Slovaquie – Un semblant de calme et de stabilité paraît revenir en Slovaquie, après la démission du Premier ministre historique Robert Fico, suite à la pression d’organisations de la société civile, soutenues de l’étranger.
Après l’assassinat du journaliste slovaque Ján Kuciak, les soupçons se sont portés sur la mafia calabraise présente en Slovaquie, vampirisant notamment les fonds européens – comme elle le fait en Italie avec l’argent de l’UE destiné à aider les clandestins à venir en Europe.
Mais Ján Kuciak a mis en avant des éléments accusateurs de certaines personnalités proches du pouvoir, voire des membres du gouvernement, quant à leurs liens réels ou supposés avec ladite mafia. La mort tragique de notre confrère a été rapidement exploitée à des fins politiques, pour pousser le gouvernement populiste et anti-immigration à la démission.
Robert Fico, social-démocrate sur le papier et populiste mâtiné de souverainisme en réalité, a démissionné afin de préserver la stabilité du pays. Robert Fico restera « très actif » selon ses dires en tant que « président du principal parti de Slovaquie », le SMER. Les conditions qu’il a imposées pour la nomination de son successeur lui permettent de garder la main sur le pays de façon informelle et de gagner du temps pour contrer l’offensive de la « société civile » contre sa politique impliquée dans le Groupe de Visegrád et opposée à l’immigration de masse.
Son successeur, son lieutenant Peter Pellegrini, a finalement été nommé Premier ministre par le Président libéral et progressiste Andrej Kiska, malgré les réticences de ce dernier. Les activistes et ONG, notamment liés aux réseaux Soros et bénéficiant de la complaisance de la presse occidentale, ont cessé pour le moment les manifestations.
Le V4 en ligne de mire ?
Souvent considérée comme le maillon faible du V4 de par sa petite taille et son implication moins ostensible au projet du Groupe de Visegrád, la Slovaquie est toutefois massivement opposée à l’immigration de peuplement, projet soutenu par les pays immigrationnistes d’Europe occidentale. En 2017, 89% des Slovaques s’opposaient à l’immigration extra-européenne.
La mobilisation massive qui a eu lieu en Slovaquie suite au meurtre de Ján Kuciak autour des accusations de corruption inquiète les dirigeants des autres pays du V4, qui se savent également dans le collimateur des « sociétés civiles » et des réseaux qui y sont liés. La méthode employée pour renverser Fico a été dénoncée par Viktor Orbán, contre qui les tentatives similaires se sont multipliées depuis 2015, l’année de la crise des migrants et du réveil du Groupe de Visegrád autour de la question de l’immigration de masse. En parallèle, le nouveau Premier ministre tchèque Babiš est également aux prises avec des éléments de contre-pouvoirs internationaux pour des accusations de corruption, et contre la Pologne, plus gros morceau, c’est l’UE qui mène le combat, avec les tentatives répétées d’ingérence légales et sociétales sans précédent.
Difficile de ne pas voir l’application d’un agenda anti-V4 de la part de certains réseaux et partisans d’idéologies opposées à celles portées par les gouvernements du Groupe de Visegrád. Le 1er juillet 2018, la Slovaquie prendra pour un an la présidence tournante du V4, et selon la diplomatie slovaque, cette mission sera sa priorité.