Article paru sur le site de l’OJIM le 19 janvier 2023.
L’ONG qui brasse un pognon de dingue
Amnesty International (AI), c’est ce mastodonte au budget annuel de plus 300 millions d’euros distribuant les bons et les mauvais points sur la scène internationale en matière de droits de l’homme et gardant les totems de la bien-pensance. En Hongrie, cette ONG est très active aux cotés de l’ambassade des États-Unis à Budapest contre le gouvernement de Viktor Orbán. En toute indépendance et au nom de la démocratie, bien sûr ! Aujourd’hui, la branche hongroise de cette organisation est accusée par d’anciennes employées de discrimination et de harcèlement. En Hongrie, cette ONG est tout sauf dormante, à tel point qu’il n’est pas exagéré de se demander si ses activités ne peuvent pas être qualifiées d’ingérence. Comment cette ONG dispose-t-elle d’autant de moyens lui permettant d’être la crème mondiale du combat pour les droits de l’homme ? La troisième partie de notre enquête.
De l’argent des gouvernements ? Jamais !
AI en fait une question de principe. Pas de fonds gouvernementaux, peu importe le pays concerné. Sauf pour les projets d’éducation aux droits humains, dont on se doute bien que c’est l’ONG elle-même qui fixe la définition. Mais l’impartialité et l’indépendance sont les mots d’ordre de cette organisation créée en 1961 par l’avocat Peter Benenson, de son vrai nom Peter James Henry Solomon, collaborateur du bureau du ministère de l’Information et de la Presse britannique lors de son service pendant la Seconde Guerre mondiale et membre du centre de décryptage en charge du déchiffrage des codes allemands.
Le précédent volet a montré que dans le cas d’autres ONG, le terme non-gouvernemental était plus que trompeur et cachait souvent des liens étroits avec les services américains. AI n’est pas en reste en termes de collusions avec différentes strates du pouvoir US. Dans un rapport publié en 2014 sous la direction de Christian Harbulot, des membres de l’Association de l’École de guerre économique ont montré les liens entre le gouvernement américain, l’OTAN et AI. Les auteurs de ce rapport citent le cas de Suzanne Nossel, directrice d’AI USA en 2012–2013, et surtout ancienne assistante personnelle d’Hillary Clinton aux Affaires étrangères. Ils rappellent aussi ces curieuses affiches publicitaires d’AI placardées dans les rues lors du sommet de l’OTAN en mai 2012 : on peut y lire l’inscription « Droits humains pour les femmes et les jeunes filles en Afghanistan : OTAN, continuez les progrès ! ». Mais les liens financiers sont-ils aussi directs que cela ? Bien évidemment, non. AI est animal financier souple et difficile à cerner, son financement passe d’ailleurs par la société Amnesty International Charity Limited, enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles.
Le discours officiel d’Amnesty sur ses financements
Les informations données publiquement par AI sont on ne peut plus classiques et convenues. Il s’agit du discours habituel des ONG à ce sujet. Ainsi, sur la page Financements et Salaires d’AI, on peut lire : « La très grande majorité de nos revenus provient des dons versés par des personnes dans le monde entier. Ces dons de particuliers permettent à Amnesty International de rester totalement indépendante vis-à-vis de tous les gouvernements et intérêts économiques et de toute idéologie politique et religion. Pour mener notre travail de recherche sur les droits humains, nous ne sollicitons ni n’acceptons aucun fonds provenant de gouvernements ou de partis politiques, et nous n’acceptons de soutien que de la part d’entreprises triées sur le volet. Grâce à notre collecte de fonds basée sur des principes éthiques et aux dons des particuliers, nous pouvons continuer de défendre fermement et résolument l’universalité et l’indivisibilité des droits humains. » Autant dire, circulez, y’ a rien à voir !
