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La Slovaquie suspend ses livraisons d’armes à l’Ukraine

Temps de lecture : 2 minutes

Slovaquie – La victoire de Robert Fico et de son parti, le Smer-SD, lors des élections législatives slovaques du samedi 30 septembre, a déjà des répercussions concrètes avant même qu’une coalition ne se soit formée en vue du futur gouvernement. Outre que le gouvernement intérimaire a décidé mettre en place, pour dix jours, des contrôles anti-migrants à la frontière hongroise en réponse à une mesure identique prise par la Pologne, la Tchéquie et l’Autriche aux frontières slovaques, la présidente – progressiste et pro-ukrainienne ! – Zuzana Čaputová s’est opposée, ce mercredi 4 octobre, à ce que le gouvernement slovaque envoie davantage d’équipements militaires en Ukraine.

En effet, tandis que le ministre de la Défense du gouvernement intérimaire slovaque, Martin Sklenár, envisageait de fournir à l’Ukraine un nouveau paquet d’aide militaire (incluant des munitions pour les chars T-72 et d’autres types de munitions), Mme Čaputová s’y est opposée, bien qu’elle y soit personnellement favorable, en argumentant qu’il était nécessaire de respecter les résultats des élections législatives, remportées par le Smer-SD, dans la mesure où ce parti avait justement promis aux électeurs de mettre fin à l’aide militaire slovaque en faveur de Kiev. Or, la présidente slovaque a confié, ce lundi 2 octobre, à Robert Fico la mission de former un nouveau gouvernement dans les quinze jours.

Respecter le résultat des élections

Le porte-parole de Mme Čaputová, Martin Strižinec, a ainsi précisé la position de la présidente : 

« Le cabinet intérimaire, qui fonctionnera jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement slovaque, n’a pas de mandat pour transférer des armes à l’Ukraine,

car le parti négociant la formation d’un gouvernement s’y oppose. […] Tous les partis politiques qui négocient aujourd’hui un nouveau gouvernement […] rejettent catégoriquement cette aide [militaire à l’Ukraine, ndlr.]. Dans cette situation,

décider de la fourniture de matériel militaire ne constituerait pas un bon précédent pour un changement de pouvoir politique après toute élection. Ni aujourd’hui ni à l’avenir. »

Prague déplore la décision de Bratislava

De son côté, le Premier ministre tchèque Petr Fiala – par ailleurs un allié politique de Zuzana Čaputová – a vivement critiqué cette décision de Bratislava :

« Il m’est difficile de commenter la décision d’un autre pays pour des raisons évidentes, mais j’espère qu’il n’est pas impoli de dire que je ne considère pas cette action de la Slovaquie comme heureuse.

[…] L’Ukraine a besoin de notre aide, et elle en a besoin rapidement, car elle lutte non seulement pour son indépendance, mais aussi pour la paix en Europe. C’est pourquoi nous devons saisir toutes les occasions d’aider l’Ukraine. »