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« On va tous mourir ! » : l’extrémisme vert en action

Sovereignty.pl est un site d'opinion en langue anglaise avec des chroniqueurs et commentateurs conservateurs polonais qui écrivent sur les grands sujets alimentant le débat public dans leur pays.

Temps de lecture : 5 minutes

Les défenseurs polonais du climat s’inspirent de leurs collègues plus à l’ouest. Ils ne sont pas encore aussi radicaux et leurs actions sont moins spectaculaires, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne se mettent à reproduire les frasques parisiennes ou londoniennes. En Pologne aussi, on assiste aujourd’hui à l’arrivée des « Khmers verts ».

Un article de Zuzanna Dąbrowska publié en anglais sur Sovereignty.pl. Pour voir la version intégrale en anglais sur Sovereignty.pl, cliquez ici.

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En Grande-Bretagne, l’organisation Just Stop Oil demande l’abandon immédiat de l’extraction des combustibles fossiles car, selon elle, continuer à les extraire est un « crime contre l’humanité ». Ils exigent la suspension de l’octroi de concessions pour ce type d’activité dans tout le pays. En novembre 2022, ses militants ont annoncé qu’ils suspendaient temporairement leurs actions et donnaient au gouvernement le temps de réfléchir. C’était, de fait, un ultimatum : soit les autorités se plient aux exigences des opposants à l’extraction du pétrole et du gaz, soit les climatistes agiront de manière encore plus radicale. On cherche en vain dans les documents distribués par JSO des propositions rationnelles et réalistes pour la grande transformation qu’ils appellent de leurs vœux.

Just Stop Oil n’a pas de cellule en Pologne. Les défenseurs polonais du climat agitent plutôt la bannière de la lutte contre le charbon. En septembre 2019, des militants de Greenpeace ont bloqué un navire charbonnier qui se dirigeait vers le port de Gdańsk. Ils ont peint d’énormes lettres sur le côté du bateau avec l’inscription « Stop au charbon ». La même année, le voilier Rainbow Warrior de Greenpeace est entré dans le port et a jeté l’ancre au terminal charbonnier, empêchant le déchargement de combustible en provenance du Mozambique à destination de la Pologne. « Pour éviter que la crise climatique ne se transforme en catastrophe, la Pologne, comme les autres pays de l’Union européenne, doit abandonner le charbon d’ici à 2030 et les autres combustibles fossiles – gaz et pétrole – au cours de la prochaine décennie », prévient Greenpeace Pologne, la plus grande et la plus connue des organisations de défense de l’environnement. « Il nous reste 11 ans pour éviter la catastrophe climatique. Si rien n’est fait, le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui cessera d’exister dans quelques décennies. La Pologne doit arrêter de brûler du charbon d’ici à 2030. Pendant ce temps, au lieu de se préoccuper de la sécurité des Polonaises et des Polonais et de la raison d’État, notre gouvernement défend les intérêts du lobby du charbon et des importateurs de combustibles étrangers », a déclaré en 2019 Paweł Szypulski, directeur de programme de Greenpeace Pologne.

Bientôt tous morts si on ne fait rien

Pourtant, il faut reconnaître que les défenseurs polonais du climat sont encore loin derrière ceux d’Europe occidentale. Sur les bords de la Vistule, leur principale forme d’action, c’est (encore) les manifestations dans les grandes villes, au cours desquelles, en plus de se scotcher aux rues et aux bâtiments, les jeunes brandissent des slogans faisant souvent référence à la culture de masse. Ces militants ont aussi pénétré efficacement le discours public. Sous leur pression, le maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski, a entamé un dialogue avec la grève des jeunes pour le climat. Donald Tusk s’est également référé à leurs demandes lors de la convention programmatique du parti libéral Plateforme civique (PO), qu’il dirige.

À voir comment les modèles gaucho-progressistes d’Europe occidentale sont mis en œuvre avec succès en Pologne (y compris la folie des pronoms « genrés »), attendons-nous à ce que jeter de la nourriture sur des œuvres d’art devienne bientôt ici aussi une forme de protestation normale.

