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Les relations tchéco-polonaises au beau fixe
La guerre entre la Russie et l’Ukraine semble avoir beaucoup rapproché la Pologne et la Tchéquie alors que, jusqu’au début du mois de février, le conflit autour de la mine de lignite de Turów, pour lequel Prague s’était tourné vers la CJUE, envenimait sérieusement les relations entre les deux pays. Le mercredi 27 avril, le président polonais Andrzej Duda était en visite à Prague où il a notamment rencontré son homologue tchèque Miloš Zeman et le Premier ministre Petr Fiala.
Le Parlement européen adopte une nouvelle résolution contre la Hongrie et la Pologne
Il ne faudrait pas penser que la trêve relative observée par les instances européennes vis-à-vis de la Pologne soit amenée à s’installer dans la durée, alors que la Hongrie – pour son refus de sacrifier ses intérêts nationaux – est désormais attaquée bille en tête avec ledit mécanisme de conditionnalité. Tout au plus s’agit-il là d’un armistice temporaire pour cause de guerre russo-ukrainienne. Ce jeudi 5 mai, le Parlement européen a adopté une nouvelle résolution condamnant la « détérioration des valeurs de l’Union européenne en Hongrie et en Pologne ».
Hongrie
La compagnie hongroise Tungsram licencie la moitié de ses effectifs
L’ancien fleuron de l’industrie hongroise, fondé en 1896 à Budapest par Béla Egger, fait déjà face à des difficultés financières depuis un certain temps. L’entreprise, qui avait tout d’abord annoncé des fermetures partielles de cinq usines (Budapest, Hajdúböszörmény, Kisvárda, Nagykanizsa et Zalaegerszeg) entre le 11 et le 22 avril, a fait savoir le mercredi 27 avril qu’environ 1600 employés (sur 3100) seraient licenciés d’ici la fin de l’année 2022.
Le chômage est au plus bas depuis 1989
Selon les chiffres publiés ces derniers mois par l’Office central hongrois de statistiques (Központi Statisztikai Hivatal, KSH), le taux de chômage est actuellement de 3,6% en moyenne en Hongrie – ce chiffre est le plus bas depuis la chute du communisme en 1989. Le but actuel des autorités hongroises est de « lisser » les disparités régionales qui existent encore. Ainsi, tandis que le taux de chômage est de 2% dans l’ouest du pays (à la frontière autrichienne), il est encore de 7% dans le nord de la Hongrie.
Les députés de Momentum ont boycotté la séance inaugurale du Parlement
Ce lundi 2 mai, les dix députés du mouvement Momentum ont quitté la séance inaugurale du Parlement hongrois après avoir prêté serment. Leur chef de file, András Fekete-Győr, a expliqué vouloir ainsi protester contre le fait qu’il y ait « un système électoral, un système médiatique en Hongrie dont nous savons qu’il est antidémocratique ». Selon lui, c’est aussi la raison pour laquelle les Hongrois ne reçoivent pas de fonds de l’Union européenne et que le pays ne peut pas se développer autant qu’il le devrait : « Nous devons faire en sorte que ces fonds européens arrivent dans le portefeuille des Hongrois. […] Dans les années à venir, notre travail consistera à mobiliser et à organiser les communautés pour le changement, principalement à l’extérieur du Parlement, et bien sûr nous serons également impliqués à l’intérieur des murs du Parlement. Nous proposerons une alternative au système, une alternative patriotique et progressiste ».
