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Prêt européen à l’Ukraine : la Hongrie dément avoir opposé un veto

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie – Alors que de nombreux médias annonçaient, ce mardi 6 décembre, que la Hongrie – et en l’occurrence le ministre hongrois des Finances, Mihály Varga – aurait opposé un veto contre l’octroi d’un prêt de 18 milliards d’euros à l’Ukraine, les dirigeants hongrois démentent cette version des faits. En effet, la situation est un peu plus complexe.

Pour mémoire, ledit prêt – devant servir à financer un programme d’aide à destination de Kiev – avait reçu le feu du Parlement européen à la fin du mois de novembre, et devait a priori être approuvé à l’unanimité des 27 États membres, ce 6 décembre, lors du sommet des ministres des Finances à Bruxelles, or il n’en fut rien. Par ailleurs, Viktor Orbán avait évoqué cette question sur Radio Kossuth, le 2 décembre, et annoncé en substance qu’il bloquerait ce plan d’emprunt conjoint de l’Union européenne en faveur de l’Ukraine : « L’une des propositions dit que nous devrions utiliser les budgets des États membres de l’Union européenne pour contracter conjointement de nouveaux prêts et transférer cet argent à l’Ukraine.

Nous ne soutenons pas cela parce que nous ne voulons pas que l’Union européenne devienne une communauté d’États endettés au lieu d’une communauté d’États coopérants. »

Et de proposer une solution alternative, selon laquelle chacun des 27 États membres de l’Union européenne devrait fournir une assistance à l’Ukraine à partir de son propre budget et sur la base d’accords bilatéraux avec Kiev. Dans ce cas de figure, Viktor Orbán est disposé à ce que la Hongrie fournisse jusqu’à 178 millions de dollars à l’Ukraine, ce qui est plus que ce que la Hongrie aurait eu à payer dans le cadre du prêt européen.

Comme, parallèlement, la Commission européenne vient d’émettre une recommandation visant à geler 7,5 milliards d’euros des fonds de cohésion destinés à la Hongrie, d’aucuns font aisément le lien vers un « chantage » de la part de Budapest dans le but d’obtenir ces fonds dont la Hongrie pourrait faire bon usage.

Or, il se trouve aussi qu’à l’instar des déclarations du ministre tchèque des Finances, Zbyněk Stanjura, les instances européennes souhaitaient faire passer quatre mesures en bloc, à savoir :

  • l’impôt minimum mondial de 15% pour les multinationales, que Budapest refuse,

  • ledit programme d’aide de 18 milliards d’euros pour l’Ukraine,

  • l’approbation du plan de relance national de la Hongrie (5,8 milliards d’euros), et

  • le gel de 7,5 milliards d’euros pour la Hongrie dans le cadre de la politique de cohésion.

On peut facilement imaginer que le ministre hongrois des Finances n’allait pas pouvoir accepter cette manière de faire, dans la mesure où la Hongrie est en désaccord avec deux de ces points.

Et en effet, Mihály Varga a souligné que

lier ces quatre questions « n’est pas un comportement équitable, car l’impôt minimum mondial et les 18 milliards d’euros d’emprunts conjoints de l’Union européenne pour soutenir l’Ukraine ne sont pas liés au décaissement des fonds de l’UE »

et que « plusieurs États membres ont indiqué la nécessité d’une évaluation objective qui tienne compte des mesures prises par le gouvernement hongrois après le 19 novembre. » En d’autres termes, la Hongrie refuse de lier la question des fonds de l’Union européenne, auxquels la Hongrie a droit, à un changement de la position hongroise sur ces deux questions.