Hongrie- Migrants détenus, police et armée renforcées, seconde clôture mise en place à la frontière. On n’entend moins parler des migrants arrivant par les Balkans, pourtant la Hongrie se prépare à une nouvelle vague. Pour le premier ministre Viktor Orbán, la Hongrie est en état de siège.
La Hongrie « ne peut pas prendre le risque de changer le fondement du caractère ethnique du pays », a-t-il réaffirmé récemment lors d’une intervention devant la Chambre de commerce et d’industrie de Budapest, convaincu que cela entraînerait une « dépréciation de sa valeur » et mènerait au « chaos ».
« Comment y parvenir ? », s’est-il interrogé . « D’abord en préservant l’homogénéité ethnique. C’est le genre de choses qu’on peut dire aujourd’hui, et pour lesquelles on était exécuté il n’y a pas si longtemps, dans la mesure où il est désormais prouvé que trop de mélanges entraîne des problèmes », a-t-il déclaré.
Cependant, le premier ministre hongrois n’est pas opposé à l’immigration, malgré tout. Et il est même plutôt en faveur d’une immigration, pourvu qu’elle vienne d’Europe. Qu’elle soit ukrainienne, dans l’Est du pays, ou occidentale, à Budapest. Ses récents propos invitant avec une note de sarcasme les réfugiés occidentaux en Hongrie ne sont d’ailleurs pas passés inaperçus.
En revanche, Viktor Orbán est plus ferme que jamais concernant l’immigration extra-européenne, et en particulier l’immigration illégale.
La Hongrie en état de siège
La barrière à la frontière, érigée durant l’été 2015, se voit en ce moment renforcée par une seconde clôture. Dotée de différents appareils électroniques pour améliorer la surveillance et la réactivité des forces de protection du territoire, cette seconde barrière devrait rendre la frontière imperméable. C’est ce qu’espère en tout cas le gouvernement hongrois qui craint une nouvelle vague de migrants.
« Nous ne pouvons pas nous relâcher, maintenant aussi, nous sommes en état de siège, et si la vague migratoire a diminué, elle n’a pas pour autant cessé, » a déclaré début mars le premier ministre Orbán devant les nouvelles recrues de la police ayant prêté serment pour défendre la Hongrie, « au péril de leur vie, si cela est nécessaire ».
Car pour l’homme fort de Budapest, la sécurité est la condition préalable pour que la Hongrie, et l’Europe, puissent espérer un avenir brillant. La sécurité, et aussi l’état de droit.
« Les lois s’appliquent à tous de la même façon, y compris aux migrants venant ici, et aucune bande vociférante se réclamant des droits de l’Homme ne permet de passer outre ».
« L’immigration est le cheval de Troie du terrorisme, » a rappelé M. Orbán. « Nous ne pouvons pas compter sur Bruxelles et sur l’Union européenne, ils ne font que nous rendre la tâche plus difficile. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, » a-t-il encore déclaré devant les jeunes recrues des chasseurs frontaliers.
Nouveaux traitements pour les migrants
La Hongrie a aussi pris sur elle de contrevenir ouvertement à certaines conventions internationales, comme en témoignent les critiques de l’UE et de l’ONU. Mais cela est assumé.
Désormais, la Hongrie expulse systématiquement tout clandestin intercepté sur son sol. Leur renvoi en Serbie est automatique. Quant à ceux qui font une demande d’asile, ils sont désormais détenus dans des centres fermés, où ils sont logés dans des conteneurs, afin d’éviter que les fraudeurs n’utilisent cette procédure dans le seul but d’entrer dans l’UE et continuer ensuite illégalement leur chemin, comme l’ont fait jusque là la quasi-unanimité des « demandeurs d’asile ».
Pendant ce temps-là, la presse mondialiste s’efforce de faire passer les gardes hongrois pour des tortionnaires sadiques et malintentionnés, avec pour seules « preuves » des photos de bleus ou de morsurres et des témoignages de migrants présents en Serbie. Mais cette nouvelle attaque injuste et disproportionnée n’affectera pas le gouvernement, fort du soutien de la population hongroise sur la question migratoire.
Selon Viktor Orbán, la Hongrie est aujourd’hui un des pays les plus sûrs d’Europe. Et il entend bien préserver cet atout, en vue de mener le pays vers la révolution économique qu’il entend entreprendre.