Des pompistes déposent un recours contre le plafonnement du prix du carburant
Le plafonnement du prix du carburant décidé par le gouvernement hongrois en novembre dernier ne fait pas l’unanimité parmi les pompistes. C’est ainsi qu’un collectif d’une cinquantaine de petites stations-services hongroises s’apprête à déposer une plainte constitutionnelle ainsi qu’un recours devant la Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, comme l’a annoncé leur avocat Dániel Karsai à la presse. Selon les plaignants, les dispositions gouvernementales plafonnant le prix du carburant à 480 forints par litre (soit 1,26 €) les obligent à vendre à perte. À titre de comparaison, le litre d’essence coûte actuellement environ 1,74 € en Slovaquie voisine,
Miskolc, Pécs et Budapest sélectionnées pour le programme Climate Neutral and Smart Cities
Le maire de Budapest, Gergely Karácsony, a annoncé le 29 avril que la Commission européenne venait de décider d’allouer un financement direct aux projets « verts » de la capitale hongroise dans le cadre de la mission « Climate Neutral and Smart Cities » visant à aider à atteindre les objectifs climatiques dans 100 villes d’Europe d’ici 2030 : « La Commission européenne va donner la priorité au soutien de Budapest pour atteindre l’objectif climatique de 2030. La Commission a sélectionné 100 villes européennes pour son programme ‘Climate Neutral and Smart Cities’, dont trois villes hongroises : Miskolc, Pécs et Budapest. La mission est de faire de ces villes des centres d’expérimentation et d’innovation dont les bons exemples et les bonnes pratiques peuvent être reproduits dans toutes les villes européennes, afin que, d’ici 2050 au plus tard, toutes les villes de l’UE soient neutres sur le plan climatique. […] Cela donne à Budapest, la capitale de la Hongrie, aux côtés de Miskolc et de Pécs, une énorme opportunité que nous devons saisir. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, mais nous demandons également le soutien et la coopération du gouvernement hongrois, car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons réussir ! »
Szijjártó : la Hongrie a besoin du pétrole russe
Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, a réitéré, ce mardi 3 mai, lors d’une conférence de presse avec son homologue kazakh, Mukhtar Tleuberdi, le refus hongrois de s’associer à des sanctions contre la Russie dans le domaine énergétique : « Le gouvernement ne votera pas pour des sanctions qui rendraient impossible le transport de pétrole et de gaz russes vers la Hongrie, car cela mettrait en danger la sécurité énergétique de la Hongrie en raison de l’état des infrastructures […] Nous sommes honnêtes sur le fait que nous ne sommes pas prêts à renoncer à la sécurité de l’approvisionnement énergétique de notre pays. […] Nous examinons cette question exclusivement du point de vue de l’intérêt national hongrois. Nous ne nous soucions pas de ce qu’ils pensent de cela à l’Est ou à l’Ouest, que ça paraisse bon ou mauvais. C’est une véritable question de sécurité d’approvisionnement pour nous, car il est actuellement physiquement impossible d’exploiter l’économie hongroise sans pétrole russe ». Cette position de la Hongrie est plus ou moins partagée par la Bulgarie, la Grèce, la Slovaquie et la Tchéquie, dont les économies dépendent largement des importations de pétrole et de gaz russes.
Un nouveau nonce apostolique pour la Hongrie
La conférence épiscopale hongroise a annoncé, ce mardi 3 mai, que le pape François venait de nommer le prélat américain Michael Wallace Banach, archevêque titulaire de Memphis (États-Unis), au poste de nonce apostolique à Budapest. Mgr. Banach a 60 ans et occupe des fonctions diplomatiques pour le Saint-Siège depuis une trentaine d’années.
Lancement d’un programme de coopération magyaro-ouzbek
Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, a annoncé, ce mercredi 4 mai à Tachkent (Ouzbékistan), que les autorités hongroises et ouzbèkes s’apprêtent à lancer un programme de coopération dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie nucléaire, de la gestion de l’eau et de la protection des frontières. Ladite coopération « ouvrira la possibilité aux entreprises hongroises compétitives de réussir sur le marché ouzbek en croissance extrêmement rapide ». Selon M. Szijjártó, une nouvelle centrale nucléaire (un projet de 300 à 400 millions d’euros) sera construite en Ouzbékistan, laquelle utilisera la technologie hongroise de refroidissement, tandis que plusieurs dizaines d’experts nucléaires ouzbeks seront formés en Hongrie. À ce sujet, le ministre hongrois des Affaires étrangères a rappelé que la Hongrie s’opposerait à ce que le domaine nucléaire soit inclus dans l’éventail des sanctions contre la Russie. Dans le cadre des relations économiques magyro-ouzbèkes, on notera aussi que la banque hongroise OTP pourrait prochainement acquérir la banque ouzbèke Ipoteka.
