptes email et les téléphones de l’ensemble des fonctionnaires régionaux n’étaient plus accessibles – y compris dans les sous-préfectures et les tribunaux de la région – les attestations, passeports, cartes d’identités, permis de conduire etc. ne pouvant plus être délivrés, plus aucun paiement ne pouvant être effectué… Les hackeurs, qui se sont donnés le nom de « Black Cat » ont alors exigé une rançon de cinq millions de dollars en bitcoins. La région a refusé de céder à ce chantage et s’est attelée à restaurer l’ensemble de ses services informatiques à partir des copies de sauvegarde, de sorte que, plus d’une semaine plus tard, ceux-ci commencent progressivement à fonctionner à nouveau. Ce faisant, ce vendredi 3 juin, des données sensibles provenant des services informatiques de Carinthie (des emails, des tests Covid, des copies de cartes d’identité et de passeport, des demandes de visa…) auraient fait leur apparition sur le « darknet », une information que l’administration régionale s’est cependant refusée à confirmer pour le moment, tandis qu’une seconde attaque aurait été déjouée. Le président régional du FPÖ, Gernot Darmann, a exigé « une explication complète et correcte de la part de la région. […] Selon les experts, il s’agit d’un scandale de gestion de données et donc d’une situation de crise absolue. Le gouvernement régional doit immédiatement veiller à ce qu’il n’y ait pas d’utilisation abusive des données personnelles des citoyens. Il pourrait en résulter une évolution dramatique, allant jusqu’à un possible chantage des citoyens, des entreprises ou des institutions. […] Si des copies de passeports de citoyens apparaissent sur le Darknet, il n’y a absolument rien à minimiser. » Une opinion que partage, une fois n’est pas coutume le représentant du parti libéral NeOs, Janos Juvan : « La Carinthie est le seul Land avec la Styrie à ne pas avoir adhéré à la plateforme d’information GovCERT pour les urgences informatiques. Il est déprimant de constater à quel point les données les plus sensibles du pays – à savoir celles des personnes – semblent avoir peu de valeur pour le gouvernement ».