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L’essentiel de l’actualité du 15 au 21 mars dans le V4

Temps de lecture : 9 minutes

Groupe de Visegrád

Hongrie

  • Ce Lundi 15 mars, fête nationale en Hongrie, le parti nationaliste Mi Hazánk a organisé une manifestation dans les rues de Budapest pour protester contre les restrictions anti-Covid imposées par le gouvernement et réclamer la réouverture totale de tous les restaurants, commerces et lieux culturels. Le parti s’est également prononcé contre l’agenda de Davos, l’obligation vaccinale et les passeports sanitaires.
  • Ce même lundi 15 mars, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a adressé un message d’amitié à la nation hongroise dans le cadre d’une vidéo postée sur Facebook, soulignant le symbole de liberté que représente le 15 mars : « Amour de la liberté ; ces deux mots m’ont accompagné lorsque j’ai visité Budapest en tant qu’étudiant en quête de liberté, et cela est inextricablement lié à moi, à la Hongrie et à la nation hongroise », a-t-il notamment déclaré en terminant son allocution, en hongrois, par le mot d’ordre des insurgés de 1848 : « Hajrá Magyarország, hajrá magyarok » (En avant la Hongrie ! En avant les Hongrois !).
  • Le soir du 15 mars, une inscription « Orwell Viktor » est apparue sur la colline Gellért, face au Danube, à Budapest, sans que l’on sache quel groupe en était à l’origine. La police a annoncé ne pas enquêter.
  • Lundi 15 mars, les services de la chancellerie hongroise ont également lancé un nouveau site, www.primeminister.hu, totalement rédigé en anglais et consacré à la biographie et à l’action du premier ministre Viktor Orbán ainsi qu’à la présentation du bilan de son action au gouvernement tant de 1998 à 2002 que depuis 2010.
  • Suite au scandale provoqué par un reportage tendancieux de la chaîne de télévision publique allemande Deutsche Welle dans le quartier du château à Budapest, qui envisageait la possibilité que les Juifs puissent être l’objet de persécution en Hongrie dans un proche avenir, l’association des résidents de ce quartier de la capitale hongroise a adressé une lettre ouverte à la Deutsche Welle pour protester contre le fait que « les médias de service public d’un pays préparent et publient un reportage sous un faux jour sur les travaux de reconstruction de Château de Buda ». « Nous avons été choqués de prendre connaissance d’un reportage récemment diffusé par la Deutsche Welle [… insinuant] que la rénovation du château de Buda et de la place Kossuth est la preuve d’un nationalisme extrême et que les Juifs ont peur en Hongrie. […] Notre association trouve scandaleux que le reportage donne l’impression que le gouvernement hongrois veuille restaurer l’époque de l’occupation par l’Allemagne nazie et les conditions en Hongrie de cette époque en restaurant le château de Buda. […] il est scandaleux […] que les médias de service public d’un pays, largement responsable du déclenchement et de la destruction de la Seconde Guerre mondiale, préparent et diffusent un [tel] reportage […] sur les travaux de reconstruction du château de Buda. L’affirmation selon laquelle il y a persécution des Juifs en Hongrie est également sans fondement. Nos compatriotes juifs peuvent vivre en paix et en sécurité en Hongrie », peut-on lire notamment dans ce courrier. Entretemps, la Deutsche Welle a présenté ses excuses pour ce reportage non objectif mais ne l’a cependant pas supprimé de son portail, se contentant d’y ajouter la note éditoriale suivante : « La référence historique dans ce rapport a suscité des inquiétudes chez certains téléspectateurs. Nous voudrions que ce soit clair : l’Allemagne nazie est responsable du transport forcé et du meurtre de centaines de milliers de Juifs hongrois. Nous nous excusons si ce reportage a créé une impression différente et semble unilatéral. »