La Hongrie s’oppose à un embargo européen sur le pétrole russe
Dans un entretien diffusé par la BBC ce mercredi 4 mai, le secrétaire d’État hongrois à la communication internationale, Zoltán Kovács, a déclaré que la proposition de l’Union européenne d’interdire les importations de pétrole russe était tout simplement « inacceptable » pour la Hongrie, car sa mise en œuvre « détruirait l’économie hongroise ». De son côté, le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a déclaré ce vendredi 6 mai à la radio qu’une « ligne rouge » avait été franchie.
Pologne
Mateusz Morawiecki salue le 18e anniversaire de l’adhésion à l’UE
À l’occasion du 18e anniversaire de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne le 1er mai 2004 (avec 7 autres pays d’Europe centrale ainsi que Chypre et Malte), le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a publié le message suivant sur Twitter : « Nous fêtons aujourd’hui le 18e anniversaire de notre adhésion à l’Union européenne. La Pologne et l’ensemble de l’Europe passent un véritable test de maturité en ce moment. Une Europe unie et solidaire était le rêve de générations de Polonais. Nous devons défendre ce rêve pour les générations futures ».
Duda : La Russie ne comprend que le langage de la force
Selon des propos rapportés ce mardi 3 mai par le Wall Street Journal, le président polonais Andrzej Duda a déclaré que la Pologne ne devait « pas avoir peur des menaces de la Russie » : « Si nous voulons obtenir un quelconque succès dans nos relations avec la Russie, dans cette situation où la Russie a attaqué l’Ukraine, [il faut que] nous fassions usage de la force brute, parce que seule la force brute […] est capable d’arrêter la Russie ». M. Duda a par ailleurs déploré que « l’Occident considère toujours la Russie comme un partenaire commercial [alors que] la Russie n’est pas un partenaire commercial… »
Les déclarations du pape sur la guerre en Ukraine provoquent la consternation en Pologne
Certains propos du pape François dans le cadre d’un entretien publié ce mardi 3 mai par le quotidien italien Corriere della Sera, ont provoqué une certaine émotion en Pologne. Abordant en effet la question de la présente agression russe en Ukraine, le souverain pontife a notamment estimé que l’attaque de la Russie aurait pu être provoquée ou du moins « facilitée » par « les aboiements de l’OTAN à la porte de la Russie ». Par ailleurs, au sujet des livraisons d’armes de la part de pays occidentaux à Kiev, le pape a déclaré : « Je ne peux pas répondre […] à la question de savoir s’il est juste de fournir [des armes] aux Ukrainiens. Ce qui est clair, c’est que des armes sont testées dans ce pays. Les Russes savent maintenant que les chars sont de peu d’utilité et pensent à d’autres choses. Des guerres sont menées pour cela : tester les armes que nous avons produites. Ce fut le cas lors de la guerre civile espagnole avant la Seconde Guerre mondiale. Le commerce des armes est un scandale, peu de gens s’y opposent… » En Pologne, où on se mobilise pour venir en aide à l’Ukraine voisine – et où on a gardé très présent le souvenir d’un autre pape – ces propos ont fortement déplu à beaucoup de fidèles. Ainsi, le journaliste Tomasz Terlikowski, proche des milieux catholiques, a ouvertement critiqués les déclarations du Saint-Père, y voyant beaucoup de « naïveté » : « L’entretien du pape pour le Corriere della Sera est dramatique. Dramatique d’un point de vue intellectuel et politique. François dit carrément qu’il veut aller à Moscou pour rencontrer Poutine, mais il n’ira pas à Kiev pour rencontrer ses victimes. […] Le pape identifie – notez-le – peut-être ‘l’OTAN aboyant à la porte de la Russie’ comme la raison de l’agression, mais exprime l’espoir que sa colère, ‘si elle a été provoquée’, ‘s’est peut-être maintenant adoucie’. François affirme également qu’il ne sait pas si aider les Ukrainiens, leur fournir des armes, est la bonne chose à faire. […] Je ne sais pas ce qui est le pire dans cet entretien : la naïveté, l’ignorance du monde ou la sincérité… Je ne sais vraiment pas ».
