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Les alliés d’Europe centrale de Georges Soros au Parlement Européen

Temps de lecture : 3 minutes

Par Nicolas de Lamberterie.

George Soros, un homme d’influence décrié

La mise en ligne des « Soros leaks » permet d’y voir plus clair sur George Soros, le financier milliardaire américain d’origine hongroise qui fait usage de sa fortune pour mener une gigantesque stratégie d’influence dans le monde.

Au cours des décennies, Soros a développé et soutenu un réseau d’activistes qui promeuvent dans le monde les concepts de société ouverte, transparente et tolérante, les droits de l’homme, les réformes sociétales (favorables aux LGBT, etc).

Les détracteurs de George Soros voient au contraire en lui un déstabilisateur dangereux, étant à l’origine ou ayant contribué à la plupart des révolutions et coups d’états du monde de ces 25 dernières années. Parmi les plus récents, les événements d’Ukraine en 2013, ou encore les manifestations anti-gouvernementales en Pologne en 2015.

Quels députés européens « alliés » en Europe Centrale?

Parmi la myriade de documents disponibles, un document particulièrement intéressant, Reliable allies in the European Parliament (2014-2019), recensant 226 députés européens (sur 751) susceptibles d’être des alliés fiables de l’Open Society. Dans leur fiche individuelle, des éléments précis sont apportés. Par exemple, la député européenne polonaise Agnieszka KOZŁOWSKA-RAJEWICZ est indiquée comme étant plus progressiste que ses autres collègues polonais du groupe PPE (groupe chrétien-démocrate).

Les députés sont triés par pays, mais aussi par commission et délégation étrangère, afin de mieux cibler les « alliés » de l’Open Society dans chaque commission.

Voici les 13 députés européens identifiés comme des alliés éprouvés ou probables par les services de l’Open Society après les élections européennes de 2014 :

Proven or likely Open Society’s allies in the Visegrád Group countries in the European Parliament (2014–2019)

  • Martina DLABAJOVÁ (République Tchèque ; groupe ALDE ; libéral)
  • Jiří MAŠTÁLKA (République Tchèque ; groupe GUE/NGL ; gauche radicale)
  • Tamás MESZERICS (Hongrie ; membre du LMP, groupe Verts/ALE au Parlement Européen)
  • Péter NIEDERMÜLLER (Hongrie ; Coalition Démocratique, groupe socialiste au PE)
  • Monika FLAŠÍKOVÁ BEŇOVÁ (Slovaquie ; membre du SMER, groupe socialiste au PE)
  • Monika SMOLKOVÁ (Slovaquie ; membre du SMER, groupe socialiste au PE)
  • Boris ZALA (Slovaquie ; membre du SMER, groupe socialiste au PE)
  • Lidia Joanna GERINGER de OEDENBERG (Pologne ; groupe socialiste au PE)
  • Andrzej GRZYB (Pologne ; groupe PPE chrétien-démocrate au PE)
  • Danuta JAZŁOWIECKA  (Pologne ; groupe PPE chrétien-démocrate au PE)
  • Agnieszka KOZŁOWSKA-RAJEWICZ (Pologne ; groupe PPE chrétien-démocrate au PE)
  • Bogusław LIBERADZKI (Pologne ; groupe socialiste au PE)
  • Róża THUN UND HOHENSTEIN (Pologne ; groupe PPE chrétien-démocrate au PE)


Le cas des députés slovaques

On remarquera que les députés du SMER slovaque, le parti du Premier Ministre Robert Fico, figurent dans cette liste. Or, Robert Fico fait partie des dirigeants européens qui ont le plus durement condamné la politique migratoire de l’Union Européenne, la qualifiant de « suicide rituel« .

Ses députés européens sont-ils toujours considérés comme des alliés pour l’Open Society? Leurs votes au Parlement Européen laissent à penser que oui, comme l’a montré leur vote au sujet de l’intégration des migrants sur le marché du travail, avec trois votes favorables et une abstention.

slovakian deputies

Une activité intense en Hongrie

L’Open Society Foundations est particulièrement active en Hongrie contre le gouvernement de Viktor Orbán. Les documents révélés montrent que de nombreux sites d’informations hongrois ont reçu un soutien financier de l’Open Society, notamment le blog 444.hu, qui a reçu la coquette somme de 49.500 dollars US.

Un clip vidéo explique comment l’Open Society fait usage des drones pour donner plus d’impact aux mobilisations contre la politique de Viktor Orbán.

On regrettera que les activistes de George Soros n’aient pas été aussi actifs en octobre 2006, lorsque le gouvernement socialiste hongrois d’alors avait très violemment réprimé les manifestations anti-gouvernementales.

Une pratique courante au sein des institutions européennes

En tout état de cause, cette pratique de « fichage » des lobbyistes qui s’efforcent d’influencer les votes des députés européens n’est pas inédite. Elle avait notamment fait grand bruit lorsqu’il avait été révélé que les lobbies du tabac fichaient les députés européens pour identifier ceux qui étaient susceptibles d’être favorables à leurs arguments.

Le même écho sera-t-il accordé aux révélations des documents sur les activités des fondations de George Soros?

Visegrád Post, qui n’est pas financé par M. Soros, s’efforcera de contribuer au travail d’information sur les activités de l’Open Society en Europe Centrale. Vous pouvez aider ce site d’information par vos dons pour l’aider dans son travail indépendant !