Regardons‑y tout de même de plus près
En 2021, AI a levé un total de 357 millions d’euros, une collecte en hausse de 7% par rapport à 2020 (334 millions d’euros). AI est fier d’annoncer qu’une bonne partie (71% en 2021) de ses recettes provient de donations régulières et ponctuelles d’individus. Selon le rapport annuel pour 2021, « la grande majorité [des] revenus provient de petits dons de particuliers. Plus de 1,7 million de personnes ont fait des dons à Amnesty International en 2021. Le don moyen par mois était de 12,59 €. »
C’est le couplet classique des ONG tentaculaires à dimension mondiale : « Nous œuvrons pour le Bien grâce à votre engagement et à votre soutien. » Les braves petits donateurs au secours des opprimés, beau comme l’Antique ! Mais l’ONG AI serait-elle en mesure d’arriver au même résultat en disposant d’une surface médiatique et marketing moins importante ? En effet, AI est l’archétype de cette organisation chouchoutée et respectée par les médias de grand chemin. Et encore plus important : elle sert de référence pour parler de droits de l’homme. On ne compte plus les articles dans la presse subventionnée dont la phrase la plus importante commence par « Selon Amnesty International… »
La publicité et les relations publiques d’AI sont ainsi assurées par des organes extérieurs à l’organisation elle-même. Une machine de propagande bien-pensante lui donne une situation idéale sur le marché des bons sentiments, les petits donateurs foncent tête baissée. Le feraient-ils s’ils savaient d’où provient le reste des recettes d’AI ?
Regardons‑y encore de plus près
11% des recettes 2021 vient de legs dont la structure en termes de montant n’est pas précisée. On peut néanmoins imaginer qu’il s’agit de sommes dont la moyenne dépasse largement celui du don moyen (12,59 €). Cette moyenne est à n’en douter explosée en ce qui concerne le soutien reçu par les trusts et fondations, ou encore par ce qu’AI appelle les « major donors ».
C’est là que le bât blesse cruellement. On retrouve parmi ces fameuses fondations finançant AI les usual supects, ces papes de la « philanthropie » et autres succursales du Bien dont on ne soulignera jamais assez dans les colonnes de l’Ojim le rôle dans la mise en œuvre d’un agenda mondialiste écrasant tout ce qu’ils jugent incorrect et mal.
En l’espèce, c’est un véritable cas d’école. S’appuyant sur sa propre règle prévoyant que l’organisation ne peut recevoir de fonds publics sauf pour financer des projets d’ « éducation aux droits humains », AI a été soutenue financièrement ces dernières années par le Département d’État américain, le Département pour le développement international du Royaume-Uni, la Commission européenne et d’autres gouvernements occidentaux (les Pays-Bas et la Norvège par exemple). Un tableau qui ne serait pas complet si on n’y ajoutait pas les donateurs suivants : fondation Rockefeller, fondation Ford et l’Open Society de George Soros. Et pour couronner le tout : la National Endowment for Democracy, cette créature aux milles pattes toute droit sortie des bureaux de la CIA.
Amnesty International, une synthèse
Pour qualifier AI, il pourrait suffire d’utiliser la réplique culte de Bernard Blier dans un film de Michel Audiard : « J’ai déjà vu des faux-culs, mais vous êtes une synthèse. » Entre déclarations de bons sentiments et scandales révélant des pratiques financières douteuses et des comportements que sa propre morale réprouve, AI est un faux-nez des plus classiques des réseaux mondialistes et des services occidentaux.
Accusée de « biais systémique » et de racisme par le très bien élevé Guardian, des faits confirmés par une étude 106 pages réalisée la firme Global HPO Ltd, cette ONG est non seulement une arme redoutable du mondialisme mais aussi une organisation trainant derrière elle une sale réputation. Et pourtant, AI court toujours. Son budget augmente chaque année et elle continue de prêcher sa bonne parole aux quatre coins de la terre. Elle est aux côtés de Human Rights Watch la plus importante machine à tenir en joue médias, gouvernements et acteurs politiques au profit d’intérêts économiques et politiques à peine cachés. A suivre le dernier volet de notre enquête.
Les points de vue et opinions exprimés dans ce article sont ceux de l’auteur, n’engagent que lui et ne reflètent pas nécessairement la position du comité de rédaction.