Slovaquie – Depuis le 1er juillet, la Slovaquie assure la présidence tournante du conseil de l’UE. En considérant que la Commission européenne a échoué quant à la gestion de la crise des migrants, la nouvelle présidence souhaite construire un « programme positif » sur la politique migratoire et prône le retour du pouvoir de l’UE aux états membres.
Durant les 6 prochains mois, Fico souhaite poser les bases d’une reconsidération de l’UE, car « certaines lois européennes doivent clairement être considérées comme un échec ». Ce jeudi, Fico a annoncé qu’il entend bien être un médiateur honnête et neutre pour l’UE sortant de la crise. Il a proposé que le premier sommet concernant le futur de l’UE se tienne à Bratislava le 16 septembre, avec les pays membres du V4 comme leaders, ce qui a été approuvé par les 27 membres. « Je suis content que la réunion ait lieu en dehors de Bruxelles qui a très mauvaise réputation en ce moment. Nous nous réunirons à Bratislava, une autre capitale européenne, et aurons l’occasion d’échanger sur l’avenir de l’UE », a confirmé Robert Fico.
Fico a déclaré qu’il y a un manque de communication entre l’UE et les états membres, et malgré qu’il y ait de bonnes propositions comme la création d’une garde des côtes et frontières européenne, certaines sont « irrationnelles », par exemple la proposition de la Commission d’imposer une amende de 250.000 euros par migrant aux pays refusant d’en recevoir, ou la proposition de réforme du Règlement Dublin III concernant le droit d’asile. Par le passé Fico avait déjà tenu des propos affirmés en ce qui concerne les migrants, il avait dit durant sa campagne qu’il ne tolérerait pas de communauté musulmane en Slovaquie. L’ambassadeur slovaque pour l’UE Peter Javorcik a dit à Bruxelles qu’il fallait prévoir des accords de protection commune des frontières extérieures et a déclaré que, à la présidence du conseil européen, il est convaincu de pouvoir planifier un « programme positif » sur la politique migratoire durant les 6 prochains mois.
Le ministres des Affaires étrangères Miroslav Lajčák a déclaré que le pouvoir devait retourner aux pays membres, qui représentent les citoyens de l’UE, et que « la légitimité démocratique repose sur les chefs d’État et les gouvernements qui ont été élus et représentent les 500 millions de citoyens européens », c’est pourquoi la politique devrait être formulée par les états membres et non pas par la Commission. « Tous nos dirigeants communiquent brillamment, c’est de cette façon qu’ils remportent les élections. Comment se fait-il que l’Union soit incapable de communiquer de façon compréhensible avec ses citoyens ? » s’est-il demandé.