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Vers une prolongation de l’accord sur le transit des céréales ukrainiennes

Temps de lecture : 2 minutes

Europe centrale – Les ministres de l’Agriculture hongrois, polonais, bulgare, roumain et slovaque ont signé, mercredi 19 juillet à Varsovie, un accord prévoyant la poursuite de leur coopération sur la question des céréales ukrainiennes et demandant instamment à l’Union européenne la prolongation jusqu’au 31 décembre de l’interdiction de l’importation de céréales en provenance d’Ukraine dans ces cinq États membres, une mesure mise en place pour le moment jusqu’au 15 septembre.

Cette prise de position de ces cinq pays d’Europe centrale intervient alors que la Russie vient de dénoncer l’accord avec l’Ukraine qui permettait à cette dernière d’exporter des céréales au départ des ports de la mer Noire dont elle a encore le contrôle. En effet, depuis ce jeudi 20 juillet, la Russie considère désormais tous les navires à destination de l’Ukraine comme des transporteurs potentiels d’équipements militaires et se réserve a priori le droit de les attaquer le cas échéant, tandis que Kiev a décidé de passer outre.

En avril dernier, la Hongrie et la Pologne avaient les premiers pris l’initiative d’interdire les importations de céréales ukrainiennes qui avaient décuplé entre 2021 et 2022 à destination de l’Union européenne, cassaient le marché vis-à-vis des producteurs hongrois et polonais et étaient de qualité inférieure aux normes européennes. Les gouvernements slovaque, roumain et bulgare avaient pris des mesures similaires quelques jours plus tard.

Le ministre hongrois de l’Agriculture, István Nagy, a notamment déclaré à ce sujet sur Facebook : « Les ministres de l’agriculture des pays de la ligne de front ont adopté une déclaration commune pour faire face aux difficultés du marché pour les produits agricoles ukrainiens. Le document indique que l’interdiction d’importation des céréales ukrainiennes devrait être maintenue après le 15 septembre, au moins jusqu’à la fin de l’année pour l’Union européenne.

À l’initiative de la Hongrie, les participants à la réunion ont également convenu que les frais de transport en transit devraient être subventionnés par Bruxelles. Les céréales ukrainiennes doivent être livrées à leurs marchés traditionnels, faute de quoi une crise alimentaire pourrait se développer, ce qui augmenterait les migrations.

L’UE doit comprendre nos difficultés et agir, car des défis apparaissent dans un nombre croissant d’États membres.

Nous sommes solidaires de l’Ukraine, mais nous avons une responsabilité envers les agriculteurs hongrois, dont nous défendrons les intérêts.

Je remercie le Premier ministre Mateusz Morawiecki pour sa présence à notre réunion d’aujourd’hui et pour son soutien. »

De son côté, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a tenu des propos très clairs sur cette question : « La réouverture de la frontière [avec l’Ukraine pour les produits céréaliers – ndlr.] est prévue dans moins de deux mois, le 15 septembre, conformément à une décision de la Commission européenne.

Je tiens à préciser, ici au ministère de l’agriculture de la République de Pologne, que nous n’ouvrirons pas cette frontière. Soit la Commission européenne accepte d’élaborer […] des règlements qui prolongent cette interdiction, soit nous le ferons nous-mêmes.

[…] Nous serons fermes, nous serons résolus, nous défendrons l’agriculteur polonais. C’est la première chose. Deuxièmement, s’il y a d’autres signes de déstabilisation sur d’autres marchés agricoles, sur d’autres marchés de matières premières agricoles, nous ferons la même chose. Nous ferons la même chose, parce que le gouvernement de la République de Pologne est obligé de protéger l’agriculture polonaise. »