Vague de viols de passagères de taxi Uber et Bolt à Varsovie
Le quotidien polonais Rzeczpospolita faisait état ce mardi 3 mai d’une « épidémie de viols à Varsovie » mettant en cause des chauffeurs étrangers des réseaux Uber et Bolt dans une vingtaine de cas confirmés. Selon cet organe de presse, « l’ampleur est telle que le bureau du procureur lance une alerte pour que des mesures préventives soient prises afin d’éviter les attaques ». Sur les vingt violeurs arrêtés, « six [sont] Géorgiens, deux Ouzbeks, deux Tadjiks, un Algérien et un Turkmène, [tandis que] les nationalités de huit autres n’ont pas été établies ».
La Banque Nationale de Pologne relève son taux directeur
Quelques jours après la Banque Nationale de Hongrie qui avait relevé son taux de base de 4,4% à 5,4% le 26 avril dernier, la Banque Nationale de Pologne vient également, ce jeudi 4 mai, de décider de relever son taux directeur de 4,5% à 5,25%. Cette décision est entrée en vigueur ce vendredi 6 mai.
Slovaquie
L’ancien Premier ministre Robert Fico conserve son immunité parlementaire
Dans le cadre de ce qu’on pourrait appeler « l’affaire Fico » – où plusieurs personnalités slovaques, dont l’ancien ministre de l’Intérieur, Robert Kaliňák, ont été incarcérés le 20 avril dernier – le Conseil National slovaque (parlement) a procédé, ce mercredi 4 mai, à un vote au sujet de la demande de levée de l’immunité parlementaire de l’ancien Premier ministre social-démocrate Robert Fico, président du principal parti d’opposition, le Smer-SD. 74 députés (sur 150, soit deux voix de moins que la majorité requise) se sont prononcés pour la levée de l’immunité de M. Fico, tandis que 49 parlementaires s’y sont opposés, 19 se sont abstenus et que huit n’ont pas pris part au vote. En conséquence ladite immunité ne peut être levée et M. Fico ne sera pas placé en détention provisoire. L’intéressé a alors déclaré : « Ils voulaient arrêter le chef du parti d’opposition. Ils n’ont pas d’armes contre nous, ils ne savent pas quoi faire de nous, mais c’est leur problème », tandis que son désormais rival social-démocrate, Peter Pellegrini (Hlas-SD), relevait que « le gouvernement [n’avait] même pas réussi à persuader les députés de sa propre coalition de voter pour cette décision en toute conscience. […] Sur la base de ce qui s’est passé ici au cours des deux dernières années, je dois dire que la Slovaquie d’aujourd’hui n’est pas un État démocratique et de droit standard. Personne, pas seulement les membres du parlement, mais aucun citoyen slovaque, ne peut se sentir à cent pour cent en sécurité aujourd’hui et compter sur le fait que même s’il n’a rien fait, aucune autorité de l’État ne peut le poursuivre ou le punir ».
L’épouse du président des États-Unis, Jill Biden, en visite en Slovaquie
L’épouse de Joe Biden, Jill Biden, s’est rendue en Slovaquie, Roumanie et Ukraine pour aller à la rencontre des réfugiés ukrainiens. Cette visite, qui a inclut des visites d’écoles où des enfants ukrainiens étaient pris en charge, avait pour but de témoigner de l’importance pour les États-Unis de ses alliés de l’OTAN et du peuple ukrainien, ont expliqué les communiquant de l’équipe de la première dame.
Tchéquie
Miloš Zeman confiant mais prudent quant aux livraisons de gaz russe
Le déclenchement de l’agression russe contre l’Ukraine a durablement modifié la perception du président tchèque Miloš Zeman à propos de la Russie et de ses dirigeants actuels. Auparavant considéré comme pro-russe, M. Zeman est devenu une personnalité très critique vis-à-vis du Kremlin. Ainsi, lors d’un récent entretien accordé, ce 1er mai, à l’émission Partie de Terezie Tománková, sur CNN Prima News, s’est montré des plus prudent pour faire des pronostics au sujet de l’attitude des Russes dans le cadre de la fourniture de gaz à l’Europe : « Je ne pense pas que la Russie arrêtera les livraisons [de gaz], mais s’il vous plaît prenez cette déclaration avec une humilité inattendue de ma part. Parce que j’ai dit un jour publiquement que les Russes ne [serais] pas fous d’attaquer l’Ukraine, et ils se sont avérés être des imbéciles. […] Il n’est pas exclu qu’ils le fassent – la politique est parfois très irrationnelle. […] J’ai mal évalué la politique russe ».