Du reste, nos climatistes polonais imitent déjà leurs collègues de l’Ouest. L’exemple le plus intéressant de cette manière de les singer est peut-être celui de Dominika Lasota, qui s’est mise à exister médiatiquement à l’occasion d’un échange avec le président Andrzej Duda lors du 27e sommet des Nations unies sur le climat (COP27) en novembre. Elle a rapidement été proclamée « la Greta Thunberg polonaise ». Lasota, liée au mouvement Fridays for Future, a gagné en popularité grâce à ses déclarations populistes sur son souhait « que la Pologne soit aussi développée que possible en termes d’énergie propre, parce que c’est la moins chère, la plus rapide à développer et la plus accessible ».

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Mais il est fort possible que la révolution climatique en Pologne n’ait pas même besoin d’être défendue par ces militants. Et si, voulant être les premier de la classe en matière de lutte contre le changement climatique, les autorités de notre pays commençaient à introduire de leur propre chef des solutions extrêmement radicales ? L’idée ne semble plus si farfelu après la discussion qui a éclaté suite à la publication par le journal Dziennik Gazeta Prawna, d’un article décrivant un rapport de chercheurs de Leeds préparé pour le groupe de villes C40 Cities. Varsovie figure parmi ces 100 villes qui s’efforcent de construire des « communautés justes » et son maire participe activement aux discussions organisées dans le cadre de ce forum. Le rapport en question recommandait des mesures pour « sauver le climat ». Pour le citoyen lambda, ces idées, qui comprennent des limitation sur ce que l’on mange et sur les vêtements qu’on achète, paraissent totalement utopiques. Il est ainsi recommandé que chaque personne ait droit à 16 kg de viande par an ou même, dans une version plus ambitieuse, de se passer complètement de viande. Pour les laitages, les chercheurs préconisent également un objectif progressif de 90 kg par personne et par an ou un objectif ambitieux de 0 kg. Chaque personne pourrait acheter 8 vêtements neufs par an, même si l’objectif est de seulement 3. Les progressistes veulent également réduire le nombre de voitures à 190 voitures pour 1000 habitants (contre 600 aujourd’hui). L’idéal, c’est zéro. Si ces recommandations devaient entrer en vigueur, chacun pourrait effectuer deux vols en avion par an, mais ces vols ne pourraient pas dépasser 1500 km. L’option radicale : un vol tous les trois ans. À la mi-février, le groupe C40 Cities et l’Open Society Foundations liée au milliardaire George Soros ont lancé un programme pilote appelé « European Global Green New Deal ». L’objectif du projet est d’analyser « le rôle des villes européennes dans la lutte contre le changement climatique ». Varsovie a rejoint le programme. S’il est vrai que M. Trzaskowski se dissocie des affirmations selon lesquelles il prévoirait d’introduire des « tickets de rationnement pour la la viande », on peut trouver en ligne des enregistrements de ses discours dans lesquels il se vante de mettre en œuvre les exigences climatiques ici et maintenant.

Bien entendu, les exigences radicales du C40 ont recueilli le soutien de Greenpeace. « Tous ces changements doivent servir à rendre nos villes plus agréables à vivre, plus saines et plus sûres. Moins d’accidents de la route, moins de maladies cardiovasculaires et, qui plus est, sans que nous soyons obligés de manger des choses moins bonnes », a affirmé le responsable de l’organisation en Pologne, Paweł Szypulski.

Le monde que nous proposent les activistes climatiques, apparemment soutenus dans certains domaines par des politiciens libéraux, est un monde d’absence de propriété, d’opportunités limitées et de pauvreté. Ce sont les gens ordinaires qui supporteront les coûts de la transition énergétique radicale, à la fois en termes de coûts financiers directs (avec l’abandon du charbon, encore relativement bon marché en Pologne, au profit d’énergies renouvelables plus chères à cause des technologies insuffisamment développées) et en termes de conditions de vie. Les riches continueront à utiliser des jets privés et à faire venir des steaks de choix d’Argentine. Les autres sont censés cesser de voler et vivre dans l’illusion que c’est grâce à cela que la catastrophe ne s’est pas encore produite.

Version intégrale (en anglais) sur Sovereignty.pl

Traduction : Visegrád Post