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Lettre ouverte à Madame l’Ambassadeur de France en Hongrie, Claire Legras, suite à son soutien au 28e « festival de la fierté »

Temps de lecture : 3 minutes

LETTRE OUVERTE

Madame l’Ambassadeur,

En tant que Français vivant en Hongrie, je suis très attristé, et même choqué, que l’ambassade de France se soit associée à la déclaration commune publiée à l’occasion du 28e « festival de la fierté » à Budapest. Par ce type d’actions, la crédibilité de la France dans le monde est en train de chuter. Jadis admirée, elle est de plus en plus méprisée à cause de son ralliement aux idéologies progressistes.

Je suis choqué que la République française que vous représentez se soit associée à cette démarche injuste. Oui, profondément injuste, car les personnes dites LGBT peuvent défiler en toute liberté et quiétude à Budapest, capitale d’un pays où elles disposent d’un contrat d’union civile, et ne sont nullement discriminées. J’aimerais donc savoir concrètement ce qui vous préoccupe dans « la législation et la rhétorique politique hongroise », qui, selon les signataires, « contribuent à la stigmatisation de la communauté LGBT ».

La loi hongroise, votée par un parlement démocratiquement élu, contrevient en effet à certaines attentes des groupes de pression LGBT qui œuvrent ardemment à la modification des valeurs européennes et surtout, veulent influencer les enfants dès le plus jeune âge, au mépris de la volonté des parents. C’est pour cela que la loi hongroise bannit la propagande LGBT dans les écoles.

Face à la progression terrifiante de cet agenda à l’ouest, notamment en France, où le directeur d’une école catholique peut, sous la pression de groupes LGBT, être contraint à la démission et être attaqué en justice pour homophobie, diffamation, injure et provocation publique à la haine simplement parce qu’il a le souci de maintenir dans son établissement un enseignement conforme à la doctrine de l’Église catholique ; en France, où des services pédiatriques proposent désormais à des enfants dits « trans » des traitement hormonaux bloqueurs de puberté, je suis heureux que la loi hongroise protège nos enfants. Car le seul objectif de la loi si virulemment critiquée est simplement de protéger nos enfants des propagandes LGBT contre nature, elle n’est en rien une stigmatisation des personnes dites LGBT.

Ce que la Hongrie rejette, et moi avec – pour la sauvegarde du bien commun et la protection de nos enfants‑, c’est la pression idéologique croissante exercée par les organisations LGBT, et non l’orientation sexuelle des personnes dites LGBT et la liberté de vivre leur sexualité. Nous respectons entièrement en tant que personne tout individu, indépendamment de son orientation sexuelle, mais nous rejetons l’idéologie que certains groupes politisés veulent nous imposer selon un agenda qui entre en contradiction avec nos valeurs fondamentales.

Je rejette, en tant que citoyen français, l’alignement de la République française sur un agenda contraire aux valeurs européennes fondées sur notre civilisation d’essence chrétienne.

Je comprends la situation difficile à laquelle vous êtes confrontée en tant que représentante de la France en Hongrie, car si vous aviez refusé de signer cette déclaration, cela aurait eu des conséquences fâcheuses pour votre carrière professionnelle.  Mais force est de constater que votre signature entre en contradiction avec l’enseignement de l’Église catholique, en particulier les principes non négociables énoncés à plusieurs reprises par le Pape Benoit XVI, aussi inclus dans la doctrine sociale de l’Église : respect et défense de la vie humaine de sa conception à sa fin naturelle, famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, liberté des parents dans l’éducation de leurs enfants, promotion du bien commun sous toutes ses formes. La Hongrie a inscrit ces principes dans sa loi fondamentale, c’est tout à son honneur. Attaquer la Hongrie pour cela revient à entrer en contradiction avec l’enseignement de l’Église catholique.

Alors, bien-sûr, certains m’accuseront de dérive idéologique inacceptable et d’intolérance. Mais qui est à la dérive ? Comment le relativisme, qui par nature n’est arrimé à aucun point d’ancrage, peut‑il nous accuser de dérive dangereuse, alors que nous ne faisons que nous référer à la morale chrétienne millénaire ? C’est bien cela le problème : en rejetant l’héritage chrétien de notre civilisation, la République française et les institutions de l’Union Européenne sont en train de nous conduire vers un nouveau type de totalitarisme dont on peut déjà percevoir les signes précurseurs. La Hongrie, qui a subi plusieurs fois la domination de régimes totalitaires, sent d’instinct le danger qui nous menace. Pour cela, l’Europe ferait mieux d’être à son écoute.

Je vous prie d’agréer, Madame l’Ambassadeur, l’assurance de mes sentiments respectueux, ainsi que de ma gratitude pour toutes les actions que vous menez par ailleurs en faveur de la coopération et du renforcement des liens entre la Hongrie et la France.


Les propos, idées, thèses et opinions que contient cette lettre ouverte n’engagent que son auteur.