Pour Miloš Zeman, certains crimes imputés aux Russes ne sont « pas loin d’un génocide »
Le président tchèque a également été interrogé sur sa perception de la guerre en Ukraine ainsi que sur les crimes de guerre imputés à des soldats russes. Miloš Zeman a répondu : « Je ne veux pas entrer dans des conflits terminologiques sur la question de savoir s’il y a un génocide en Ukraine ou non. Quoi qu’il en soit, des civils sont assassinés, et c’est au moins très proche d’un génocide ».
Miloš Zeman considère les roms ukrainiens comme des « réfugiés économiques »
Dans le cadre de son entretien sur la chaîne CNN Prima News, le 1er mai, le président tchèque Miloš Zeman a également évoqué la question des réfugiés en provenance d’Ukraine – dont environ 300 000 ont été accueillis en Tchéquie depuis le début de l’agression russe : « Je pense que le soutien de la nation tchèque ne se refroidira pas envers les réfugiés ukrainiens, car nous voyons constamment leurs souffrances. […] Je ferais une petite exception ici en ce qui concerne les Ukrainiens roms. Je ne suis pas sûr qu’il ne s’agisse pas de migrants économiques. Cependant, il s’agit d’une exception très mineure, environ 2 000 personnes ».
Coopération germano-tchèque pour soutenir l’Ukraine
Le Premier ministre tchèque Petr Fiala (ODS) était en visite officielle, ce jeudi 5 mai, à Berlin, où il a rencontré son homologue allemand Olaf Scholz (SPD). À l’issue de leurs entretiens, les deux hommes ont annoncé que la République fédérale aidera la République tchèque à remplacer le matériel militaire que cette dernière livrera à l’Ukraine pour la soutenir dans sa résistance face à l’agression russe à laquelle elle est confrontée depuis le 24 février dernier. Selon M. Fiala, cet accord, dont les détails ne sont pas encore connus, concernera « des armes très spécifiques et lourdes ». De plus, l’Allemagne aidera la Tchéquie à remplacer ses importations de pétrole et de gaz russes par des alternatives venant d’autres horizons.
La Tchéquie a besoin de plus de temps pour se passer d’énergie russe
Le ministre en charge des Affaires européennes, Mikuláš Bek, a expliqué à Radio Free Europe dans un entretien du 6 mai que la Tchéquie ne pouvait pas se passer subitement de l’énergie russe, autrement le pays ne pourrait tout simplement pas assurer sa production d’essence, paralysant ainsi l’industrie et le transport dans le pays, ce qui représenterait un coût économique trop important pour le pays, rendant ainsi impossible le soutien à l’Ukraine. Alors que la Slovaquie et la Hongrie ont d’ores et déjà bénéficié d’une exemption sur la date d’application de l’embargo concernant le pétrole russe (fin 2022), permettant à la Hongrie et à la Slovaquie de se fournir en pétrole russe jusqu’en fin 2024, la Tchéquie est en cours de négociations avec les autorités bruxelloises ; pour le moment, la Tchéquie bénéficie d’une exemption jusqu’en juin 2024.
Les agences de notation financière pessimistes concernant l’économie tchèque
Pour la première fois depuis 1998, la note de la Tchéquie menace de baisser. Évaluée à AA-, la Tchéquie est stable d’année en année depuis plus de vingt ans. Cependant, dans leur évaluation de cette année, les analystes de l’agence Fitch ont cependant revu leur évaluation à long terme de stable à négative. L’inflation (de 12,7 % pour la premier trimestre 2022 comparé au premier trimestre 2021) est un des principaux facteurs de cette perspective négative.
Ukraine
L’Ukraine accuse la Hongrie de collusion avec la Russie
Le secrétaire du Conseil ukrainien de sécurité et de défense, Oleksiy Danilov, a déclaré dans le cadre d’un entretien cité par le portail d’information ukrainien Hromadske, que le président russe Vladimir Poutine aurait informé le gouvernement hongrois de l’imminence de l’attaque contre l’Ukraine et que les dirigeants hongrois auraient envisagé d’en profiter pour annexer des territoires ukrainiens antérieurement hongrois : « La Hongrie s’est ouvertement engagée à coopérer avec la Russie. En effet, Poutine a prévenu à l’avance que notre pays serait attaqué. Pour une raison quelconque, ils ont pensé qu’ils pouvaient s’emparer d’une partie de notre pays. Cela n’arrivera jamais. Nous verrons quelles seront les conséquences pour [la Hongrie] après la guerre ».