  • Mercredi 17 mars, le prix Abel 2021 a été décerné à deux mathématiciens de renom : l’israélien Avi Wigderson (Princeton, USA) et le Hongrois László Lovász, ancien président de l’Académie hongroise des sciences, et professeur à l’Institut de recherche mathématique Alfréd Rényi de Budapest. Selon le jury norvégien, ces « deux mathématiciens ont apporté des contributions fondamentales à la compréhension de l’aléatoire dans le calcul sur ordinateur et à l’exploration des limites des méthodes de calcul efficaces ». M. Lovász a notamment participé au développement de l’algorithme dit LLL utilisé pour vérifier la sécurité de la technologie de cryptage.
  • Les organisateurs des festivals de Sziget, Balaton Sound et Volt ont annoncé ce jeudi 18 mars que ces manifestations culturelles n’auront finalement pas lieu cette année non plus en raison de l’épidémie de coronavirus. « Malheureusement, en raison de la taille et de l’échelle internationale des festivals, nous n’avons pas été en mesure de trouver une solution sûre et compatible avec les artistes interprètes ou exécutants. Nous espérons que nos fidèles visiteurs comprendront notre décision et saurons attendre patiemment afin que nous puissions revenir en 2022 avec des expériences de festival inoubliables », explique ainsi Norbert Lobenwein, le fondateur du Festival Volt, à Sopron.
  • Dans une vidéo publiée ce samedi 20 mars sur Facebook, le secrétaire d’État au cabinet du premier ministre, Csaba Dömötör, a présenté les résultats de la Consultation nationale sur la réouverture organisée par le gouvernement hongrois pour connaître l’avis des citoyens. 528 000 personnes ont répondu à ce questionnaire. 88% des personnes ayant répondu à la consultation souhaitent que les restrictions épidémiologiques soient progressivement supprimées sans attendre la fin de l’épidémie, 65% conviennent que les titulaires d’un certificat d’immunité devraient être exemptés de certaines mesures restrictives, 74% pensent que la première étape devrait être d’assouplir le couvre-feu après 20 heures, 87% veulent l’ouverture des restaurants et des hôtels, 75% celle des installations sportives, 58% sont d’avis que les détenteurs d’un certificat d’immunité devraient être autorisés à participer ou assister à des concerts, pièces de théâtre, événements sportifs etc. et enfin 79% disent que seuls les étrangers vaccinés ou titulaires d’un certificat d’immunité doivent pouvoir entrer sur le territoire hongrois jusqu’à la fin de l’épidémie.
  • Samedi 20 mars, plusieurs centaines de manifestants ont marché dans les rues de Budapest pour protester contre les restrictions covidiennes. Près de deux cents participants ont été contrôlés et seront a priori punis d’une amende.
  • La Hongrie va interdire le plastique à usage unique cet été.
  • La Hongrie a emprunté 348,5 millions d’euros à la société de crédit norvégienne Export Credit Norway pour financer la modernisation de son armée dans la cadre du projet Zrínyi.
  • Deux églises ont été vandalisées. Une grecque catholique à Gödöllő et une chapelle catholique à Budapest.

