Autriche – Presque un an après que le Conseil national ait adopté – malgré une opposition massive de la population – une loi instaurant l’obligation vaccinale anti-covid généralisée, le ministre autrichien de la Santé, Johannes Rauch (Verts), a annoncé, ce samedi 14 janvier, son intention d’abroger l’ensemble des lois et restrictions instaurées en relation avec le Covid. Un virage à 180 degrés dans la logique des événements de 2022.
En effet, cette loi que le chancelier par intérim Alexander Schallenberg avait annoncée le 19 novembre 2021 et que le président du FPÖ, Herbert Kickl, avait qualifié de « dictature sanitaire » était déjà bien en retrait par rapport aux annonces, notamment en ce qui concerne les sanctions pour les nombreux contrevenants. Ensuite, elle était entrée en vigueur le 5 février sans être appliquée, avant d’être suspendue le 9 mars jusqu’au 31 mai, puis jusqu’au 31 août, le même Johannes Rauch ayant expliqué le 23 juin que cette loi serait abrogée.
Cette décision de supprimer l’ensemble des lois et restrictions instaurées en relation avec le Covid se place donc dans la droite ligne de l’abrogation de l’obligation vaccinale. Le Covid sera donc désormais considéré comme une « maladie dangereuse des voies respiratoires » comme les autres, tandis que la population autrichienne dispose d’une bonne immunité due entre autres aux multiples infections contractées au cours de la pandémie, selon les déclarations du ministre.
Le chancelier Karl Nehammer a confirmé l’annonce de son ministre :
« Les mesures anti-covid ne sont pas une fin en soi, elles doivent être supprimées lorsqu’elles ne sont plus nécessaires.
[… Il y a] maintenant suffisamment d’outils disponibles pour lutter contre ce virus, de la vaccination aux médicaments efficaces. Chacun peut se protéger lui-même, cette protection relève de la responsabilité individuelle. »
Du côté du FPÖ, fer de lance de la lutte contre les restrictions anti-covid et contre l’obligation vaccinale, le constat est fait que leurs revendications et arguments sont reconnus… mais avec plusieurs mois de retard et après moult pressions et abus de pouvoir.