Le secrétaire d’État auprès du ministère hongrois des Affaires étrangères, Tamás Menczer, a répondu à ces assertions ukrainiennes en les mettant en relations avec les pressions de Kiev pour obtenir des armes : « Notre décision est claire : nous ne fournirons pas d’armes pour la guerre en Ukraine. Le peuple hongrois l’a décidé très clairement le 3 avril. Nous comprenons que le gouvernement ukrainien ne soit pas heureux de cette décision, mais nous ne changerons pas cette décision même s’ils inventent chaque jour davantage de mensonges flagrants et d’histoires absurdes ».
La Subcarpatie a été touchée par une frappe russe
Une sous-station électrique et la gare de la localité de Volovets, près de Moukatchevo (Subcarpatie) a été frappée par un missile russe, ce mardi 3 mai. Il s’agit de la première attaque russe dans cette région anciennement hongroise, où vit une importante minorité hongroise. Selon un communiqué de l’administration militaire ukrainienne de la région, toutes les fenêtres ont été brisées dans un rayon de 500 mètres, tandis que des débris de la roquette ont endommagé des véhicules se trouvant à proximité. Il n’y a eu heureusement aucune victime.
L’extrême-droite ukrainienne désigne Viktor Orbán comme « ennemi de l’Ukraine »
Le site d’extrême-droite ukrainien Mirotvorec, tristement célèbre pour jeter à la vindicte populaire des personnalités présentées comme des « ennemis de l’Ukraine » – dont certaines ont par la suite été assassinées par des extrémistes ukrainiens – vient de placer le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, sur ladite liste à cause de son refus de sacrifier les intérêts nationaux hongrois dans le cadre de sanctions contre la Russie suite à son agression militaire contre l’Ukraine. Par ailleurs, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, et le président de l’Association culturelle hongroise en Subcarpatie, László Brenzovics, figurent également sur cette liste.
Croatie
Vers un veto croate contre l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ?
Le président croate, Zoran Milanović (social-démocrate), a annoncé, ce mardi 3 mai, son intention d’opposer son véto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN lors du prochain sommet de cette organisation à Madrid : « En tant que chef d’État représentant la Croatie au sommet de l’OTAN, je mettrai mon veto à l’admission si le sommet se tient à ce niveau ». Suite à l’agression russe contre l’Ukraine, la Suède et la Finlande – traditionnellement neutres – estiment que leur sécurité face à une attaque potentielle russe ne peut désormais être assurée qu’en tant que membres de l’Alliance atlantique.
Roumanie
La cour suprême roumaine déclare inconstitutionnelle une école catholique hongroise de Marosvásárhely
La cour suprême de Roumanie a statué, ce mercredi 4 mai, que l’école catholique hongroise de Marosvásárhely (en roumain Târgu Mureș), établie en 2018 avec un financement public hongrois avec l’approbation des autorités roumaines de l’époque, devra fermer, car elle fonctionnerait avec une licence « inconstitutionnelle ». Le président du RMDSZ (le parti représentant la minorité roumaine de Roumanie, ndrl.), Hunor Kelemen, – par ailleurs vice-Premier ministre de la Roumanie en exercice dans le gouvernement de Nicolae Ciucă (PNL) – a déclaré que, malgré ce jugement, cette école ne fermerait pas ses portes : « Nous ne connaissons pas encore la raison [de cet arrêt de la cour], mais nous savons déjà quelle est la prochaine étape. […] Dès que les attendus de la Cour suprême seront publiés, l’école sera créée par une décision gouvernementale ou un autre décret ministériel. Peu importe qui est dérangé par son existence, cette école est nécessaire à la communauté locale, cette école existe et existera ». La ville de Marosvásárhely est le chef-lieu du département transylvain de Mureș (Maros en hongrois) dont 38% de la population est hongroise de souche.