Pologne

  • La Cour suprême polonaise (cour de cassation) décrète que toutes les restrictions sur les déplacements du printemps étaient illégales car non fondées sur une loi votée par le parlement (mais sur de simples décrets), ce qui veut dire que les tribunaux vont systématiquement annuler toutes les amendes infligées aux gens qui n’ont pas respecté le confinement du printemps. C’est le défenseur des droits qui avait déposé des recours en cassation.
  • La société polonaise InPost a annoncé ce lundi 15 mars avoir racheté le réseau français Mondial Relay spécialisé dans la logistique de colis pour le commerce en ligne et également présent en Espagne, au Portugal et au Benelux.
  • Le ministre polonais de la Santé, Adam Niedzielski, a annoncé ce mercredi 17 mars de nouvelles restrictions sanitaires du 20 mars au 9 avril pour l’ensemble de la Pologne, refermant hôtels, restaurants, théâtres, musées etc. Ces nouvelles restrictions sont justifiées par l’apparition de la mutation dite « britannique » dans le pays. La situation est particulièrement tendue dans les voïvodies de Mazovie, de Silésie, de Petite et de Grande Pologne avec une augmentation de 17% du nombre de personnes hospitalisées pour cause de Covid par rapport à la semaine précédente.
  • Selon les chiffres publiés ce lundi 15 mars par l’Office central polonais des statistiques (GUS), l’indice d’inflation sur un an était de 2,4% pour le mois de février, contre 2,6% pour le mois de janvier. Ce ralentissement est vraisemblablement dû à des changements dans la structure des dépenses de consommation des ménages polonais en raison des restrictions liées à la pandémie.
  • Dans un entretien publié ce mardi 16 mars par le quotidien Rzeczpospolita, l’ancien leader du syndicat Solidarność et ancien président polonais, Lech Wałęsa, a exprimé une sorte de rétrospective sur sa vie : « J’ai fait tout ce que j’avais prévu pour moi – et même plus. Et je me suis assumé dans ma jeunesse, quand j’ai écouté mes parents et mes grands-parents qui aspiraient à libérer la Pologne et voulaient vivre pour voir quand nous sommes arrivés à l’arrêt de la « liberté » . Et le destin m’a placé à la tête quand nous y sommes arrivés. Et c’est ma plus belle réussite » concluant même avec une pointe d’humour : « J’ai déjà tout fait dans ce monde. Il ne me reste que la papauté, mais c’est hors d’atteinte ».
  • Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est rendu à Paris ce mercredi 17 mars où il a déposé une gerbe en hommage au syndicat Solidarność avant de s’entretenir avec le président français Emmanuel Macron au palais de l’Élysée.
  • Selon un sondage publié ce vendredi 19 mars par wPolityce, 71% des Polonais estiment que la situation de la Pologne serait moins bonne en dehors de l’Union européenne contre 15% qui sont d’un avis contraire. 52% des partisans du PiS, 90% de ceux de l’opposition libérale (KO) et 90% de ceux de Polska 2050 partagent cette opinion.
  • Selon un autre sondage publié ce mardi 26 par le quotidien Gazeta Wyborcza, le nombre de Polonais souhaitant se faire vacciner contre le coronavirus serait en baisse, à 51,6%, tandis que 30,5% expriment un avis contraire.
  • Une « marche pour la liberté » a été organisée ce samedi 20 mars dans les rues de Varsovie pour protester contre les restrictions sanitaires décrétées pour cause de coronavirus. « Nous défendrons les droits fondamentaux : liberté d’expression, de mouvement, des affaires, de réunion et des procédures médicales, nous opposant à la vaccination obligatoire, aux expériences médicales et à la censure des journalistes, scientifiques et médecins », ont expliqué les organisateurs sur leur site internet. Quelques célébrités telles que le chanteur Ivan Komarenko et le voyageur et journaliste Wojciech Cejrowski y ont participé ainsi que Justyna Socha et le député monarchiste Grzegorz Braun, membres tous deux du parti nationaliste Konfederacja. Les manifestants – au nombre de plusieurs centaines – portaient notamment des banderoles avec les slogans « Stop à la vaccination obligatoire », « Stop à la plandémie », « Stop à la thérapie génétique », « Les enfants à l’école » et ont chanté :  « Toute la Pologne chante avec nous … avec des masques ». Des échauffourées ont eu lieu en fin de manifestation à Pole Mokotowskie entre certains manifestants et les forces de l’ordre, deux policiers ayant été blessés tandis que la police dispersait la manifestation considérée comme « une menace pour la santé et la vie humaine » par les autorités sanitaires.

Slovaquie

  • La crise gouvernementale n’en finit pas en Slovaquie. Ce lundi 15 mars, le ministre du Travail, Milan Krajniak, a ainsi démissionné de ses fonctions, un départ sur fond de crise du Covid et d’actions menées par le premier ministre Igor Matovič sans se concerter avec les partenaires de sa coalition qui, tant le ministre de l’Économie Richard Sulík (SaS) que Veronika Remišová (Za L’udí), exigent désormais son départ. « Ça ne peut pas continuer comme ça. Seule l’éviction de Matovič pourra sauver ce gouvernement », a ainsi déclaré Richard Sulík. « Le pays a besoin d’une gouvernance calme, ce n’est pas possible avec Igor Matovič ». M. Sulík a de plus menacé de quitter le gouvernement après le 24 mars si aucun accord n’est trouvé d’ici là.
  • Les autorités sanitaires slovaques ont annoncé ce jeudi 18 mars que les ressortissants slovaques ne seront plus autorisés à quitter le pays pour raison touristique à partir de ce samedi 20 mars. Des contrôles seront effectués aux frontières et dans les aéroports.

Tchéquie 

  • Selon un sondage Kantar, ANO (20,5%), le parti du premier ministre Andrej Babiš perd la tête des sondages pour la première fois depuis les élections de 2017, doublé par le Parti pirate (22%). La coalition de centre-droit est à 17,5%. Le sondage a été réalisé fin février, au moment où le gouvernement a introduit de nouvelles restrictions covidiennes.
  • Lors de sa visite en Israël avec son homologue hongrois Viktor Orbán, Andrej Babiš y a inauguré le 11 mars un bureau diplomatique à Jérusalem, deux semaines après que l’État hébreu ait livré 5 000 doses du vaccin anti-Covid Moderna aux autorités sanitaires tchèques. Cette faveur vis-à-vis d’Israël, que M. Babiš qualifie de « partenaire stratégique » de la Tchéquie, est vivement contesté par les Palestiniens qui revendiquent la partie orientale de la ville comme capitale de leur État. Le ministère des Affaires étrangères palestinien a ainsi qualifié l’ouverture de cette représentation diplomatique tchèque « d’attaque flagrante contre le peuple palestinien et ses droits, une violation flagrante du droit international », tandis que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, rappelait depuis Le Caire que « le statut juridique de Jérusalem sera affecté par la décision d’un pays ou d’un autre d’ouvrir des bureaux de représentation. Jérusalem-Est est une terre occupée en vertu du droit international ». De son côté, le ministre tchèque des Affaires étrangères, Tomáš Petříček, a tenu à préciser que « la création du bureau n’a aucun impact sur la volonté de la Tchéquie de développer davantage ses relations politiques et économiques avec l’Autorité palestinienne ».
  • À l’heure où le plastique à usage unique commence à être banni de notre univers quotidien, deux étudiants tchèques, Zuzana Zvěřová et Miroslav Myrončuk, viennent de développer une solution alternative et originale : des gobelets comestibles. « Nous avons pensé à la plus grande motivation des gens pour sauver la planète. Puis nous nous sommes dit que les gens ont souvent un biscuit avec leur café. Et quelle meilleure motivation que la simple nourriture », explique ainsi Zuzana Zvěřová comment est né ce concept Drink and Eat. « Nous avons eu beaucoup d’essais et d’erreurs, nous avons fait toutes les combinaisons de pâte possibles à la maison. Nous avons essayé la pâte à bonbons, la pâte à muffins, la pâte à crêpes… ». Ces tasses comestibles peuvent désormais contenir – et ce pendant près de 12h – des boissons froides ou chaudes et une fois qu’on a terminé son cappuccino à emporter, on peut manger la tasse au lieu de la jeter. Quand bien même elle serait jetée, elle ne pollue pas car elle est biodégradable.
  • Un homme a été condamné à six ans de prison ferme pour apologie du terrorisme. Il avait, dans une discussion en ligne, approuvé l’attaque de la mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande.